Les orchidées constituent sans doute la plus grande famille de plantes florifères. Si elles ont des exigences spéciales, elles donnent en retour les fleurs les plus fascinantes. On trouvera à la fin de cet article la liste des genres qui se prêtent le mieux à la culture en appartement.
On croit généralement que les orchidées ne se cultivent que dans les serres. Cette croyance est erronée. Bien qu'elles demandent des soins spéciaux, un grand nombre d'entre elles peuvent croître dans l'atmosphère normale d'une pièce. Cependant, il faut respecter rigoureusement leurs exigences. Certains amateurs préfèrent cultiver leurs orchidées dans un terrarium ou une vitrine où la lumière, la température et l'humidité peuvent être réglées avec précision. Mais il suffit d'un peu d'attention pour avoir des orchidées qui fleurissent année après année.
Les orchidées épiphytes : celles de nos intérieurs
Les Orchidacées regroupent près de 750 genres, plus de 20 000 espèces et des milliers d'hybrides botaniques. Environ la moitié des espèces sont terrestres, c'est-à-dire qu'elles poussent dans le sol ; les autres espèces sont épiphytes et croissent sur des arbres, des arbustes ou des surfaces rocheuses.
Ce sont surtout des espèces épiphytes qui sont cultivées à l'intérieur. A vrai dire, on ne trouve qu'un seul genre de plante terrestre, Paphiopedilum, parmi les orchidées d'appartement.
La plupart des orchidées terrestres ont des racines épaisses et charnues et des radicelles fines et fibreuses par lesquelles elles se nourrissent. Les espèces épiphytes ont, en plus, un système de racines adventives qui leur permet de grimper aux supports qu'elles trouvent. Ces racines cylindriques sont d'une épaisseur normale.
Les orchidées épiphytes se divisent en deux groupes :
Le premier groupe, comme celles du genre Vanda, présentent une seule tige principale qui s'élève d'une masse de racines à la souche. Cette tige érigée s'enveloppe de feuilles sur toute sa longueur et peut atteindre 1 m et plus en pot. Des tiges latérales apparaissent parfois, mais elles sont plus petites et beaucoup moins vigoureuses que la tige principale. Les hampes florales prennent naissance à l'aisselle des feuilles, au sommet de la plante, tandis que les racines adventives viennent à l'aisselle des feuilles inférieures. On dit que ce sont des orchidées monopodes, c'est-à-dire à pied unique.
Le second groupe se rencontre plus fréquemment. Il se compose d'orchidées épiphytes, dites sympodes, qui présentent plusieurs tiges jaillissant d'un rhizome horizontal. Dans la nature, ce rhizome rampe vers un support ; dans un pot, il repose à la surface du mélange terreux que vont explorer ses racines.
Des tiges épaisses, appelées pseudo-bulbes, s'élèvent de toutes les parties du rhizome. Ce sont, comme les bulbes, des organes de réserve où la plante peut puiser sa nourriture et son eau durant de courtes périodes de sécheresse. Ces pseudo-bulbes d'ordinaire vert clair sont de formes et de tailles très variées. Ils peuvent être ronds, fuselés, cannelés, cylindriques, ovoïdes, et plus ou moins aplatis. Ils ressemblent aussi parfois à des tiges ordinaires ou à des bulbes allongés.
Certains pseudo-bulbes mesurent moins de 3 cm, d'autres dépassent 1 m. Ceux des orchidées d'appartement n'excèdent généralement pas 20 cm. Une ou plusieurs feuilles sortent de l'extrémité de chaque pseudo-bulbe et quelques autres, parfois, des côtés ou de la base. La hampe florale peut également jaillir soit du sommet, soit de la base. Un pseudo-bulbe ne fleurit qu'une fois, après quoi il dépérit lentement et meurt.
Un nouveau pseudo-bulbe apparaît chaque année au bout du rhizome, pendant que celui qui a fleuri se fane et meurt. Ce dépérissement peut cependant prendre jusqu'à cinq ans. Chez certaines espèces, au contraire, toutes les feuilles d'un pseudo-bulbe qui a fleuri meurent annuellement durant la période de repos. Comme le rhizome progresse d'une année à l'autre en produisant de nouveaux pseudo-bulbes, on qualifie parfois les vieux pseudo-bulbes de pseudo-bulbes postérieurs.
Des formes, couleurs et tailles très variées
Les feuilles des orchidées peuvent emprunter toutes sortes de formes et leur taille varie beaucoup ; elles sont minces ou épaisses, coriaces, charnues ou papyracées. La plupart sont d'un vert uni, mais certaines portent des macules d'une autre couleur.
Les fleurs comportent toutes six segments disposés symétriquement, dont certains peuvent être jumelés. On appelle sépales les segments supérieurs et inférieurs jumelés qui sont de taille, de forme et de couleur identiques. Les deux pétales qui entourent le sépale supérieur sont plus larges. Enfin, le troisième pétale diffère toujours par sa forme et sa couleur des sépales et des autres pétales ; il porte le nom de labelle. Au centre de la fleur s'élève la colonne, organe qui comprend les étamines et le pistil.
Si elles ont ces caractéristiques communes, les fleurs d'orchidées n'en offrent pas moins bien des différences. Elles peuvent être solitaires ou en bouquets, odorantes ou sans parfum, naître sur une hampe dressée ou retombante. La plupart ont une texture cireuse et charnue. Elles persistent normalement de 3 à 6 semaines, parfois même jusqu'à 12 semaines. Il est préférable de les supprimer dès qu'elles commencent à se faner.
De quelle lumière a besoin une orchidée ?
Dans la nature, les orchidées poussent en plein soleil ou à l'ombre des arbres environnants.
A l'intérieur, les exposer à une lumière vive tamisée ou les placer près d'une fenêtre qui reçoit quelques heures de soleil le matin ou l'après-midi. Les lycastes, les miltonias et les paphiopedilums préfèrent en tout temps une lumiere moyenne.
Durant les mois d'hiver, donner aux orchidées épiphytes le plus de soleil possible. De plus, leur procurer si possible six à huit heures par jour d'éclairement artificiel. Ces plantes d'intérieur demandent un minimum de dix heures de lumière par jour.
À quelle température conserver son orchidée ?
Les orchidées exigent généralement une chaleur constante, même durant la brève période de repos que prennent certaines espèces. Les floraisons subséquentes peuvent être mises en péril si l'on ne respecte pas les échelles de température indiquées. Dans les régions chaudes, on pourra installer les orchidées épiphytes au jardin, dans un coin ombragé.
Comment bien arroser son orchidée ?
C'est souvent aux arrosages trop généreux qu'on peut attribuer les échecs dans la culture des orchidées.
Arroser modérément en période de croissance et laisser le mélange terreux sécher presque complètement avant d'arroser de nouveau. Avec les mélanges recommandés ci-dessous, un seul arrosage par semaine devrait suffire.
Certaines orchidées ont une période de repos durant laquelle les feuilles peuvent tomber. Cela se produit généralement en automne et en hiver et ne dure que quelques semaines. N'arroser alors que pour empêcher le mélange de se dessécher complètement.
Quel type d’engrais pour orchidée ?
Bien que les orchidées cultivées selon les règles n'aient pas vraiment besoin d'engrais, une légère fertilisation peut leur être bénéfique. Il faut être prudent toutefois, car les plantes trop fertilisées développent de longues tiges molles à la place des fleurs.
En période de croissance, un apport d'engrais foliaire tous les trois ou quatre arrosages est suffisant.
Quel mélange terreux idéal pour orchidée ?
Il doit s'égoutter facilement. Cultiver les orchidées terrestres dans un mélange compose à volume égal de terreau fibreux, de terreau de feuilles ou de tourbe, de sphaigne hachée et de sable grossier ou de perlite.
Les mélanges recommandés pour les orchidées épiphytes comportent presque toujours de la fibre d'osmonde composée de racines desséchées de cette fougère, coupées contre le fil, en morceaux de 5 cm de long. Cette matière poreuse existe dans différentes textures. Bien choisie et combinée aux bons ingrédients, elle assure le drainage approprié. Cependant, elle est plutôt rare et assez coûteuse. On peut la remplacer par de l'écorce de sapin broyée. Ces deux matières se vendent sous forme de plaquettes ou de pavés qui peuvent aussi servir de supports aux plantes.
On obtient un bon mélange pour orchidées épiphytes en mélangeant de la fibre d'osmonde ou de l'écorce broyée (2/3) à de la sphaigne (1/3).
Des horticulteurs y ajoutent de la poudre d'os, qui a une valeur nutritive de longue durée. On trouve aussi dans le commerce des mélanges préparés.
Comment rempoter une orchidée ?
Les orchidées épiphytes aussi bien que les orchidées terrestres sont généralement cultivées en pots. Les meilleurs contenants sont les pots en grès perforés et les paniers en lattes de bois ou en fil métallique.
Rempoter lorsque la croissance des racines reprend, habituellement au printemps. Supprimer alors les racines mortes ou endommagées et débarrasser les autres du mélange qui y adhère.
- S'il s'agit d'une plante à tige unique, l'installer au centre du pot.
- Dans le cas d'une plante rhizomateuse, coucher le rhizome à la surface du mélange de façon que la partie postérieure affleure le bord du pot, ce qui permettra au rhizome de progresser vers le centre. Les racines s'enfonceront dans le substrat et, dans le cas des épiphytes, le rhizome produira de nouveaux pseudo-bulbes. Choisir un pot dans lequel la plante pourra être à l'aise pendant deux ans.
Bien tasser le mélange terreux autour de la souche de la plante. Le faire pénétrer soigneusement entre les racines à l'aide d'un crayon.
Il suffit généralement de bassiner le feuillage tous les jours durant les quatre premières semaines.
Les plantes disposées sur un support de bois, de fougère ou de fibre d'osmonde s'arrosent en plongeant les souches dans l'eau.
Laisser les plantes s'égoutter pendant une demi-heure avant de les rattacher à leur support. Placer une boule de sphaigne à la base de l'orchidée, étaler doucement ses racines sur le support et les attacher avec du fil de cuivre ou de nylon.
Comment multiplier l'orchidée ?
Les orchidées sympodes se multiplient par division du rhizome. Sectionner une première fois un mois ou deux avant de faire la division définitive. La plaie aura ainsi le temps de se cicatriser. Chaque segment devrait comporter deux ou trois pseudo-bulbes ou touffes de feuilles. Au moment de la division, dépoter la plante, démêler les racines et empoter chaque segment individuellement ou l'attacher à un support. Arroser parcimonieusement les plants qui ont été nouvellement empotés ; un simple bassinage quotidien peut suffire. Lorsque les racines sont bien établies, de nouvelles pousses apparaissent ; cultiver dès lors les plants comme des sujets adultes.
Les orchidées monopodes se multiplient à partir de pousses latérales ou de segments terminaux ayant conservé au moins deux racines aériennes. Planter dans un pot de 8 cm en enterrant les racines aériennes avec les boutures. Garder le pot dans une pièce chaude, sous une lumière vive tamisée. Arroser parcimonieusement durant les quatre à six premières semaines. Cultiver ensuite le jeune plant comme un sujet adulte.
Consulter le Guide alphabétique à :
- Brassia
- Cattleya
- Coelogyne
- Cymbidium
- Dendrobium
- Epidendrum
- Laelia
- Laeliocattleya
- Lycaste
- Masdevallia
- Maxillaria
- Miltonia
- Odon toglossum
- Oncidiunz
- Paphiopedilunt
- Phalaenopsis
- Vanda