L’arrosage des plantes d’intérieur

Les tissus végétaux sont constitués de 80 à 90% d’eau, qui assure le transport des éléments nutritifs et procure de la rigidité aux cellules. Une perte de 10 % de sa masse de liquide entraîne en général chez la plante un dépérissement irréversible. Dans la maison, les plantes d’intérieur ne doivent donc pas manquer d’eau.

Minutes Maison Publié le 06/10/22 à 10:59
Arroser Plantes D'intérieur
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L’importance de l’arrosage des plantes vertes

L'expression « l'eau, source de vie » est beaucoup moins banale qu'il n'y paraît. Dans le métabolisme des plantes, tout est lié à la présence d'eau, tant dans l'air que dans le sol. Les racines sont de véritables « pompes à eau » qui, par l'intermédiaire de leurs poils absorbants, aspirent le liquide qu'elles trouvent dans la terre. Le mécanisme physique de la capillarité permet ensuite de le véhiculer dans tous les organes du végétal. L'eau puisée par les racines est plus ou moins chargée de sels minéraux, qui vont être transformés en éléments organiques par le phénomène complexe et fabuleux de la photosynthèse.

L'eau contenue dans l'air sous forme de vapeur d'eau joue aussi un rôle très important. Elle évite la dessiccation des organes aériens (tiges et feuilles) et les rafraîchit par temps très chaud. L'humidité de l'air est aussi pompée par les racines aériennes.

Notre conseil : Pour vous assurer qu'une plante a besoin ou non d'être arrosée, faites le « test du bambou ». Plongez un fin tuteur en bambou jusqu'au plus profond du pot, laissez-le en place une minute, puis retirez-le doucement. Si de la terre adhère ou que vous observez des taches, inutile d'arroser.

La bonne fréquence d’arrosage des plantes d’intérieur

De début octobre à fin février De début mars à fin septembre
1 fois par jour Aucune plante ne doit être arrosée aussi fréquemment en cette saison, excepté les azalées si la température ambiante dépasse les 20 °c et certains bonsaïs en tout petits pots. Les plantes fleuries, les espèces à tiges fines, les fougères, les plantes carnivores, les plantes en suspension, lorsque la température ambiante dépasse les 24 °c.
Tous les 2 ou 3 jours Bégonias, cyclamens, cinéraires, primevères, dès que la température ambiante dépasse les 20 °c, mais aussi sélaginelle, fittonia, tolmiéa, nertéra, capsicum, pommier d'amour, hypoestes, cypérus, bulbes forcés, etc. Les mêmes espèces qu'en hiver et toutes les plantes à fleurs, excepté les orchidées, les cactées, les Broméliacées. Les plantes charnues, et celles à feuilles et à tiges duveteuses. Mais aussi le papyrus, le scirpus, l'acore.
1 ou 2 fois par semaine Toutes les plantes actuellement en fleurs, les poinsettias, les orchidées, les fougères, le spathiphyllum, les plantes carnivores, les calathéas, lorsque la température de la pièce est comprise entre 18 et 20°c. Les plantes herbacées et à tiges molles ou souples : misère, gynura, impatiens, fittonia, piléa, pépéromia, columnéa, crossandra, gesnéria, Broméliacées, plantes carnivores, dipladénia, médinilla, etc.
1 fois par semaine La majorité des plantes herbacées et fleuries, les Broméliacées, anthurium, bananier, bégonias à feuillage' -lorsque la température ambiante est comprise entre 15 et 18 °c. Asparagus, bégonias à feuillage, cissus, cymbidium, lierre, hibiscus, syngonium, pachystachys, acalypha, alocasia, bananier, si la température ambiante est inférieure à 22 °c.
Tous les 8 à 10 jours Lierre, cissus, poinsettia défleuri, syngonium, chlorophytum, asparagus, polyscias, etc. Les agrumes, les palmiers, les oliviers et toutes les plantes du Midi, si la température de la véranda est comprise entre 12 et 15 °c. Palmiers, scheffléra, ficus, philodendron, pothos, aspidistra, dieffenbachia, dracaena, cordyline, beaucarnéa, pachira, yucca, kalanchoe, clivia, croton, si la température ambiante est inférieure à 22 °c.
Tous les 10 à 15 jours Palmiers, scheffléra, ficus, philodendron, pothos, aspidistra, croton, dracaena, cordyline, etc. Les agrumes, les palmiers, les oliviers et toutes les plantes du Midi, si la température est comprise entre 8 et 12 °c. Cactus, agave, aloès, crassula, sansevière, aeonium, céropégia, Echevéria, cotylédon, euphorbe, hoya, jatropha, sédum, pachypodium, kleinia, cycas, zamioculcas, etc., si la température ne dépasse pas 22 °c.
Tous les 15 à 20 jours Plantes grasses, cactées, bulbes à fleurs en repos végétatif, beaucarnéa, sansevière, pélargoniums zonales et lierres, fuchsias, si la température ne dépasse pas 12 °c. Il faut obligatoirement arroser les plantes plus souvent durant la végétation, hormis les bulbes à fleurs en repos végétatif, qui se conservent totalement au sec (amaryllis).
Tous les 20 à 30 jours Plantes grasses, cactées, bulbes à fleurs en repos végétatif, pélargoniums, fuchsias, oliviers et plantes du Midi, lorsque la température est comprise entre 5 et 8 °c. Il faut obligatoirement arroser les plantes plus souvent durant la végétation, hormis les bulbes à fleurs en repos végétatif, qui se conservent totalement au sec. (Amaryllis).

Comment reconnaître une plante qui a soif ?

Lorsque la plante ne trouve plus dans le sol l'eau dont elle a besoin pour assurer sa subsistance, elle puise sur ses réserves. Les espèces qui disposent d'organes épais ou solides (tronc, bulbe, pseudobulbe, rhizome, tubercule, écorce, caudex, tiges ou feuilles charnues, etc.) peuvent résister à des périodes de sécheresse qui peuvent atteindre plusieurs mois chez les cactées et certaines succulentes (plantes cailloux).

En revanche, les plantes à tiges grêles ou très tendres, les espèces à grandes feuilles souples et fines, souffrent beaucoup plus vite d'un manque d'eau. Lorsque les cellules cèdent une partie du liquide qu'elles contiennent, elles perdent de leur rigidité et les tissus s'affaissent où se flétrissent. Dans la majorité des cas, il suffira de bien imbiber la motte pour que la plante reprenne sa turgescence.

Attention : Le flétrissement épuise la plante et nuit à sa croissance. Sachez intervenir à temps, mais modérément, pour alimenter la plante en eau.

La qualité de l'eau pour une plante d’intérieur

Les problèmes liés à l'arrosage viennent souvent d'une fréquence inadaptée, mais aussi et surtout de l'eau inadéquate. La nature assez spongieuse des substrats utilisés pour la culture des plantes d'appartement (sauf les orchidées) entraîne une forte rétention en eau du mélange nutritif.

Le volume de terre contenu dans le pot étant assez faible, si l'eau est trop chargée en éléments minéraux (calcaire) ou en substances toxiques (comme le chlore de l'eau de ville), la répétition des arrosages va entraîner une concentration excessive des produits néfastes et la plante réagira par un dépérissement. L'eau de pluie récoltée hors des villes est la meilleure, parce qu'elle est neutre et pure. On trouve dans le commerce de nombreux systèmes de récupération qui se fixent sur les gouttières.

Ils sont pratiques et économiques. Assurez-vous toutefois que la toiture soit bien propre et attendez 24 h que les impuretés se précipitent, avant d'utiliser l'eau récupérée. Dans les villes, n'utilisez pas l'eau de pluie le plus souvent chargée de particules polluantes.

L'eau du robinet est la plus fréquemment utilisée. Sa qualité est généralement bonne, mais elle contient deux éléments que les plantes n'apprécient guère : le calcaire et le chlore. La plupart des espèces cultivées dans la maison étant acidophiles, un arrosage régulier à l'eau de ville entraîne l'apparition d'un jaunissement (chlorose) qui est dû à la non-assimilation du fer par la plante. Il suffit d'ajouter un produit décalcairisant à l'eau d'arrosage ou le jus d'un citron dans un arrosoir de 10 litres pour pallier ce problème.

Le chlore se précipitant naturellement en quelques heures, si vous puisez l'eau le soir et la laissez reposer toute la nuit dans un arrosoir, elle ne contiendra plus de chlore actif le lendemain matin. Ce temps de repos aura également permis à l'eau d'équilibrer sa température avec celle de la pièce, ce qui est très important.

Un arrosage réussi

Lorsque vous mouillez la terre, la plante ne pompe pas goulûment l'eau dans les secondes qui suivent. Il faut d'abord que le substrat s'imprègne de liquide jusqu'à saturation pour que les racines puissent ensuite commencer leur travail d'aspiration. Cette notion est importante, car les substrats de tourbe qu'utilisent les professionnels présentent la fâcheuse propriété de s'imbiber très difficilement lorsqu'ils sont bien secs. Résultat, vous arrosez, mais l'eau traverse rapidement la motte, sans être retenue.

Si vous observez ce phénomène, avec l'impression que l'eau « glisse » sur le substrat, c'est que la plante a été mal arrosée (excepté pour les orchidées). Il faut donc immerger le pot dans l'eau (il lui arrive même de flotter, ce qui prouve l'extrême sécheresse du terreau) pendant au moins une demi- heure, le temps que la tourbe retrouve sa consistance spongieuse et se sature en liquide. En pratique, maintenez-le à niveau d'eau sous le rebord du pot.

D'une manière générale, arrosez généreusement, mais de façon épisodique plutôt que souvent et en faible quantité. Font exception les bacs à réserve d'eau ou les pots sans trous d'évacuation, dont il faut concentrer l'eau au niveau des racines sans qu'elle filtre à travers le substrat (risque d'asphyxie des racines). Dans ce cas arrosez peu, mais de manière régulière.

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