Les tenthrèdes, aussi appelées mouche à scie et souvent confondues avec les guêpes, sont inoffensives. Mais on ne peut pas en dire autant de leurs larves qui, lorsqu’elles sont nombreuses, peuvent réduire à néant la plante à laquelle elles s’attaquent, car elles se nourrissent de sève, de feuilles, mais aussi de bourgeons. Nous vous proposons de partir à la découverte de cet insecte et des moyens de lutter contre lui.
Les tenthrèdes se répartissent en près de 4 000 espèces dont environ 200 en France et il est à noter que pratiquement chacune de ces espèces a une essence végétale de prédilection, par exemple, la tenthrède du rosier, la tenthrède du groseillier, etc.
Les tenthrèdes adultes sont souvent confondues avec des guêpes, mais pour bien faire la différence entre elles, il suffit de se concentrer sur la jonction entre l’abdomen et le thorax, qui est moins marquée, voire inexistante, chez les tenthrèdes. Cet insecte tire son surnom de « mouche à scie » de son organe de ponte qui est denté comme une scie.
Les tenthrèdes peuvent être de différentes couleurs : noir, jaune, vert, brun, etc.. À l’âge adulte, elles sont solitaires et inoffensives après avoir vécu en groupe et avoir été une source de problèmes à l’état larvaire.
Ces larves très voraces, qui sont facilement observables en été ou en automne, mesurent entre 1,5 cm et 2 cm, et font penser à des chenilles au premier regard. Il va donc falloir les regarder de plus près pour les différencier. En effet, les tenthrèdes comptent au moins 6 paires de fausses pattes, alors que la chenille en compte moins de 5 paires.
Un peu compliqué, me direz-vous, de compter les paires. Alors, voici une autre technique pour les différencier, qui consiste à repérer des comportements que les chenilles n’adoptent jamais : menacées, les larves de tenthrèdes prennent une posture représentant un S, par ailleurs, elles ont aussi tendance à se laisser tomber lorsqu’elles sont dérangées.
Côté couleur, les plus courantes dans nos contrées sont vert pâle avec des stries ou des points noirs. Vous pouvez les repérer sur ou sous les feuilles, isolées ou en colonie.
Entre les différentes espèces de tenthrèdes, il existe de nombreuses variantes. Néanmoins, de manière générale, les tenthrèdes adultes se manifestent à l’extérieur à partir du mois de mai après avoir vécu dans le sol durant tout l’hiver sous forme de nymphes.
Peu après leur sortie de terre, les femelles utilisent leur appareil pondeur en forme de scie pour inciser des tiges ou des feuilles, puis déposer dans ces incisions jusqu’à 300 œufs. 6 à 8 jours plus tard, les œufs éclosent pour donner naissance à des larves.
La croissance de ces larves est si rapide qu’elles sont très vite capables de dévorer les feuilles, ce dont elles ne se privent pas pendant une quinzaine de jours avant de se laisser au sol et d’effectuer leur nymphose, de muer de nymphes en adultes et de pondre à leur tour pour donner naissance à une deuxième génération de larves. Une troisième génération de larves peut apparaître en automne.
Après s’être laissées tomber au sol, cette dernière génération s’y enfonce pour y passer l’hiver en attendant le printemps, moment auquel un nouveau cycle recommencera !
Généralement, vous pouvez constater les dégâts de mai à octobre, au fil des différentes générations de larves. Nous l’avons évoqué, ces larves sont très voraces, à tel point qu’elles vont se nourrir des feuilles de vos plantes jusqu’à, dans certains cas, ne laisser que les nervures.
Selon les espèces, les dégâts seront différents, par exemple, certaines espèces vont dévorer le feuillage, alors que d’autres vont le ronger, ce qui se manifeste par des taches sèches et grises sur les feuilles qui, ensuite, se transforment en trou, ou d’autres encore vont s’enrouler dans les feuilles pour se cacher de leurs prédateurs.
Quoi qu’il en soit, les végétaux sont considérablement affaiblis par ces attaques. Nombreuses sont les plantes qui peuvent être attaquées par les larves : de nombreux arbres fruitiers, mais aussi les rosiers, les saules, les géraniums, etc. ou les plantes du potager.
Même si vous êtes tenté de le faire, inutile d’utiliser un traitement chimique contre les chenilles, car il n’aurait aucun effet. N’oubliez pas que ce ne sont pas des chenilles.
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