Assez difficile à contrer, les mineuses, comparables à des chenilles, sont des larves d’insectes qui creusent des galeries sous l’épiderme des feuilles occasionnant par la même occasion des dégâts plus ou moins importants aux végétaux. Nous vous proposons de découvrir plus en détail ces larves et, surtout, comment lutter contre elles ?
Les mineuses sont des larves qui mesurent seulement quelques millimètres. Similaires à de minuscules chenilles, elles se nourrissent en creusant des galeries dans l’épaisseur des feuilles. Lorsque l’on parle de mineuses il peut, en fait, s’agir des larves de plusieurs espèces d’insectes.
Ce peuvent être des larves de petits lépidoptères, qui sont les chenilles des papillons, des larves d'hyménoptères, qui sont de fausses chenilles, mais aussi des larves de diptères, qui sont les asticots des mouches. Le plus souvent, le terme « mineuse » recouvre ce qui suit :
Napomyza gymnostoma ou mineuse du poireau ;
Chromatomyia syngenesiae ou mineuse du chrysanthème ;
Liriomyza brassicae ou mineuse du choux ;
Phyllocnistis citrella ou mineuse des agrumes, de la vigne et du jasmin ;
Cameraria ohridella ou mineuse du marronnier.
Le cycle de vie des mineuses
Nous l’avons vu, les mineuses peuvent appartenir à différentes espèces d’insectes et de ce fait, leur cycle de vie sera différent. Toutefois, certains points sont communs à toutes :
Dès le printemps, les adultes commencent à pondre des œufs qu’ils déposent sur le feuillage.
Au moment de l’éclosion de ces œufs, qui intervient plus ou moins tôt selon les espèces, les larves qui en émergent pénètrent à l’intérieur de la feuille juste sous l’épiderme.
Elles y resteront durant la totalité ou une partie de leur vie larvaire, en fonction de leur espèce.
Puis elles vont se transformer en nymphes avant de devenir des adultes prêts à se reproduire. Entre le printemps et l’automne, plusieurs générations vont ainsi se succéder. Le nombre de générations varie d’une espèce à une autre.
Lorsque les feuilles tombent à l’arrivée du froid, les mineuses vont se mettre à l’abri et attendre le retour des beaux jours de différentes manières :
sous la forme d’une pupe, ce qui est la cas des mineuses du poireau ;
sous la forme de larves qui se laissent tomber au sol en même temps que les feuilles mortes et y restent tout l’hiver, ce qui est le cas de la mineuse du marronnier ;
sous la forme de larves enterrées dans le sol, ce qui est le cas de la mineuse des Citrus.
Les dégâts occasionnés par les mineuses
Lorsqu’un végétal subit une attaque de mineuses, plusieurs choses peuvent vous alerter assez rapidement :
La première est la présence, sur les feuilles, de stries, qui correspondent aux tunnels creusés par la ou les mineuses, ou de taches de différentes formes. Ces stries ou ces taches peuvent être grises, brunes ou blanches. En fonction de l’espèce à laquelle appartiennent les mineuses, les stries auront des formes assez typiques. En effet, elles peuvent être plutôt linéaires, tortueuses, étroites ou larges, etc.. Au fil de la croissance de la chenille, la galerie deviendra de plus en plus large. Si vous regardez sous l’épiderme de la feuille, vous pouvez apercevoir la larve, mais aussi des excréments sombres.
Dans certains cas, comme avec la mineuse des Citrus, les feuilles du végétal attaqué peuvent s’enrouler sur elle-même. Cela s’explique par le fait que lorsque la chenille sort de la galerie qu’elle a creusée dans la feuille, elle va fixer son enveloppe nymphale au bord de celle-ci.
À la longue, les feuilles attaquées par une ou plusieurs mineuses finissent par brunir, s’assécher et tomber. Simultanément, le manque de photosynthèse entraîne l’affaiblissement de la plante qui devient alors plus sensible aux parasites et autres maladies. Les récoltes seront nettement réduites.
Généralement, chacune de ces mineuses ne s’attaque qu’à une espèce de plantes, mais, au vu du nombre d’espèces de mineuses, les plantes susceptibles d’être victimes de leurs attaques sont nombreuses. Voici quelques exemples :
Les mineuses qui sont des larves de lépidoptères peuvent s’attaquer aux marronniers, aux pommiers, aux châtaigniers, aux érables, aux agrumes, etc..
Les mineuses qui sont des larves d’hyménoptères peuvent parasiter le bouleau, l’orme, etc..
Les mineuses qui sont des larves de diptères, quant à elles, peuvent attaquer le houx, les poireaux, les aulx, les oignons, la ciboulette, etc..
Mais il y a aussi les mineuses des tiges de géranium, les mineuses de la tomate, etc.
Comment lutter contre les mineuses ?
Les mineuses sont des parasites dont il est difficile de se débarrasser, d’autant plus lorsque leurs victimes sont des arbres de grande taille.
Lutte et prévention contre les mineuses : au potager
Voici ce que vous pouvez faire au potager :
Si certaines de vos plantes potagères sont victimes d’une attaque de mineuses, il est conseillé de couper et de brûler les feuilles présentant des stries. Dans certains cas, mieux vaut supprimer totalement le plant, comme dans le cas des oignons ou des poireaux, entre autres. Cela est surtout efficace en début d’infestation.
À titre préventif, il est possible d’utiliser un voile anti-insectes pour protéger vos légumes des insectes responsables de la ponte des œufs.
Veillez à procéder à une rotation des cultures au potager.
Vous pouvez planter des œillets d’Inde à proximité des plantations.Leurs odeurs feraient fuir certaines mineuses.
Pour prévenir l'apparition de mineuses dans votre potager, vous pouvez traiter les parties aériennes de vos plants avec une décoction de tanaisie ou avec du purin de tomate, d’ortie ou de rhubarbe.
Lutte et prévention contre les mineuses : dans les arbres
En cas d’attaque sur des arbres, il existe d’autres solutions. Toutefois, leur efficacité n’est pas totalement avérée.
Les traitements chimiques : il faut savoir que les insecticides à pulvériser sont plutôt inefficaces, car les mineuses se trouvant sous l’épiderme des feuilles, elles sont relativement protégées. À la place, il est possible d’opter pour un produit systémique, mais ce type de produits présente de nombreux inconvénients non négligeables, dans la mesure où il détruit de nombreux autres insectes utiles dont les prédateurs des mineuses. Il est, par ailleurs, reconnu que les insectes développent une résistance à ce type de traitement.
Les pièges à phéromones : ces derniers permettent de capturer les adultes et ainsi de réduire la ponte. Cela s’avère être aussi une très bonne solution préventive.
Le ramassage manuel : il est recommandé de procéder à un ramassage soigneux des feuilles mortes et, en cas d’infestation, de les détruire pour éviter une récidive l’année suivante.
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