Lorsque l’on parle de mouche de la cerise, il peut, en fait, s’agir de l’une ou l’autre de ces deux espèces : la Rhagoletis cerasi ou la Drosophila suzukii. Dans les deux cas, la femelle pond à l’intérieur des fruits, les rendant impropres à la consommation. Découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur ces insectes ravageurs pour faire face à leurs attaques et pouvoir vous régaler de vos cerises le moment venu.
Une fois adulte, cette petite mouche mesure à peine 5 mm de long. Elle est reconnaissable grâce à la tache jaune qui se détache sur son corps noir. Sur ses ailes transparentes sont dessinées des bandes longitudinales de couleur noire ou bleu foncé. Pour sa part, la larve ressemble à un asticot blanc qui peut atteindre 6 mm de long une fois totalement développé.
Un moucheron asiatique arrivé en France dans les années 2010, la drosophile du cerisier, Drosophila suzukii, est plus petite que la Rhagoletis cerasi, puisqu’elle a une taille d’environ 3 mm, les femelles étant plus grandes que les mâles. Ces derniers se caractérisent par deux séries de soies aussi appelées « peignes » sur chacun de leurs tarses antérieurs.
Ces moucherons peuvent être différencier de ceux de l’espèce précédente par leur tache noir sur chaque aile, au lieu des bandes. La femelle possède un ovipositeur, c’est-à-dire un organe de ponte, qui est de grande taille et denté. Elle se différencie du mâle par l’absence de soies sur les tarses. De couleur blanchâtre avec deux crochets buccaux noirs, les larves sont, elles aussi, plus petites puisqu’elles font au maximum 3,5 mm de long. Dans le prolongement de l'abdomen, on peut remarquer des sortes d’excroissance qui sont les stigmates postérieurs.
Chez les deux espèces, le cycle de vie en lui-même est similaire, c’est-à-dire qu’une femelle pond des œufs qui vont donner naissance à des larves qui vont ensuite suivre les différents stades de leur métamorphose en mouches. Mais comme vous allez le voir, chez la Drosophila suzukii, tout se passe en accéléré. Et ce n’est pas la seule différence qui fait qu’en termes de dégâts occasionnés, cette mouche est beaucoup plus dangereuse.
| Cycle de vie | Rhagoletis cerasi | Drosophila suzukii |
| Période de ponte | Une à deux semaines après l’envol : pour ce faire, grâce à leur tarière, elles introduisent leurs œufs, à raison de 1 par fruit, sous l’épiderme de la cerise en formation. | Les femelles ont souvent été fécondées avant la période hivernale qu’elles passent à l’abri dans des haies, des bosquets, etc.. Avec leur ovipositeur, elles incisent la peau des fruits pour déposer jusqu’à 3 œufs par fruit. |
| Nombre d’œufs | Une même femelle peut ainsi pondre dans 50 à 80 fruits. | Une même femelle peut pondre entre 7 et 16 œufs par jour. Au cours de sa vie, bien que celle-ci soit courte, une femelle pond environ 380 œufs. |
| Éclosion des œufs | Entre 6 à 12 jours après, les œufs vont éclore | Pour l’éclosion des œufs 1 à 3 jours suffisent |
| De la larve à la mouche | Les larves vont se développer pendant 3 à 4 semaines dans la pulpe de la cerise dans laquelle elles sont nées, et, bien entendu, s’en nourrir. Chaque larve se développe exclusivement autour du noyau et est moins mobile que celle de la Drosophila suzukii. À la fin de leur croissance, elles se laissent tomber au sol pour s’enterrer à quelques centimètres de la surface de la terre. Elles vont ainsi passer 1 à 3 hivers sous terre, période pendant laquelle elles vont suivre les différents stades de développement de la pupaison à la métamorphose en mouches. | En seulement 3 à 13 jours, les larves vont se nourrir du fruit dans lequel elles sont et passer par 3 stades différents de leur développement. Ensuite, pendant 3 à 15 jours, va se dérouler la pupaison qui peut avoir lieu à l’intérieur ou à l’extérieur du fruit, mais pas sous terre. Une fois adultes, les larves devenues mouches déchirent la pupe pour se libérer. Elles ont alors une durée de vie de 3 à 9 semaines, mais 1 à 3 jours après avoir émergées, elles sont déjà capables de s’accoupler et de pondre une nouvelle génération d’œufs. |
| En hiver | Les larves vivent et se développent sous terre. | Les mouches peuvent survivre dans une haie en attendant des températures plus clémentes. |
| Durée du cycle | On compte un cycle de vie tous les 2 ou 3 ans. 1 seule génération par an. | Un cycle complet durent de 13 à 28 jours et 13 générations de larves peuvent se succéder du printemps à l’automne. |
| Fruits concernés | Seules les cerises sont concernées | Elle peut pondre indifféremment dans les cerises, les fraises, les pêches, etc. |
D’une manière générale, il n’est pas toujours évident de voir immédiatement que son ou ses cerisiers sont victimes d’une attaque de mouches de la cerise. Il est donc nécessaire de surveiller régulièrement vos arbres. Voici les dégâts que vous pouvez constater sur vos fruits :
Voici quelques solutions pour éviter les attaques des mouches de la cerise :
Il existe différents traitements pour lutter contre la mouche de la cerise, comme les insecticides. Néanmoins, tournez-vous vers ceux-ci seulement en dernier recours et utilisez-les avec précaution. Il est préférable pour la santé humaine, animale et environnementale d’opter, en priorité, pour des solutions alternatives telles que celles décrites ci-dessous.
Ils visent à attirer les mouches pour les tuer avant qu’elles n’aillent pondre dans les cerises. Différents types de pièges sont vendus dans le commerce :
On trouve des insecticides à base de pyrèthre, mais dont l’efficacité est limitée. L’utilisation de ce type d’insecticides est discutable, puisqu’il peut tuer d’autres insectes et nuire à l’équilibre écologique du jardin. Vous pouvez aussi trouver un traitement à base de champignons, mais plutôt destiné aux professionnels.
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