Lorsque vous peignez, vous pouvez avoir besoin de noir. Peut-être faites-vous partie de ceux qui se le procurent directement en tube ? Si tel est le cas, cela présente un risque, car vous n’êtes jamais à l’abri de tomber en panne de noir. Pour parer à cela, il vaut donc mieux savoir le faire. Outre cela, vous profiterez alors d’un résultat plus riche et nuancé.
Le noir
Lorsque l’on parle de noir, tout le monde sait de quoi on parle, pourtant, il est intéressant et utile d’approfondir la question : qu’est-ce que le noir ? Absent du cercle chromatique, le noir n’a pas sa place sur le spectre des couleurs visibles.
D’ailleurs, scientifiquement le noir et le blanc ne sont pas considérés comme des couleurs. Et pour cause, les scientifiques considèrent que le noir n’est observé qu’en cas de faible lumière, autrement dit, c’est l’absence de couleur. Pour les artistes, le noir est utilisé, au même titre que les autres couleurs, pour transmettre la perception de la couleur.
Les palettes de peinture des grands peintres
Le noir et sa présence ou son absence sont sujets à discussion et les grands maîtres ne sont pas d’accord à ce propos. Ainsi, les peintres impressionnistes ont totalement supprimé le noir de leur palette de couleurs. Peignant essentiellement des scènes en extérieur, ils ont cependant besoin de créer des zones d’ombres, par exemple, mais pour ce faire, ils jouent sur les tons foncés comme des bleus, des verts ou encore des couleurs terre.
À l’inverse, d’autres peintres, qui peignent en intérieur, utilisent des noirs purs pour certaines zones de leurs tableaux. On comprend ainsi que, selon le sujet qui est peint, on peut se passer ou non de noir. Il s’agit aussi d’une question de préférence.
Comment obtenir du noir ?
Pour obtenir du noir, il est possible de procéder de différentes manières. Selon celle que vous choisirez le noir sera plus ou moins profond.
- Pour obtenir un noir, la solution la plus couramment adoptée consiste à utiliser les trois couleurs primaires, c’est-à-dire le jaune, le cyan et le magenta. Il suffit de les mélanger à valeur égale. Si vous modifiez les proportions et que vous mettez un peu plus de l’une ou de l’autre de ces trois couleurs, les noirs obtenus auront des nuances différentes :
- Celui contenant plus de bleu (cyan) donnera un noir plus froid ;
- Celui avec plus de rouge (magenta) donnera un noir plus chaud ;
- Enfin, celui avec plus de jaune donnera un noir plus léger.
- Une autre solution consiste à utiliser d’autres couleurs, comme de la Terre d’Ombre Brûlée avec du Bleu Outremer, pour un noir assez naturel. Pour comprendre pourquoi ce mélange marche, il suffit de savoir que la Terre d'Ombre Brûlée n’est rien d’autre qu’un orange foncé, soit un mélange de rouge et de jaune, et le Bleu Outremer est un bleu foncé. On a ainsi, indirectement, les trois couleurs primaires réunies, comme dans la solution précédente, mais dans des tons différents. Vous pouvez aussi remplacer la Terre d’Ombre Brûlée par de la Terre de Sienne Brûlée pour obtenir un noir plus vibrant.
- En mélangeant un Bleu Outremer avec du Rouge de Cadmium, vous profiterez d’un noir/violet.
Une fois que vous avez compris le principe de base qui est que pour obtenir du noir, on doit, dans chaque mélange, retrouver les 3 couleurs primaires, vous pouvez tester différentes solutions pour découvrir une multitude de noirs différents par leurs nuances, leur chaleur, leur luminosité, etc., à l’image des noirs de Pierre Soulages. Lorsque vous faites des tests, pensez bien à noter à chaque fois les couleurs utilisées, ainsi que les quantités. Cela vous permettra de pouvoir les retrouver lorsque vous en aurez besoin.
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