Vous allez acquérir ici les connaissances de base pour effectuer la taille des rosiers, que tous les jardiniers débutants craignent… Elle n’a pourtant d’impressionnant que son nom de taille, car, même si la première année vous faites quelques erreurs, ce n’est pas grave ! Un rosier coupé trop court repart ; trop long il fleurit néanmoins très bien. L’important, c’est de régulariser cette taille par la suite pour éviter que les rosiers ne prennent de mauvaises habitudes. A vous donc d’en prendre de bonnes en lisant ce guide complet sur la taille des rosiers !
Pourquoi tailler les rosiers ?
La taille est indispensable. En taillant vos rosiers chaque année, vous leur conservez une silhouette harmonieuse et une certaine vigueur. En effet, lors de cette taille, vous supprimez les branches disgracieuses ou mortes, les brindilles trop faibles pour fleurir, bref vous rajeunissez vos rosiers, en concentrant leur sève sur les rameaux qui en valent la peine.
Si vous ne taillez pas vos rosiers, vos arbustes, livrés à eux-mêmes, pousseraient de façon désordonnée, étirant leurs rameaux en tous sens, fleurissant peu, et surtout vivant moins longtemps.
Il n'y a rien à faire : vous ne couperez pas à la taille... Mais soyez rassuré : c'est une opération très simple lorsqu'on en connaît les principes de base.
Taillez donc chaque année : c'est l'unique solution pour avoir de beaux rosiers. Et attention : au bout de trois ans sans taille, l'arbuste risque de redevenir sauvage, surtout si son porte-greffe est vigoureux.
Quand tailler votre rosier ?
Tout dépend de la région où se trouve votre jardin... et de vos rosiers ! Tout dépend également des conditions climatiques.
En règle générale, la taille s'effectue en fin d'hiver, début de printemps. En région parisienne, elle est conseillée du 15 février au 15 mars.
Ne taillez pas trop tôt, en raison des risques de gel. Ni trop tard, alors que le rosier est déjà plein de pousses rougeâtres : vous retarderiez sa floraison future.
Voilà pour la taille principale, mais pour avoir de beaux rosiers, il faut procéder à d'autres opérations, relevant également de la taille.
La pré-taille. Facultative, elle a lieu dans la première quinzaine de décembre. Il s'agit d'une opération de nettoyage : vous enlevez les fleurs fanées, les tiges portant des fruits, les brindilles, le bois mort et les gourmands. Puis vous raccourcissez toutes les branches des rosiers à massif à environ une cinquantaine de centimètres. Ainsi raccourcis, vos rosiers présenteront moins de prise aux vents hivernaux.
Les pincements. Facultatifs également, ils se pratiquent en cours de végétation, notamment dans le but de limiter des rosiers quelque peu exubérants.
Pour les rosiers non remontants, c'est-à-dire ceux qui ne fleurissent qu'une fois, en juin-juillet, la taille a lieu après la floraison, et consiste essentiellement en la suppression des fleurs fanées, des branches peu vigoureuses ou des rameaux malades.
Quels rosiers tailler ?
Tous... ou presque. Mais la taille varie selon les catégories de rosiers : Rosiers miniatures : taille légère, par exemple à la cisaille, pour les maintenir à une même hauteur.
- Rosiers à massif : taille longue ou courte, selon la vigueur de l'arbuste.
- Rosiers tiges : même opération que pour les variétés à massif.
- Rosiers grimpants : taille essentiellement d'entretien.
- Rosiers arbustes : taille très légère, parfois inexistante.
Que tailler ?
Sur tous les rosiers, quels qu’ils soient, vous devez couper :
- le bois mort ;
- les branches faibles, malades, nécrosées, les trop petites brindilles ;
- les rameaux mal placés, qui se croisent et s'entrecroisent ;
- les branches qui poussent vers l'intérieur du rosier.
Comment tailler vos rosiers ?
Avant d'aller couper vos rosiers, peut-être à tort et à travers, prenez un bon sécateur bien affûté pour que les coupes soient nettes ; dans le cas contraire, elles constitueraient des refuges pour les insectes parasites. Munissez-vous également d'un sac poubelle ou d'une brouette, pour y mettre les déchets de taille et les brûler ensuite, car ils sont porteurs de maladies.
Qu'est-ce qu'un œil ? C'est en réalité un bourgeon, plus ou moins visible selon que la végétation a démarré ou non. Il est situé à l'aisselle d'une ancienne feuille et donnera naissance à une pousse. En fonction de la vigueur du rosier, vous laisserez sur chaque branche un nombre variable d'yeux
La taille longue peut être effectuée sur les sujets vigoureux, en parfaite santé. Sur les cinq branches conservées, vous couperez après le sixième œil, ou le septième l'essentiel étant de toujours tailler après un bourgeon situé vers l'extérieur.
En coupant au-dessus d'un œil dirigé vers l'intérieur du rosier, les tiges se développent vers le centre ; mal aérées, peu ensoleillées, elles fleurissent moins bien et donnent au rosier un aspect fouillis... N'abusez pas des tailles trop longues, car les rosiers ainsi soignés produisent trop de pousses sans intérêt et de fleurs plus petites, bien que plus nombreuses.
Cette taille est à retenir pour les rosiers à bouquets, et les variétés très vigoureuses, telle la célèbre Madame Meilland.
La taille courte se pratique généralement entre trois et six yeux. Elle réduit, à l'inverse de la taille précédente, le nombre des fleurs, mais celles-ci sont de plus belle dimension : ceci compense cela... Son principal avantage est de rajeunir des rosiers peu vigoureux, de fortifier les jeunes arbustes et, en règle générale, de renforcer leur résistance aux maladies des rosiers et au froid. Cette taille est à appliquer d'office aux sujets faibles, à ceux qui viennent d'être plantés afin de leur faire produire des tiges plus robustes... Il faut, en revanche, l'éviter pour les rosiers costauds qui doivent être moins rabattus et taillés long : coupés trop court, ils se mettent à produire du bois et moins de fleurs. Encore une fois, avec les roses, on ne peut pas tout avoir !
La bonne mesure. Que vous ayez choisi de tailler court ou long, vous devez le faire à 5 mm d'un œil, toujours situé vers l'extérieur.
Le schéma ci-dessous vous montre ce qu'il faut faire et ne pas faire pour arriver à la bonne taille.
- Mauvaise coupe : elle est horizontale et trop éloignée de l'œil.
- Déconseillée également : la taille trop près du bourgeon, car la pousse qui en naîtra aura moins d'assise, et risquera de casser par temps venteux.
- A ne pas faire non plus : une coupe oblique opposée à l'œil ; il faut qu'elle soit parallèle.
- Taille trop en biais.
- Coupe effectuée avec un sécateur émoussé : la plaie de taille n'est pas nette ; elle constitue une porte ouverte aux maladies et aux parasites.
- Taille parfaite : la coupe est parallèle à l'œil, ni trop en biais ni horizontale ; elle est située à un demi-centimètre de l'œil.
La taille selon le type de rosier
Les rosiers buissons. Commencez par ôter tout le bois mort, toutes les brindilles et ne laissez que les branches maîtresses. Un beau rosier doit en avoir trois à cinq. Dégagez bien le centre de l'arbuste pour que le soleil puisse y pénétrer, et l'air y circuler.
- Un rosier buisson non taillé.
- Taillez-le : long s'il est vigoureux.
- Si le rosier est âgé ou chétif, taillez court.
Si vous supprimez des rameaux, coupez-les à leur point de naissance au collet du rosier et conservez de préférence ceux de la périphérie, afin de garder à l'arbuste une forme de gobelet.
Taillez court ou long, en gardant sur chaque branche trois à six yeux en moyenne. Taillez également, pour donner à la plante une charpente régulière et une silhouette agréable : tant pis, s'il y a trois yeux sur une branche et cinq ou sept sur une autre... Le jardinage n'est pas une science exacte mais une question de goût et de bon sens.
Un rosier buisson, une fois taillé, ne dépasse pas, en principe, une vingtaine de centimètres.
Les rosiers tiges. Appliquez le principe précédent, mais en comptant les yeux à partir de la greffe située en haut de la tige. Même chose pour les demi-tiges.
- Taille d'un rosier tige : courte ou longue.
- Rosier tige taillé : le centre est bien dégagé.
Les rosiers miniatures. Ne cherchez pas l'œil... contentez-vous de les raccourcir de moitié.
Les rosiers grimpants. Remontants ou non, ils se taillent de la même façon, seule l'époque change.
La première année, celle de la plantation, coupez les tiges à 40 cm du sol et palissez-les contre le mur ou le treillage sur lequel le rosier doit grimper.
- Taille d'un rosier grimpant (schéma de coupe).
- Un rosier grimpant après la taille : seules restent les branches maîtresses.
L'année suivante, détachez le rosier de son support - mettez des gants pour ne pas vous blesser- et examinez-le... Il présente normalement deux sortes de tiges : les unes, dures, foncées, ont l'aspect du bois. Elles sont « lignifiées » et âgées d'au moins deux ans ; coupez-les le plus bas possible. Les autres tiges sont vertes, vigoureuses... et n'ont qu'un an : conservez-les, car ce sont elles qui fleuriront l'an prochain. Supprimez cependant celles qui sont mal placées ou mal formées, et ne gardez que trois ou quatre belles branches par rosier. Si un rameau vert est né sur une pousse brune, gardez-le, mais coupez-le à 10 cm de son point de naissance sur la vieille branche.
Les rosiers arbustes. Durant les trois premières années suivant leur plantation, afin de leur permettre de bien s'implanter et de prendre des forces, taillez ces rosiers de façon à les maintenir à une hauteur de 60 cm. Par la suite, laissez-les grandir, et ne jouez plus du sécateur que pour retirer le bois mort ou les branches trop âgées.
Les rosiers pleureurs. N'hésitez pas à les couper court, pour éviter qu'ils ne se dégarnissent du haut. Parfois, ils sont constitués de variétés non remontantes : dans ce cas, ils se rabattent après leur floraison.
- Taille d'un rosier pleureur (schéma de coupe).
- Rosier pleureur taillé : il est installé sur un tuteur parasol spécial.
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