Comment faire un jardin potager en permaculture ?

Pour bénéficier dans votre jardin de la permaculture, une approche soucieuse de l’environnement et en harmonie avec la nature, nous vous invitons à en découvrir plus sur elle. De cette façon, vous pourrez prendre soin de votre jardin et créer un potager qui vous offrira des récoltes saines et abondantes tout en minimisant vos interventions.

Minutes Maison Publié le 25/12/20 à 09:56
Jardin Potager Permaculture
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Qu’est-ce que la permaculture ?

Le mot « permaculture » résulte de l’association des mots « permanent » et « agriculture » pour être ensuite élargi à la culture d’une façon plus générale.

Le concept de permaculture, en tant que tel, nous vient de Tasmanie et date des années 1970. Il a été développé par Bill Mollison et David Holmgren. Ils se sont inspirés de la vision de Masanobu Fukuoka qui, dans les années 1940, posait les bases d’une agriculture sauvage.

Le principe de base est le suivant : s’inspirer du fonctionnement de la nature pour créer des espaces agréables et productifs en nourriture et ce, en respectant le vivant. On va ainsi améliorer la qualité des sols, de l’eau, etc. et, de ce fait, atteindre une culture durable.

Il n’y a donc pas une seule méthode à laquelle se cantonner, puisqu’elle doit s’adapter à l’environnement de chacun. Elle réunit donc des principes et des techniques d’aménagement. Si certains sont novateurs, d'autres existent depuis toujours et découlent du bon sens.

Comme vous allez travailler avec la nature et non contre elle, votre jardin permaculture nécessitera moins de soins qu’un jardin traditionnel. De plus, les aménagements permettant d’optimiser l’espace, il n’est pas nécessaire de disposer d’un jardin de grande taille.

Butte Permaculture Potager Bio
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La permaculture se base sur 3 éthiques

Néanmoins, si les méthodes sont nombreuses, la permaculture est construite autour de trois éthiques qui vont guider cette pratique. Ce sont ces principes de base qui vont servir de lignes directrices à cette démarche globale et lui conférer sa force. Ces 3 fondements sont universels et poussent le permaculteur à être attentif à ce qui l’entoure.

  • Soigner la terre : c’est-à-dire que toutes les actions qui sont entreprises vont prendre soin de la terre, de ce fait, de la nature et, par extension, de la planète. Pour cela, on va donc être attentif à la terre.
  • Soigner l’humain : dans le sens de prendre soin de soi. On va donc s’attarder sur notre épanouissement personnel et notre bien-être, mais également celui de notre famille, de nos proches et au-delà, de l’humanité toute entière.
  • La production de ressources et leur partage équitable : cela peut passer par un échange ou un partage des surplus de récoltes, mais également par le partage de graines pour les semences et d’informations. Il y a alors un souci de produire de façon juste sans surconsommation.

Ces éthiques de base sont un véritable cadre pour permettre de vivre en harmonie ensemble et d’une manière durable. L’égoïsme instinctif et généré par le quotidien est alors tempéré par ces lignes de conduite.

Les principes de la permaculture

Les deux fondateurs de la permaculture en ont énoncé les principes et chacun à sa façon. C’est la raison pour laquelle, à l’heure actuelle, on peut trouver différentes formulations. Nous vous proposons ici de découvrir les principes selon David Holmgren, mais dans un souci de compréhension et de clarté pour bien débuter, ils sont étoffés. Ces principes vont permettre de rendre le projet de permaculture efficace et durable en permettant de régénérer les écosystèmes.

  • Le principe de base est l’observation et l’interaction. Cela revient à observer comment la nature fonctionne et à l’imiter ainsi qu’à créer des interactions entre les différents éléments de votre jardin.
  • La permaculture s’appuyant sur un sol vivant, il convient de minimiser les actions sur le sol pouvant perturber cette vie. Des techniques telles que le labourage sont donc à proscrire et on va limiter autant que possible le travail du sol.
  • La grande variété des espèces cultivées va permettre de créer une biodiversité très riche. Il faut donc s’abstenir de faire de la monoculture sur une parcelle, mais se tourner vers des associations de culture. De cette façon, la propagation des maladies est limitée et les associations de plants sont optimisées. On va donc intégrer au lieu de séparer.
  • Holmgren indique aussi qu’il convient de ne pas générer de déchets. On peut donc les utiliser pour faire du compost qui sera ensuite réutilisé dans le jardin. On procède alors en circuit fermé. De plus, les variétés traditionnelles pourront être résumées.
  • Parmi les principes de David Holmgren, on retrouve le principe de capter et de stocker l’énergie : par exemple, l’eau doit être gérée de façon optimale à l’aide de récupérateurs d’eau. De plus, en optant pour une couverture permanente du sol à l’aide d’un paillage ou par le biais de la succession des cultures, l’évaporation de l’eau est évitée. Si le sol n’est pas couvert en permanence, la nature, qui a horreur du vide, se charge de former une croûte sur la terre sur laquelle l’eau de pluie ruisselle.
  • Un autre des ses principes est d’intégrer et non séparer : ainsi, l’introduction d’animaux domestiques tels que les poules, les canards, etc., vont venir contribuer à créer un équilibre.
  • Il faut privilégier des solutions lentes et à petite échelle, c’est-à-dire à échelle humaine et proscrire la culture de grandes superficies.
  • Il faut valoriser l’effet de bordure, ainsi là où deux cultures se rencontrent, il en émerge quelque chose.
  • De plus, David Holmgren recommande d’être inventif face aux changements.

Quant à Bill Mollison, il ajoute les principes suivants :

  • travailler avec la nature plutôt que contre elle ;
  • le problème est la solution ;
  • faire le changement le moindre pour le plus grand effet ;
  • les seules limites sont celles de notre imagination ;
  • tout jardine, c’est-à-dire que chaque action, même minime, a un effet sur son environnement.
Butte Permaculture
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Les étapes pour commencer un jardin potager en permaculture

Pour bien débuter votre jardin potager en permaculture, vous pouvez suivre les étapes suivantes.

Observation

Pour commencer votre jardin potager en permaculture, la première étape est une phase d’observation. Pour cela, vous pouvez prendre votre temps et observer votre terrain tout au long d’une année pour une bonne compréhension des changements qui s’opèrent au fil des saisons. Outre les contraintes présentes, comme les arbres implantés, les murs, les zones de passages des habitants, etc., vous devez essayer de repérer plusieurs éléments, puis récapituler toutes vos observations dans un carnet qui vous sera utile année après année. Pour ce faire, voici les éléments auxquels vous devez vous intéresser :

  • vous renseigner sur l’orientation de votre jardin, puis sur comment celui-ci est exposé au fil de la journée ;
  • essayer de voir où le vent est le plus fort ;
  • déterminer si votre terrain est humide ou sec. Il peut aussi profiter de zones plus humides que d’autres ;
  • déterminer l’état du sol : plus la terre est foncée, plus elle est en bonne santé. À l’inverse, une terre claire a besoin d’apports. Lorsque vous serrez un peu de terre humide dans votre main, si elle devient compacte c’est que votre terre contient de l’argile, ce qui est une très bonne nouvelle ;
  • vérifier quels sont les animaux et insectes qui y vivent.
Paillage Permaculture
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Réaliser vos plans

Dans votre potager en permaculture, il y aura certes des légumes, mais aussi d’autres végétaux qui vont offrir un ensemble global. Vous devez donc commencer par lister ce que vous souhaitez faire pousser en fonction de vos besoins, de vos envies, mais également des besoins des plantes que vous souhaitez et ce, pour favoriser les interactions. Il est alors judicieux de vous renseigner sur les meilleures associations de plantes. Pour réduire les coûts financiers, mais aussi profiter d’un potager durable, privilégiez des plantes qui se ressèment. Les adventices, plus communément appelées « mauvaises herbes », mais qui finalement ne le sont pas vraiment, offrent des informations précieuses sur le sol, mais le protègent et le nourrissent également. Néanmoins, leur propagation sera limitée du fait de l’occupation de l’espace. Une fois les légumes et végétaux sélectionnés, vous pouvez vous lancer dans le dessin de votre projet. Assurez-vous de placer chaque plant de façon optimale par rapport à l’exposition, mais veillez aussi à ce que les légumes ou aromates utiles au quotidien soient facilement accessibles.

Création de vos parcelles

Vous pouvez alors vous lancer dans la création de vos parcelles. Là encore, il vous faudra déterminer quel type de culture vous souhaitez. On cultive généralement au-dessus du niveau du sol. On trouve, entre autres, la culture sur butte, en lasagne, sur des bottes de paille, etc.. Lors de la création de vos parcelles, vous devez garder certains critères en mémoire :

  • s’assurer de la bonne largeur des parcelles : vous devez pouvoir atteindre le centre aisément ;
  • placer les plantes les plus hautes au centre pour éviter de vous empêcher d’atteindre les plus petites ;
  • éviter un trop grand encombrement de l'espace, par exemple, lors de la culture de potirons, en pensant à faire pousser en hauteur à l’aide de tipis fabriqués avec des branches, de treillis, etc. ;
  • aérer la terre, si nécessaire, mais sans jamais la retourner ou la bêcher ;
  • ne jamais laisser le sol nu : si aucune culture n’occupe l’espace, recouvrez le sol avec un paillage. Ce peuvent être des feuilles mortes, de la paille, de la tonte d’herbe séchée au préalable, etc.. Certains de ses avantages sont qu’il limite l’évaporation de l’eau et, en se décomposant, il apporte des nutriments à la terre.

Miser sur l’optimisation

Enfin, pensez à installer des récupérateurs d’eau. Vous pouvez aussi laisser des contenants ouverts à proximité de votre potager. En plus d’avoir de l’eau à portée de main, les oiseaux pourront venir y boire. N’oubliez pas non plus de faire votre compost, il vous permettra de réduire vos déchets en les utilisant. Vous pouvez également mettre en place un hôtel à insectes, etc., pour accueillir les auxiliaires du jardinier.

Le matériel nécessaire

Pour simplifier le jardinage, vous aurez besoin des outils suivants :

  • une grelinette : elle aère la terre sans la retourner. C’est un outil qui vous sera très utile ;
  • une brouette qui vous permettra de transporter le paillage, etc.. Il faudra cependant que son passage soit possible pour présenter un réel intérêt ;
  • une pelle ;
  • une fourche à main qui pourra vous aider lors des plantations ;
  • un arrosoir ;
  • des tuteurs qui peuvent être fabriqués à l’aide de branches, de tiges de bambous et de ficelle ;
  • bien évidemment vos mains, il est possible d’opter pour une paire de gants pour les préserver.

Vous n’avez pas besoin de beaucoup d’outils. Cependant, il est important de miser sur la qualité afin que ceux-ci soient durables. On va donc les préférer en bois et en acier.

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