Comment identifier et lutter contre les cochenilles à carapace ?

Les cochenilles farineuses, les cochenilles à carapace et les cochenilles à bouclier sont les 3 grandes familles dans lesquelles sont regroupées les différentes espèces de cochenilles que l’on trouve le plus fréquemment en France. Quelle que soit leur famille, ces insectes piqueurs-suceurs peuvent occasionner d’importants dégâts sur nos végétaux que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur. Nous allons ici nous intéresser aux cochenilles à carapace. Suivez le guide !

Zoé Beaugrand Publié le 07/02/24 à 16:54
Cochenille à Carapace
© istock

Les cochenilles à carapace

Anciennement appelées cochenilles lécanines, elles appartiennent à la famille des Coccidées. Les cochenilles à carapace et les cochenilles à bouclier sont assez similaires sur les plans de leur apparence, de leur mode de vie et de leur développement, font autant de dégâts les unes que les autres et sont souvent évoquées sous le terme commun de « cochenilles à coque ».

Quelques éléments descriptifs

Chez ces insectes, seuls les mâles ont des ailes et peuvent être confondus avec des moucherons. Ils ne causent aucun tort à vos plantes, dans la mesure où ils ne se nourrissent pas de leur sève, mais ils peuvent, malheureusement, aller féconder des femelles sur de grandes distances.

Celles qui peuvent anéantir vos plantes, ce sont les femelles ! La cochenille femelle n’a pas d’ailes, elle a un corps de forme ovale et recouvert d’une substance cireuse de couleur brune, grise, verte ou transparente qui forme une carapace sous laquelle elle pond des centaines d’œufs et dont la forme bombée vaut parfois le nom de « cochenille tortue » à cet insecte.

De cette carapace, n’émergent ni pattes ni antennes, ce qui fait que la cochenille peut passer totalement inaperçue. Cette carapace constitue l’une des différences entre les cochenilles à bouclier et les cochenilles à carapace : chez les premières, elle est amovible, mais pas chez les secondes.

Cycle de vie

La femelle pond donc ses œufs sous sa carapace et l’éclosion se déroule au même endroit. Après l’éclosion, la femelle meurt, alors que les larves suivent plusieurs phases de développement.

Au premier stade de leur vie, elles sont minuscules, environ 0,2 mm, mais très mobiles : elles vont même pouvoir aller élire domicile sur une autre plante pour s’en nourrir. Une fois adultes, les femelles se fixent à un endroit où elles se nourrissent, pondent, puis meurent. Elles peuvent alors mesurer jusqu’à 4 mm.

Les plantes sensibles aux cochenilles à carapace

Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, vos plantes peuvent être victimes d’une invasion de cochenilles. Il faut savoir que les cochenilles à carapace, à l’instar des autres cochenilles, apprécient particulièrement les environnements chauds et humides.

Par ailleurs, la famille des cochenilles à carapace comptent de nombreuses espèces qui ne sont pas toutes friandes des mêmes végétaux. Voici quelques exemples :

  • Les plantes d’intérieur, comme les ficus, les orchidées, les scheffleras, les agrumes, etc. sont très appréciées du pou des Hespérides, ainsi que de la cochenille des serres.
  • La vigne, les arbres fruitiers, les arbustes à petits fruits, mais aussi les plantes d’intérieur peuvent être victimes de la cochenille du cornouiller.
  • Les hortensias, les marronniers, les tilleuls, les érables, les bouleaux, les rhododendrons, les pins, etc., ainsi que de nombreux arbustes ornementaux peuvent être victimes de différentes cochenilles pulvinaires.
  • Les cactus et les plantes grasses ne sont pas, non plus, à l’abri d’une invasion de cochenilles à carapace.

Identifier la présence des cochenilles à carapace

Aux premiers stades de sa vie, lorsqu’elle est encore mobile, la cochenille est si minuscule qu’il n’est pas rare qu’elle passe inaperçue.

Ce n’est qu’une fois qu’elle est adulte, bien installée et qu’elle se nourrit de la sève de vos plantes en piquant les feuilles et les tiges que vous pouvez remarquer l’infestation. C’est pourquoi il est important de surveiller vos plantes de près pour ne pas passer à côté des signes d’alerte. Voici ce qui doit éveiller vos soupçons :

  • Si vous avez l’impression qu’une goutte de sève séchée se trouve sur votre plante ou que vous constatez une petite excroissance, n’hésitez pas à essayer de la retirer. Si vous y arrivez facilement, il s’agit d’une cochenille.
  • De la même manière, si vous remarquez de minuscules taches luisantes, comme des écailles, sur les feuilles ou les tiges, vérifiez ! En effet, la carapace de la cochenille peut luire à la lumière.
  • Si vous remarquez des gouttes d’une substance collante sur les feuilles de votre plante, il peut s’agir de miellat, une substance sécrétée par les cochenilles.
  • Vous pouvez également constater la présence de fumagine sur les feuilles. Il s’agit d’un micro-champignon noir qui se développe sur le miellat.
  • Vous pouvez remarquer que votre plante a moins de vigueur, que certaines de ses feuilles commencent à jaunir ou à se déformer, puis tombent.

Prévenir l’apparition des cochenilles à carapace

En adoptant plusieurs bonnes habitudes, vous pouvez éviter que les cochenilles à carapace ne s’invitent chez vous :

  1. Lorsque vous achetez une nouvelle plante, il est important de bien l’examiner. En effet, il n’est pas rare que l’invasion soit occasionnée par une plante nouvellement arrivée.  Vous pouvez aussi l’isoler quelques jours, le temps de vous assurer qu’elle n’est pas déjà infestée.
  2. Procédez à une surveillance régulière de toutes vos plantes en vérifiant l’envers des feuilles et tous les coins un peu cachés. La présence de miellat ne doit pas être négligée.
  3. Veillez à bien désinfecter vos outils de jardinage, ainsi que les pots.
  4. Assurez-vous d’offrir de bonnes conditions de culture à vos plantes pour les garder en bonne santé.

Lutter contre les cochenilles à carapace

Si vous avez remarqué la présence de cochenilles sur l’une de vos plantes, il est nécessaire d’agir rapidement. Voici ce que vous pouvez faire :

  • Commencez par mettre votre plante en quarantaine afin d’éviter qu’elle ne contamine les autres plantes.
  • Si c’est possible, procédez à une bonne taille de votre plante pour retirer un maximum de ces insectes indésirables. Une fois la taille terminée, désinfectez soigneusement l’outil utilisé afin de ne pas transférer des œufs ou des larves sur d’autres végétaux.
  • Vous pouvez ensuite pulvériser un mélange d’eau et de savon noir additionné de 1 % d’alcool à brûler sur l’ensemble de la plante en vous assurant de bien en mettre sur l’envers des feuilles. L’alcool a pour effet de faire fondre la carapace.
  • À l’aide d’une vieille brosse à dent trempée dans un mélange constitué de 60 mL de savon dilué dans 1 litre d’eau, frottez l’ensemble de la plante pour enlever toutes les cochenilles. Cette étape est importante, car protégée par sa carapace, la cochenille peut résister à la pulvérisation. Il est donc essentiel d’en faire tomber un maximum, que ce soit sur les végétaux à l’intérieur ou à l’extérieur. Dans le cas d’un arbre infesté, utilisez une brosse et frottez soigneusement l’écorce.
  • Pour finir, rincez soigneusement votre plante.
  • Surveillez attentivement votre plante les semaines suivantes et n’hésitez pas à renouveler l’opération si vous avez le moindre doute et ce, jusqu’à ce que vous arriviez à bout des cochenilles.
Zoe Beaugrand

Zoé, rédactrice passionnée par le jardinage et l'aménagement extérieur. À travers mes mots, je tente de transformer chaque coin de verdure en une histoire. Écrire, pour moi, c'est semer des graines d'inspiration.

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