Comment faire du mortier et quel dosage appliquer ?

Lors de travaux de maçonnerie, dès qu’il est question de sceller, d’enduire, de jointoyer, d’assembler, etc. certains matériaux, le mortier est un incontournable. Mais lorsque l’on est un bricoleur occasionnel, il est nécessaire de comprendre les différences entre les différents mortiers, mais aussi comment les préparer et s’en servir. Nous vous proposons un dossier complet à ce sujet pour vous permettre de savoir lequel utiliser et comment.

Minutes Maison Publié le 24/04/23 à 11:44
Mortier Et Truelle
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Qu’est-ce que le mortier ?

Utilisé dans les travaux de construction et de rénovation du bâtiment, le mortier se compose de 3 ingrédients :

  • du sable ou des granulats fins ;
  • du ciment qui sert de liant ;
  • de l’eau qui permet de gâcher l’ensemble. Il est possible de préparer son mortier plus ou moins liquide en fonction de l’utilisation.

En séchant, cette préparation durcit, ce qui permet de sceller, de coller, de jointoyer, de maçonner, etc.. Les utilisations du mortier sont donc multiples. En voici quelques exemples parmi de nombreux autres :

  • assembler différents matériaux tels que des parpaings, des briques, des pierres, etc., pour monter un mur, entre autres ;
  • réaliser une chape légère ou un enduit mural ou autre ;
  • sceller des éléments ;
  • coller du carrelage sur une chape.

Quelle est la différence entre le mortier et le béton ?

En tant que bricoleurs amateurs, nous avons tendance à parler indifféremment de béton et de mortier. Pourtant, il faut bien faire la différence entre les deux, car leur utilité n’est pas la même du fait d’une composition légèrement différente. Ils se composent tous les deux des mêmes ingrédients, à une différence près, la taille des granulats :

  • Dans le mortier : les granulats sont fins. Il s’agit généralement de sable. Ainsi, comme vu précédemment, le mortier peut servir de colle entre différents éléments, d’enduit, de produit de jointoiement, etc..
  • Dans le béton : les granulats sont gros, généralement des graviers, pour plus de robustesse et de résistance. Le béton doit donc être utilisé à la place du mortier pour réaliser une poutre, un poteau, un mur porteur, une dalle, etc.. Une armature en acier peut même être incorporée pour obtenir du béton armé.

La composition du mortier

Pour obtenir du mortier, comme expliqué précédemment, trois ingrédients sont gâchés ensemble, mais selon ce que vous voulez faire, les dosages seront différents et un quatrième élément peut venir s’ajouter.

L’eau

L’eau permet de mélanger et lier les différents éléments. La quantité varie en fonction de l’utilisation que l’on veut en faire, qui peut exiger que le mortier soit plus ou moins liquide.

Les agrégats, aussi appelés granulats

Les agrégats, ou granulats, sont les grains d’origine minérale qui entrent dans la composition du mortier. Il peut s’agir de sable ou de graviers. Ils se déclinent en différents calibres, ou granulométries, ce qui correspond au diamètre des grains.

Conseil : Pour la réalisation de mortier, il convient généralement d’utiliser du sable assez fin et ne dépassant pas 0,4 mm.

Les liants

Les liants assurent, comme leur nom l’indique, la liaison entre l’eau et les granulats. Ces liants peuvent être de nature différente et permettent d’obtenir un produit final plus ou moins résistant ou adhérent. Le liant le plus généralement utilisé est le ciment, un liant hydraulique, mais il est aussi possible d’utiliser de la chaux, un mélange de chaux et de ciment, etc..

Les adjuvants

Dans la composition du mortier, des adjuvants peuvent être ajoutés lors de sa préparation afin de lui conférer certaines caractéristiques en fonction des besoins. Ce peut être pour améliorer la résistance mécanique du mortier, allonger le temps de prise, etc..

Pose De Brique Avec Du Mortier
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Les différents types de mortier et leurs utilisations

Qu’ils soient achetés prêts à l’emploi ou préparés, les mortiers se répartissent en différents types. Chacun d’entre eux a une utilité bien spécifique.

Le mortier de ciment

Le plus couramment utilisé, ce type de mortier intègre, comme son nom l’indique, du ciment en tant que liant. Il peut être utilisé à l’intérieur comme à l’extérieur pour réaliser des chapes, construire des murs en parpaing, etc., en bref, tous les travaux de maçonnerie. Il présente les avantages suivants :

  • il est solide ;
  • il est résistant à la traction et à la compression ;
  • il offre une bonne adhérence.
Attention : Ce type de mortier peut s’avérer cassant lorsque les dosages ne sont pas correctement respectés.

Le mortier de chaux

Dans ce cas, le liant utilisé pour préparer le mortier est la chaux. Il est généralement utilisé pour assembler les matériaux traditionnels tels que la pierre ou la brique, ou pour enduire des murs extérieurs ou intérieurs. Il présente les avantages suivants :

  • en plus d’être souple, il se caractérise par une grande résistance ;
  • il est résistant à la traction ;
  • il est perméable à la vapeur ;
  • il offre une bonne adhérence.

Le mortier bâtard

Lorsque le liant utilisé est une combinaison de ciment et de chaux, le mortier obtenu porte le nom de mortier bâtard. Ce type de mortier est utile lorsque l’on a besoin de bénéficier de la solidité du ciment et de la souplesse de la chaux. Il peut ainsi être utilisé pour la construction d’un mur en briques, par exemple.

Le mortier colle

Le mortier colle peut s’acheter prêt à l’emploi ou prêt à gâcher. Comme son nom l’indique, il permet de coller sur un support, que ce soit au sol ou au mur, du carrelage, des couvertines, ou d’autres matériaux.

Important : Pour une utilisation en extérieur ou dans une pièce humide, il convient de veiller à le choisir hydrofuge.

Le mortier de ragréage

Vendu prêt à gâcher, le mortier de ragréage permet de rattraper un mur ou un sol irrégulier. Généralement, le mortier de ragréage est autonivelant, ce qui facilite son utilisation. Mais pour ce faire, il doit être préparé de manière à ce qu’il soit assez liquide.

Le mortier de jointoiement

Aussi appelé « mortier joint », il permet de réaliser des joints entre des carreaux, des pierres ou les dalles. Là encore, il peut être vendu prêt à l’emploi ou prêt à gâcher. Ce type de mortier est assez souple et résiste à la contraction et à la dilatation des matériaux. En fonction de sa composition il peut être résistant à l’humidité, à la chaleur, etc.. Il convient de le choisir en fonction de l’utilisation à laquelle vous le destinez.

Le mortier hydrofuge

Aussi appelé « mortier d’imperméabilisation », il permet de protéger de l’eau et de l’humidité. Il est conçu pour former une fine couche imperméabilisante permettant de protéger le support.

Le mortier de scellement

Pour sceller une structure au sol, par exemple, vous pouvez utiliser un mortier de scellement. Il permet également de caler des éléments lourds et de procéder à des réparations. Il est utile aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Le mortier réfractaire

Le mortier réfractaire doit être utilisé lorsque l’on a besoin d’une grande résistance à la chaleur. Par exemple, il peut être utilisé pour la construction d’un four, d’un âtre, d’un barbecue, etc..

Le matériel nécessaire pour préparer et appliquer le mortier

Pour préparer le mortier et l’appliquer, il vous faudra :

  • du liant (ciment, chaux, …) ;
  • du sable, mais attention, il est nécessaire d’utiliser du sable épuré, c’est-à-dire qu’il doit couler entre vos doigts sans impuretés. Sinon, vous devez le tamiser ou changer de sable. Évitez d’utiliser du sable de plage qui contient du sel ;
  • de l’eau ;
  • une auge en plastique ou un contenant suffisamment grand pour préparer le mélange ;
  • une bétonnière ou un mélangeur à fixer sur la visseuse, par exemple ;
  • en fonction de sa destination, vous pouvez avoir besoin d’un outil pour l’appliquer, comme une truelle ;
  • une taloche pour égaliser la couche appliquée ;
  • une longue règle de maçon.

Conseil : Veillez à stocker le ciment dans un endroit sec et protégé.

Les étapes de préparation et d’application du mortier

L’utilisation du mortier se déroule en 3 étapes : la préparation, l’application et le séchage.

1. Le dosage

Nous l’avons vu les utilisations du mortier sont variées, ce qui veut dire qu’au moment de la préparation, le choix des ingrédients et leur dosage doivent être faits en fonction de vos besoins.

  • Dosage de base : mélangez 1 volume de ciment pour 3 volumes de sable et 0,5 volume d’eau.
  • Dosage pour monter des parpaings, par exemple : préparez un mortier de scellement en mélangeant 100 litres de sable (soit 10 seaux) avec 17 litres d’eau et 35 kg de ciment. Attention à ne pas verser la totalité de l’eau d’un seul coup. Il faut l’ajouter de manière progressive.
  • Dosage pour la réalisation d’une chape : mélangez 100 litres de sable (soit 10 seaux) avec 17 litres d’eau pour 35 kg de ciment.

2. L’application du mortier

Une fois votre mortier prêt, vous pouvez l’appliquer de différentes manières en fonction de son utilisation. Par exemple, vous pouvez l’appliquer avec une truelle. Dans le cas d’un mur en parpaings, vous pouvez vous servir de la truelle comme d’une cuillère. La taloche, quant à elle, vous permettra d’égaliser la surface si vous cherchez à obtenir un résultat lisse.

3. Les temps de séchage et de durcissement

Lorsque l’enduit devient granuleux, c’est que la prise est en train de débuter. Le temps de séchage varie en fonction du type d’ouvrage, mais aussi de la météo et de l’ajout d’adjuvant ou non. Le séchage est considéré comme complet lorsque toute l’eau s’est évaporée.

Généralement, pour une chape, il faut compter une semaine et demie de séchage par centimètre d’épaisseur. Néanmoins, ce temps est majoré de 50 % lorsque la météo est plutôt humide. Si vous voulez vérifier si la chape est sèche, vous pouvez placer une feuille de polyane sur le support et la scotcher.

Si après 48 heures, aucune trace d’humidité n’est apparue, cela signifie que la chape est sèche. Dans tous les cas, à l’intérieur, veillez à aérer la zone de travail pour favoriser le séchage.

Gros travaux : comment faire du mortier à la bétonnière ?

La bétonnière permet d’obtenir une quantité importante de mortier sans avoir à fournir autant d’efforts qu’à la main et plus rapidement.

Elle peut s’avérer très utile dans le cas de la réalisation d’une chape, d’un enduit ou de mortier de scellement, par exemple. Dans ce cas, vous devez verser les différents éléments pendant que la bétonnière tourne. Elle fait le reste pour vous.

Le mortier est prêt lorsque le mélange est homogène et moelleux. Vous pouvez ajuster sa consistance en fonction de sa destination.

Important : Veillez à respecter les bons dosages.

Mortier : le prix

Vendu en sac de 35 kg, le mortier revient à environ 4 € le sac. Ce tarif varie pour les mortiers spéciaux ou prêts à l’emploi, il peut aller jusqu’à 15 €. À cela, vient s’ajouter le sable et les éventuels adjuvants.

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