Si vous avez un potager assez grand, vous serez sûrement tenté par la culture de pommes de terre. En effet, la pomme de terre présente différents atouts : elles ont une valeur nutritive intéressante, elles offrent un bon rendement et elles se conservent très longtemps. Toutes ces qualités constituent de bons arguments pour en planter dans votre potager.
Quelle variété de pommes de terre choisir ?
Il existe de nombreuses variétés de pommes de terre et votre choix sera lié à deux aspects : vos habitudes alimentaires et la manière de les cuisiner d’une part et à vos goûts d’autre part. En effet, les variétés sont très différentes en particulier au niveau de leur tenue à la cuisson.
- Les variétés à chair tendre, qui regroupent notamment la Monalisa, la Mistral, la Rosabelle, tiennent bien à la cuisson à la vapeur et à l’eau. Elles sont appréciées en purée, en gratin ou au four.
- Les variétés à chair farineuse, comme la Désirée, la Blondy ou la Bintje, ne sont pas recommandées pour ce type de cuisson à l’eau, mais conviennent parfaitement en gratin, frites, purée ou soupes.
- Les variétés à chair ferme: l’Amandine, la Bernadette, la Ratte, peuvent être utilisées en cuisson vapeur ou à l’eau et sont parfaites également en salade, rissolées ou en robe des champs.
- Les variétés anciennes : la Rose de France et la Bleue d’Artois sont plébiscitées pour leur chair colorée de bleu, de rouge ou de violet qui agrémente les plats.
- Les variétés tardives (Melody, Rouge de France et Vitelotte) sont plantées au printemps et récoltées à la fin de l’été.
- Les variétés précoces (Dolwenn de Bretagne, Aliénor ou Amandine) sont plantées au printemps et récoltées dès l’été qui suit.
- Les pommes de terre primeurs ou nouvelles sont cultivées sous tunnel et récoltées en mai ou juin.
Les règles de conservation avant plantation
Il existe différentes techniques : le semis ou la germination.
Les semis : il consiste à conserver les graines de pommes de terre qui se trouvent dans les fruits. C’est le seul moyen si vous voulez cultiver des espèces rares. Le semis demande cependant plus de manipulations, il faut déjà les mettre en godet, puis les repiquer ensuite. De plus, vous risquez de ne pas obtenir exactement les variétés que vous souhaitiez.
La prégermination : elle vous permet de gagner deux à trois semaines sur la culture et la récolte. C’est surtout intéressant pour les pommes de terre de conservation qui se récoltent entre 90 et 120 jours. Il vous suffit de disposer les tubercules sur des clayettes dans un endroit ensoleillé et frais, en évitant le gel bien sûr pour qu’ils puissent germer. Il ne faut pas les superposer. Vous obtiendrez alors des germes de qualité plus solides que les germes blancs dus aux endroits sombres. La germination prend entre 4 et 6 semaines. Il faut le faire entre janvier et février.
Quand planter les pommes de terre ?
Pour planter vos tubercules, il faut que tous les risques inhérents au gel soient complètement écartés. Généralement, la plantation se fait entre mi-mars et mi-mai suivant les régions de France et le climat de l’année en question. Le repère le plus simple consiste à attendre la floraison du lilas. Dans le sud de la France, vous les plantez plus tôt que dans le nord. Dans le nord ou les régions les plus froides, planter des pommes de terre ne peut pas être uniquement fait par rapport au lilas, il est préférable d’attendre la période de la mi-avril à la mi-mai. Vous aurez pris soin de préparer la terre en hiver.
Tenir compte du calendrier lunaire est également une expérience intéressante. En janvier et février, faites germer les tubercules dans une cave durant la lune montante et placez ensuite les plants de pommes de terre en lune descendante entre mars et mai. Buttez-les de temps en temps entre mai et août en lune descendante et récoltez-les ensuite suivant vos besoins. En septembre, il faudra arracher celles qui restent.
Comment bien planter les pommes de terre : les différentes techniques
Il existe différentes méthodes de plantation de pommes de terre avec leurs avantages et leurs inconvénients. En voici trois qui conviennent parfaitement à la plantation en potager.
L’étape incontournable et commune aux trois est l’amendement et la distance. Il faut respecter 30 à 40 cm entre les plants pour les pommes de terre primeurs et de 40 à 50 cm pour les pommes de terre de conservation. Il est également recommandé de respecter un écart de 50 à 60 cm entre les rangs.
La pomme de terre apprécie les sols riches en potasse qui lui permet de se développer correctement. Au moment où vous la plantez, il est bien d’ajouter un paillis de consoude ainsi qu’un engrais bio à base d’algues par exemple. Si vous le souhaitez, utilisez un compost ou un engrais avant la plantation. La fumure n’est pas gênante pour la pomme de terre germée.
La culture avec buttages : la plus traditionnelle
C’est une culture qui est faite en pleine terre, c’est certainement la plus simple, mais elle nécessite du travail. La terre est décompactée sur 3 cm à l’aide d’une grelinette. Il faut ensuite réaliser des sillons de 10 à 15 cm de profondeur pour mettre les tubercules. Les germes sont placés vers le haut. Il faut ensuite refermer et mettre un paillage assez important.
De manière régulière, buttez les plants en enlevant le paillis et en ramenant la terre sur les plants. Ensuite, remettez le paillis en place, il ne faut pas que le tubercule dépasse et devienne vert.
Vous pouvez former une butte dès la plantation pour éviter l’étape précédente.
La culture sous paille
Au départ, vous procédez comme dans la technique précédente en aérant bien la terre sur 30 cm. Mettez de l’engrais de qualité après le décompactage bien au fond de la terre. De cette manière, vous permettez à la biodiversité de se développer correctement, notamment les vers de terre. Il restera ensuite à travailler grossièrement la terre en surface au râteau ou au croc. Vous n’ouvrez pas de sillon, vous tirez un cordeau et vous posez les tubercules en les enfonçant légèrement dans la terre.
Une fois ces opérations réalisées, vous paillez sur 10 cm d’épaisseur et vous compléterez ensuite au fur et à mesure de la croissance. Une fois que le plant atteint 20 cm, vous remettrez un paillage de 20 cm. Vous pouvez récolter les pommes de terre sans arracher le plant qui continuera son développement en augmentant le rendement d’une fois et demi. Les mulots ont en revanche tendance à grignoter les plants ou à les sectionner et elle demande beaucoup de paille ou de compost.
La culture sous bâche plastique
Elle ressemble à celle sous paille, mais c’est la bâche qui remplace cette dernière. Il faut décompacter la terre et posez une bâche perforée. Vous découpez les trous de plantation, dans lesquels vous déposerez vos tubercules en les enfonçant de 10 cm dans la terre.
La terre se réchauffe plus facilement et rapidement, vous n’intervenez plus une fois que la plantation est faite, puisque vous évitez les mauvaises herbes. Le rendement sera meilleur.
Il existe cependant des inconvénients liés à l’emploi du plastique.
Vous pouvez également choisir la permaculture, ce mode de culture consiste à planter les tubercules en automne pour qu’ils restent plus longtemps sous la terre. Il faut que celle-ci soit saine et qu’il n’y est pas d’eau stagnante. Les pommes de terre sont plus résistantes aux maladies et plus grosses.
Les solutions pour les protéger des maladies et des nuisibles
Les pommes de terre comme toutes les cultures sont sujettes à des maladies et parasites, mais également à des attaques de nuisibles. Il est cependant possible d’y remédier.
Lutter contre les doryphores
Dès que vos plants de pommes de terre commencent à être envahis par les doryphores, ramassez les larves et les œufs et détruisez-les. Les pulvérisations de pyrèthre en début d’invasion sont également efficaces.
Les pucerons
Ils ne sont généralement pas nuisibles pour la culture des pommes de terre et ne nécessitent pas de traitement particulier. D’autant qu’ils sont régulés par les prédateurs.
Venir à bout du taupin
Les larves de taupin ressemblent à des fils de fer jaunes à tête marron foncé. Elles mesurent 25 mm et possèdent 6 pattes. Elles s’attaquent aux racines et aux tubercules. Elles aiment surtout les milieux humides. Il faut biner pour les éradiquer. Vous pouvez aussi placer des pièges en mettant des boites avec des épluchures de pommes de terre dans la partie superficielle du sol. Il faudra alors les vider souvent.
Se débarrasser des noctuelles
Les chenilles de ce papillon de nuit se cachent souvent dans les débris de la plante envahie ou sous les feuilles. Plus vite vous les repérez, plus vous pourrez les éradiquer, au fil du temps les chenilles sont plus résistantes. Elles sont protégées quand elles se cachent dans la tige. Dès que la plante flétrit, il faut enlever la chenille et éliminer les parties atteintes de la plante et les brûler. Il existe des traitements efficaces :
- Protection biologique avec le Bacillus Thuringiensis.
- Vous pouvez aussi avoir recours aux infusions d’absinthe ou pulvériser une décoction de pyrèthre ou tanaisie.
- Pour les mineuses et défoliatrices, des produits chimiques sont efficaces, mais attention : certains traitements ne sont pas adaptés aux consommables.
Le mildiou : un ennemi redoutable
Le mildiou entraine la mort de la plante, il est donc impératif d’agir très vite dès que les feuilles se tachent de jaune virant au marron. Sans intervention la plante sèche, les tubercules sont atteints et pourrissent. Quand le sol est humide, traitez le dessus et le dessous des feuilles avec une bouillie bordelaise. La décoction de prêle est efficace.
Comment traiter la gale commune ?
Si les tubercules se couvrent de crevasses et de taches brunes, la gale les a sûrement atteints. Ils se conservent alors très mal, le meilleur moyen pour l’éviter reste de faire attention au sol qui ne doit pas être trop calcaire ou trop acide. Un apport d’engrais avant la plantation de pommes de terre pu les apports d’humus peuvent y remédier.
L’alternariose
Il n’existe aucun traitement qui permette d’y remédier, il faut donc contrôler sa propagation et protéger vos cultures. Pour éviter qu’elle ne soit présente dans vos solanacées, les traitements phytosanitaires préventifs viennent à votre secours.
L’utilisation de plants sains et la rotation des cultures sont primordiales, elle permet également d’éviter les mauvaises herbes.
Une fertilisation correcte évite les carences de la terre, sans endommager la structure du sol.
Comment et quand récolter les pommes de terre ?
Vous récoltez les variétés précoces dès que les parties aériennes commencent à jaunir, entre juillet et septembre.
Les pommes de terre primeurs sont récoltées quand les fleurs fanent.
Les pommes de terre de longue conservation sont généralement récoltées entre 90 et 120 jours après la plantation, quand les fanes sont desséchées.
Notre conseil : récoltez vos pommes de terre par une journée ensoleillée de manière à les faire sécher sur le sol avant de les rentrer.
A l’aide d’un outil comme une fourche-bêche sans dents pointues ou d’un croc, relevez le plant en passant l’outil en dessous. Ensuite, arrachez vos plants en tirant sur le feuillage. Dans la terre, vous trouverez les plus petites, les délicieuses grenailles.
Nos conseils pour les conserver après récolte
Une fois que les pommes de terre sont parfaitement sèches, triez-les à la main pour ne garder que les plus saines et les plus belles afin qu’un tubercule malade ne contamine pas les autres.
Mettez-les à l’abri dans un endroit aéré, frais et peu éclairé pour qu’elles se conservent.
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