Taxe d’aménagement : calcul et exonérations

Si vous êtes propriétaire d’un bien immobilier et que vous souhaitez lui ajouter une extension, une construction, une piscine ou n’importe quel autre aménagement nécessitant une autorisation d’urbanisme, sachez que, par la suite, une taxe d’aménagement vous sera demandée. Nous vous proposons de découvrir tout ce qu’il y a à savoir à ce sujet.

Minutes Maison Publié le 26/01/22 à 11:37
Extension Maison
© istock

Qu’est-ce que la taxe d’aménagement ?

La taxe d’aménagement est en vigueur depuis le 1er mars 2012. Il s’agit d’un impôt local qui est perçu par la région, le département et la commune sur tout ce qui concerne ce que vous entreprenez sur votre terrain qu’il s’agisse d’une construction, d’une extension ou d’une reconstruction dès lors que ces travaux sont assujettis à une autorisation d’urbanisme, que ce soit un permis de construire ou une autorisation préalable de travaux. Cette taxe est due par le propriétaire du bien immobilier.

Une taxe d’aménagement pour quelle surface ?

La taxe d’aménagement est due dans les cas suivants :

  • la surface de plancher de la construction est supérieure à 5 m² ;
  • la construction est close (que ce soit par une porte, une grille, etc.) et couverte ;
  • la hauteur de plafond est égale ou supérieure à 1,80 m.

Ces mêmes critères s’appliquent également aux combles, aux caves, aux abris de jardin, même si ceux-ci sont démontables ou à n’importe quelle annexe construite à l’extérieur de votre logement. Par contre, les piscines ou les panneaux solaires ne sont pas comptabilisés dans la surface taxable, mais ils sont tout de même soumis à la taxe d’aménagement sous la forme de forfait.

Quant aux bâtiments non couverts et ouverts sur l’extérieur, ils ne sont pas inclus dans la surface taxable. C’est, par exemple, le cas d’une terrasse ou d’une pergola.

Taxe d’aménagement : quels sont les tarifs ?

Le montant de la taxe d’aménagement dépend de trois paramètres :

  • la surface taxable en mètres carrés ;
  • la valeur annuelle par mètre carré de surface fixée par arrêté ministériel et réactualisée chaque année. Elles sont publiées au Journal officiel sur Légifrance.
  • le taux, qui fait l’objet d’un vote au niveau de la collectivité territoriale. Pour connaître le taux de la taxe d’aménagement en fonction du lieu où vous habitez, vous devez vous référer à votre collectivité territoriale, puisque chacune d’elle est chargée de son établissement.

Pour déterminer le montant de la taxe d’aménagement dont vous serez redevable, vous devez, dans un premier temps, multiplier la surface taxable par la valeur annuelle par mètre carré, puis multiplier le résultat obtenu par le taux.

Concernant les valeurs annuelles, une augmentation a été constatée entre 2021 et 2022. Elle est encore plus importante en Île-de-France.

À titre d’exemple, en 2020, elles étaient fixées comme suit :

  • En province : 820 €/m²
  • En Île-de France : 979 €/m²

Concernant les piscines et les panneaux solaires la taxation est forfaitaire et s'applique de la manière suivante :

  • Piscine : 200 €/m²
  • Panneaux solaires : 10 €/m² de surface de chaque panneau

Si vous n’avez aucune envie de vous lancer dans des calculs d’apothicaire et dans des recherches à n’en plus finir, un simulateur a été mis en place par le ministère de la Cohésion sociale et des territoires pour simplifier les choses. Il permet de trouver aisément les taux nécessaires au calcul. Pour cela, il suffit de vous rendre sur le site Internet : cohesion-territoires.gouv.fr et d’aller dans la rubrique « Calcul de la taxe d’aménagement ».

Exonérations et réductions de la taxe d’aménagement

Pour certaines constructions, il est possible de bénéficier d’un abattement de 50 %.

Voici ce qui est concerné par cet abattement :

  • les 100 premiers mètres carrés lorsqu’il s’agit de la résidence principale ;
  • les locaux et les éventuelles annexes destinés à un usage artisanal ou industriel ;
  • les locaux et leurs annexes qui sont destinés à être livrés à des organismes HLM.

Par ailleurs, le Code de l’urbanisme prévoit également des exonérations dans certains cas :

  • lorsque la construction est un abri de jardin de petite taille ou lorsque sa superficie est égale à 5 m² ou moins. Une construction de ce type n’est alors ni soumise à une déclaration préalable, ni à un permis de construire ;
  • sous certaines conditions, lorsque les aménagements et les constructions sont prescrits par un plan de prévention des risques ;
  • lorsqu’un bâtiment est reconstruit à l’identique après avoir été détruit par un sinistre, ce peut être le cas à la suite d’un incendie, par exemple. Une condition cependant, le bâtiment doit avoir été détruit depuis moins de 10 ans.

Certaines exonérations sont facultatives et seront délibérées par les collectivités locales. L’exonération peut alors être partielle ou totale. Chaque collectivité locale peut ainsi décider d’exonérer les constructions suivantes :

  • dans le cadre d’une résidence principale financée par un prêt éco-PTZ (c’est-à-dire un prêt à taux zéro), les surfaces de construction supérieures à 100 m² ;
  • un abri de jardin dont la superficie dépasse 5 m² soumis à autorisation préalable, ainsi que les colombiers ou les pigeonniers.
  • dans les départements d’Outre-mer, les logements évolutifs, c’est-à-dire les logements pouvant être adaptés pour accueillir une personne en situation de handicap.

Procéder à la déclaration et au paiement de la taxe d’aménagement

Avant de recevoir votre avis de taxe d’aménagement, le processus suit deux étapes :

  • Dans un premier temps, lorsque vous effectuez votre dépôt de permis de construire, d’aménagement ou encore de déclaration préalable, vous êtes invité à remplir une déclaration dans laquelle vous devez fournir les éléments nécessaires au calcul de votre taxe.
  • À partir de ce formulaire, la Direction Départementale des Territoires (DDT) ou la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Équipement et de l’Aménagement en Île-de-France (DRIEA) établit le montant de la taxe dont vous serez redevable. Dans les 6 mois qui suivront la délivrance de l’autorisation, l’avis de taxe d’aménagement vous sera transmis par courrier.

Si votre taxe d’aménagement est d’un montant supérieur à 1 500 €, vous pourrez procéder à son règlement en 2 échéances. Vous recevrez les avis 12 mois, puis 24 mois après avoir reçu l’autorisation d’urbanisme. Pour son règlement, la taxe d’aménagement doit être payée au comptable de la direction des Finances publiques de la zone dans laquelle se trouve la construction.

Si vous ne payez pas la taxe dans le temps imparti, une majoration sera appliquée. Par ailleurs, une pénalité sera appliquée si vous vous avisez d’entreprendre une construction sans autorisation et donc, sans vous soumettre à la taxe d’aménagement.

A lire sur Minutes Maison :

Aucun commentaire à Taxe d’aménagement : calcul et exonérations

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. - * Champs obligatoires