Que faire dans son jardin permaculture en avril ?

Le célèbre dicton « En avril, ne te découvre pas d’un fil. » est là pour nous rappeler qu’en avril, même si le redoux est de retour, les risques de gelée sont encore bien réels. Même si vous devez encore faire preuve de patience, vous allez pouvoir réaliser certains travaux dans votre jardin. Nous vous présentons une liste, non exhaustive, des principales actions à entreprendre en avril.

Zoé Beaugrand Publié le 16/04/24 à 14:50
jardin en permaculture
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Côté entretien du potager

Vous avez sans doute commencé à le faire en avril, mais il est grand temps de le finaliser, car il est impossible de planter ou de semer quoi que ce soit dans un sol encore dur ou tassé. Voici donc à quoi vous devez impérativement vous consacrer.

Nettoyage de printemps

Si cela n’a pas été fait durant le mois de mars, il est possible de réaliser un petit nettoyage durant le mois d’avril. C’est l’occasion de couper les branches et les fleurs séchées, et de ramasser les feuilles mortes qui ont pu s'accumuler à certains endroits de votre jardin. Elles pourront être utilisées en paillage ou être ajoutées dans le compost. Vous pouvez également tondre des chemins pour simplifier certains accès et laisser d’autres zones en l’état pour favoriser la biodiversité.

Préparation des parcelles et des planches de culture

  • Parce qu’en permaculture, l’une des règles d’or est de ne pas retourner la terre, ameublissez le sol avec votre râteau ou votre grelinette. Cela permettra aux plants et aux graines de s’enraciner plus facilement.
  • Pour limiter le développement des herbes indésirables sur vos planches de culture, il est nécessaire de vous occuper des bordures de chacune d’entre elles. Si vous avez décidé de surélever vos zones de culture, cette étape n’est pas nécessaire, mais si vous cultivez à plat, il est recommandé de donner un coup de bêche sur les bords des zones. De cette façon, vous allez limiter la concurrence en tranchant les racines des indésirables pour éviter qu’elles n’envahissent les zones. Cette opération pourra être réalisée plusieurs fois au cours de la saison. Vous pouvez aussi creuser une tranchée d’une dizaine de centimètres sur les bordures des planches.

Préparation des supports de culture

Certains végétaux ayant besoin d’être soutenus pour bien pousser, préparez des supports sur les parcelles où vous allez cultiver des légumes tels que les aubergines, les haricots ou les tomates. Pour ces dernières, vous pouvez également préparer des cages à tomates, c’est-à-dire une structure de forme cylindrique fabriquée avec du grillage de clôture dans lequel vous ménagez des trous vous permettant de passer votre bras lorsque le moment de la récolte viendra.

Ce type de structure permet d’éviter que les feuilles de vos plants de tomates ne soient en contact avec le sol, ce qui est le plus souvent à l’origine du mildiou. Il vous suffira ensuite d’installer les cages que vous aurez préparées autour des pieds de tomates.

Anticipation de la protection des jeunes plants

Commencez à installer des pièges à limaces, car elles ne vont pas tarder à s’inviter attirées par l’odeur des jeunes salades. Ce peut être :

  • Un piège à bière : Remplissez une coupelle de bière, enterrez-la de moitié dans le sol et recouvrez-la en partie d’une planche fine. Lorsque les limaces viendront boire, elles ne pourront pas repartir ;
  • Un piège de bourrache : Les feuilles de bourrache étant armées de petits picots, les limaces ne les franchissent pas. Installez des feuilles autour de vos parcelles de salades, par exemple ;
  • Un piège à cendres : Les cendres ont pour effet de dessécher les limaces.

Des techniques écologiques et efficaces !

Côté bouturage

bouture d'un pied de menthe
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Pour multiplier vos plantes de manière économique, le printemps est la saison idéale pour réaliser vos boutures. Elles pourront vous servir pour végétaliser certaines zones qui ne le sont pas encore, remplacer des plantes qui n’ont pas survécu à l’hiver ou en offrir à vos proches ou à d’autres amateurs de jardinage. Une solution qui offre des résultats très intéressants est le bouturage à l’étouffée. Voici un petit aperçu des plantes à bouturer en avril :

  • Les arbustes à petits fruits, comme les cassissiers, les groseilliers, les framboisiers, etc..
  • Les plantes aromatiques, comme le thym, la sauge, la lavande, la verveine citronnelle, etc..
  • Les plantes à rhizomes, comme la menthe ou les lamiers.
  • Vous pouvez également diviser certaines vivaces, comme la ciboulette, l’estragon, la rhubarbe, les asters, les achillées, etc., mais aussi les fraisiers et la rhubarbe.
  • Des végétaux destinés à la création d’une haie défensive, comme les aubépines, les argousiers, les épines vinettes, les prunelliers, etc..

Sachez qu’il est aussi possible de conduire un groseillier en petit arbuste en coupant les branches basses de votre plante. Après deux ou trois ans, vous aurez un petit arbuste de 1,20 m sur lequel il sera facile de cueillir les fruits.

Côté plantation

Si vous vivez dans une région au climat plus rigoureux, il est préférable d’attendre la seconde quinzaine d’avril pour planter. Quoi qu’il en soit, agissez en fonction de la météo et du climat de votre région.

Planter les pommes de terre

Le mois d’avril est le moment idéal pour planter vos pommes de terre. Vous souhaitez savoir à quel moment les mettre en terre, surveillez votre lilas ! Dès qu’il sera en fleurs, c’est le top départ pour vos plantations de pommes de terre. En effet, les pommes de terre ont besoin d’un sol entre 10 et 12°C pour se développer. Par ailleurs, n’hésitez pas à semer du lin entre vos rangs de pommes de terre, il les protégera des doryphores.

Planter les poireaux

Pour les poireaux, c’est le début de la saison. Vous pouvez commencer à repiquer vos premiers poireaux, ceux que vous mangerez en été.

Les autres légumes à planter

Le fait de planter de jeunes plants vous permet de gagner du temps par rapport aux semis. Vous pouvez ainsi planter des artichauts, des asperges, des ails, des oignons, des choux-fleurs, des laitues, des chicorées, etc., en fonction de votre région, bien évidemment.

Planter des fleurs mellifères

Dans un potager permaculture, il est intéressant de dédier une parcelle aux plantes mellifères, comme les phacélies, les résédas, les bourraches, les gaillardes, les lupins, etc..

Cela présente deux avantages essentiels à la biodiversité :

  • Vous aidez les insectes pollinisateurs à survivre en leur offrant une oasis fleurie où ils peuvent se nourrir.
  • Vous contribuez à la pollinisation de vos propres végétaux, ce qui est une garantie de récoltes abondantes.

Vous pouvez également semer à la volée un mélange tout prêt que vous trouverez dans le commerce.

Côté semis

Semer enfin les cucurbitacées au chaud

Les courges ont besoin de seulement quelques semaines pour bien se développer. Si vous les semez trop tôt, les racines vont se serrer dans le pot et la reprise sera ralentie, alors qu’en les semant à la mi-avril, vous allez constater une levée rapide de vos graines et vos plants seront rapidement prêts.

Dès que les graines auront levé, vous pourrez les sortir à l’abri du vent et les rentrer en cas de risque de températures nocturnes inférieures à 10 °C. Vous pouvez donc procéder aux semis de vos courges et courgettes dans un endroit chaud pour les planter en pleine terre lorsque la température du sol aura atteint 18 °C. Sinon, vous pouvez aussi les semer directement en pleine terre à partir de mai.

Les autres semis à faire sous abri

Vous avez choisi de cultiver vos plants à partir de la graine, plutôt que d’acheter des plants tout prêts ? Alors, en avril, vous pouvez semer les légumes suivants si cela n’a pas encore été fait :

  • aubergines ;
  • céleris-raves ;
  • céleris en branches ;
  • choux-raves ;
  • choux-fleurs ;
  • concombres ;
  • piments et poivrons ;
  • fenouils de Florence ;
  • tomates ;
  • haricots verts ;
  • haricots à rames.

Les semis possibles en pleine terre

En avril, vous pouvez effectuer certains semis directement en pleine terre. C’est le cas des légumes suivants :

  • carottes ;
  • choux asiatiques ;
  • épinards ;
  • roquette ;
  • navets ;
  • mâche ;
  • laitues ;
  • poireaux ;
  • oignons ;
  • fèves ;
  • etc.

Concernant les fèves, les pois et les haricots, n’hésitez pas à en semer, car en fixant l’azote de l’air dans le sol, les racines de ces légumineuses permettent d’avoir un sol riche et équilibré dont les autres légumes bénéficient, car cet azote se propage dans le sol.

Côté paillage

Quant à savoir s’il faut enlever ou non le paillage, vous pouvez entendre deux sons de cloches et avoir du mal à savoir quoi faire. Si certains conseillent d’enlever le paillage pour favoriser le réchauffement du sol, d’autres sont partisans de le laisser tranquille. Chaque solution présente sa part d’avantages et d’inconvénients :

  • Enlever le paillage représente un effort physique qui nécessite du temps et le sol va être laissé à nu. Si vous optez pour cette solution, il est recommandé de réaliser des semis rapidement afin que le sol soit à nouveau rapidement couvert. Mais avant de semer, passez un coup de croc superficiel et laissez le sol s’assécher légèrement. Cela permet également de détruire certains œufs de limaces. C’est donc une bonne technique pour les zones où vous allez semer des carottes, par exemple.
  • À l’inverse, si vous choisissez de laisser le sol couvert, vous limiterez le développement des adventices en attendant les plantations futures et vous préserverez la vie sous le paillage. Le sol sera plus meuble et humide, ce qui est idéal pour la plantation de tomates.

À vous de choisir ce que vous préférez !

Zoe Beaugrand

Zoé, rédactrice passionnée par le jardinage et l'aménagement extérieur. À travers mes mots, je tente de transformer chaque coin de verdure en une histoire. Écrire, pour moi, c'est semer des graines d'inspiration.

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