Comment se débarrasser des hyponomeutes au jardin ?

Les larves de ce papillon s’attaquent aux feuilles tendres dès le printemps et tissent des voilages blancs qui les protègent des excès du climat et des oiseaux. D’étranges voilages blanc argenté recouvrent parfois les branches d’arbres ou d’arbustes, leur donnant une touche hivernale… C’est le surprenant ouvrage des hyponomeutes.

Zoé Beaugrand Publié le 08/03/24 à 10:38
hyponomeutes ou chenilles blanches dans leur milieu naturel
© istock

Des acteurs spécialisés

Ces tisserands sont des larves de papillons. Plusieurs espèces œuvrent ainsi, mais chacune le fait sur un terrain bien défini.

L'hyponomeute du fusain s'exprime presque exclusivement sur ceux d'Europe ; l'hyponomeute des arbres fruitiers sur les prunelliers et l'aubépine ; et celui du pommier sur les poiriers également. Quant à l'hyponomeute des saules, il exerce ses talents au bord des rivières.

L'été venu, ces petits papillons blancs déposent leurs œufs sur des supports soigneusement choisis. Les minuscules chenilles (moins de 1 mm), qui voient le jour au mois d'août, passent courageusement tout l'hiver sur leur plante hôte. Au début du printemps, elles se regroupent sur les feuilles fraîchement apparues qu'elles boulottent à toute allure, sans aucune modération. Les plantes sont alors entièrement défeuillées.

Un tissage de haute qualité

Très vite, branches et rameaux se retrouvent "emmaillotés" dans de fines toiles blanc argenté qui ne cessent de se multiplier. Au fil des semaines, ce tissage soigneux s'étoffe, devient compact et très résistant. À l'intérieur, de belles chenilles — jaunâtres à verdâtres, au corps parsemé de petites ponctuations — sont en pleine activité.

L'ouvrage qu'elles ont confectionné est un véritable refuge qui leur permet d'affronter les excès du climat et de braver les oiseaux. Mais leur temps de gloire s'achève dès la fin du printemps. Vient alors la période de nymphose. Au centre des toiles se forment des petites masses compactes et blanches : les insectes se métamorphosent.

De nouvelles tisseuses de toiles voient le jour.

Faut-il traiter ?

Bien que spectaculaires, les hyponomeutes n'inquiètent pas leurs hôtes car ils agissent de façon précoce au début de la belle saison. Dès la fin du printemps, les arbres et les arbustes entoilés parviennent rapidement à produire de nouvelles feuilles et oublient cette mésaventure.

Vous pouvez toujours retirer à la main, de façon énergique, ces nombreux fils tissés et éliminer les chenilles si leur présence vous déplaît. Pour ce qui est des traitements, ils se montrent peu efficaces : ces insectes sont parfaitement protégés par le cocon qu'ils ont tissé.

Les méthodes de lutte naturelle contre l'hyponomeute

Face à l'hyponomeute, l'intervention humaine peut s'avérer nécessaire, surtout pour protéger les jeunes arbres ou ceux produisant des fruits.

Important : Privilégier des méthodes de lutte douces et respectueuses de l'environnement. L'introduction de prédateurs naturels, tels que certains oiseaux ou insectes qui se nourrissent des larves, peut constituer une alternative intéressante aux traitements chimiques. De plus, le maintien d'un jardin diversifié peut aider à réguler naturellement la population d'hyponomeutes, en favorisant la présence de leurs ennemis naturels.

Quelles stratégies de prévention et lutte si les larves persistent ?

Pour prévenir l'infestation des hyponomeutes, plusieurs méthodes peuvent être employées. L'application d'un badigeon d'argile sur les troncs et branches durant l'hiver aide à éliminer les chenilles en hibernation. Favoriser la biodiversité, notamment en attirant des oiseaux insectivores, peut également contribuer à la régulation naturelle de ces papillons.

En cas d'attaque avérée, l'utilisation de pièges à phéromones et la pulvérisation d'insecticides biologiques comme le Bacillus thuringiensis sont recommandées pour limiter leur prolifération.

Identification et cycle de vie des hyponomeutes

Les hyponomeutes, ou Yponomeuta spp, sont de petits papillons nocturnes, reconnaissables à leurs ailes antérieures blanches ornées de points noirs et à leurs ailes postérieures marron clair. Leur cycle de vie commence par la ponte des œufs en fin d'été, suivie d'une période d'hibernation des chenilles qui, au printemps, émergent pour se nourrir voracement des feuilles et bourgeons à proximité. Ce festin est accompagné de la création de toiles de soie protectrices, marquant visuellement leur présence dans les jardins et vergers.

Impact sur les plantes et mesures correctives

Bien que l'aspect des arbres et arbustes infestés par les hyponomeutes puisse sembler alarmant, la plupart des plantes se rétablissent rapidement après une attaque. Les chenilles défolient certes les plantes, mais celles-ci sont généralement capables de produire de nouvelles feuilles peu après. Pour les cas plus sévères, notamment sur les jeunes arbres ou dans les vergers, des interventions directes peuvent être nécessaires pour sauvegarder la santé et la productivité des plantes concernées.

La biodiversité au cœur du phénomène

L'existence des hyponomeutes, loin d'être un simple désagrément esthétique, souligne l'importance de la biodiversité dans nos écosystèmes. Ces petits êtres, bien que considérés comme nuisibles par certains, jouent un rôle crucial dans la chaîne alimentaire.

En effet, les oiseaux, notamment, se nourrissent de ces larves, trouvant dans ces "voilages" une source de nourriture abondante au printemps. Cette interaction rappelle l'importance de chaque espèce, même la plus petite, dans le maintien de l'équilibre écologique.

Le rôle des citoyens dans la surveillance

La détection précoce des infestations par les hyponomeutes est cruciale pour limiter leur impact. Les citoyens peuvent jouer un rôle actif en surveillant les arbres et arbustes de leur jardin ou de leur environnement proche.

En apprenant à reconnaître les signes avant-coureurs, comme l'apparition des premiers voilages, ils peuvent intervenir rapidement, en retirant manuellement les toiles ou en faisant appel à des professionnels si nécessaire. Cette vigilance collective contribue à la gestion durable des espaces verts et à la protection de nos ressources naturelles.

Zoe Beaugrand

Zoé, rédactrice passionnée par le jardinage et l'aménagement extérieur. À travers mes mots, je tente de transformer chaque coin de verdure en une histoire. Écrire, pour moi, c'est semer des graines d'inspiration.

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