Le feu bactérien comment l’identifier et quel traitement contre cette maladie ?

Le feu bactérien

Cette maladie, qui sévit essentiellement dans les vergers, mais pas seulement, et qui est le plus souvent mortelle pour les végétaux, est aussi appelée « maladie du feu ».

D’ailleurs, en vertu de la Directive européenne 2000/29 CE, la bactérie qui en est responsable, Erwinia amylovora, fait l’objet d’une lutte obligatoire, que ce soit en pépinière, dans les vergers professionnels, les espaces verts, les haies et les jardins privés, et en cas de manifestation de cette maladie, un assainissement doit être réalisé, voire l’arrachage de l’arbre ou des arbres touchés. C’est ce qui explique que cette maladie est tant redoutée.

La bactérie Erwinia amylovora

La dissémination de cette bactérie responsable du feu bactérien est généralement naturelle, ce peut être par le vent, la pluie, les oiseaux ou les insectes, mais elle peut aussi être humaine, par les outils, la méthode d’arrosage, etc..

Quant à la contamination, elle se fait généralement par les fleurs, mais ce peut aussi être par les bourgeons, des blessures sur le végétal, etc.. Une fois que la bactérie est entrée dans les tissus, elle se multiplie et se propage dans tout le végétal, des racines jusqu’au bout des branches et rameaux, et rien ne semble pouvoir arrêter cette progression.

Vous ne pouvez même pas compter sur le froid hivernal pour faire le ménage, car cette bactérie lui résiste et recommence à se multiplier au retour des beaux jours.

Les arbres et arbustes sensibles à la maladie du feu

Que ce soit parmi les arbres fruitiers ou les plantes ornementales, tous ne sont pas sensibles au feu bactérien. Voyons lesquels sont les plus sensibles et requièrent votre vigilance :

• Parmi les arbres fruitiers, les pommiers, les cognassiers, les poiriers et les néfliers comptent parmi les arbres-hôtes les plus sensibles. D'ailleurs la poire Passe-Crassane est tellement sensible, qu’elle est interdite en France. La bonne nouvelle est que les cerisiers, les pruniers, les abricotiers ne sont absolument pas sensibles à cette bactérie.
• Parmi les plantes ornementales, ce sont les pyracanthas, les sorbiers, les cotoneasters, les cognassiers du Japon ou l’aubépine qui sont sensibles à cette bactérie. Tout comme pour la poire Passe-Crassane, la multiplication, la vente et la plantation de certaines espèces et de certains cultivars de Cotoneaster sont interdites en France.

Malheureusement, d’autres plantes peuvent héberger cette bactérie redoutable et la transmettre sans que vous ne vous en rendiez compte.

Reconnaître le feu bactérien

Si vous prenez le temps de surveiller les feuilles, les branches et les rameaux des arbres et des arbustes les plus susceptibles de contracter cette bactérie, l’apparition de certains signes doit vous alerter. Voici lesquels :

• Dans un premier temps, vous pouvez constater des taches brunâtres ou couleur rouille situées le long de la nervure principale des feuilles. Ces taches peuvent être de forme elliptique ou irrégulière. Au début, elles sont visibles aux extrémités des feuilles, puis s’étendent rapidement jusqu’à atteindre le pédoncule, donnant l’impression que les feuilles sont brûlées, d’où le nom donné à cette maladie. Même ainsi brûlées, les feuilles ne tombent pas, pas plus que les fleurs ou les fruits qui ont dépéri.
• Vous pouvez remarquer un assèchement et un brunissement des boutons floraux.
• Quant aux rameaux, vous pouvez voir qu’ils sèchent et se courbent pour former une crosse.
• Au fil de la progression de la maladie, vous pouvez constater que des parties de branches, voire des branches entières se dessèchent.
• Un autre signe qui doit vous alerter est la présence de chancres, c’est-à-dire des nécroses de l’écorce, sur le tronc et les branches.
• Enfin, mais plus rarement, vous pouvez repérer l'apparition d’un exsudat blanchâtre. Par temps humide, ce liquide visqueux suinte des chancres sous la forme de gouttelettes.

Réduire les risques

S’il n’existe aucun traitement contre cette maladie, il est possible de réduire les risques grâce à de bonnes pratiques telles que :

1. Procéder à une taille hivernale afin d’éliminer les momies de fruits et de fleurs. Si vous remarquez la présence de chancres, vous devez également les supprimer.
2. Procéder à un contrôle régulier des plantes susceptibles d’être infectées. Si vous constatez des symptômes qui sèment le doute dans votre esprit, ne tergiversez pas et éliminez rapidement les plantes ou les branches contaminées.
3. Procéder à l’arrachage des arbres malades.
4. Lors des plantations, privilégier des variétés qui sont tolérantes.
5. Pour la taille, toujours utiliser des outils désinfectés.

Malgré ces précautions, il est possible que les arbres et arbustes contractent le feu bactérien.

Les conditions propices au développement de la maladie

Ce type de maladie se développe d’autant plus lorsque les températures sont élevées et l’atmosphère humide. Cela veut dire que pendant les périodes de temps orageux, vous devez être encore plus vigilant. En effet, dans de telles conditions, les chancres vont d’autant plus exsuder, ce qui entraînera une augmentation de la diffusion de la bactérie par les oiseaux, le vent, la pluie, les insectes, etc..

La période pendant laquelle la maladie est la plus active s’étend du printemps jusqu’à l’automne, avec un pic au moment de la reprise de la végétation et, surtout, après la floraison. Les plaies liées à la taille peuvent également être une porte d’entrée pour la maladie.

Traitement de la maladie du feu

Il n’y a pas de traitement chimique ou naturel contre le feu bactérien. La seule chose que vous pouvez faire, c’est limiter la contagion en agissant rapidement des manières suivantes :

• Pelez l’écorce afin de vérifier si elle est de couleur brun-rouge. Dans ce cas, c’est le signe d’une infection.
• Lorsque la maladie se déclare, coupez sans attendre les parties infectées. Pour les petites branches, n’hésitez pas à couper au moins 30 cm de bois sain. Pour les branches plus grandes, vous pouvez aller jusqu’à 60 cm.
• Brûlez les parties contaminées.
• Lorsque le sujet est trop atteint, il est important de l’arracher.
• Retirez les fleurs secondaires avant qu’elles ne s’ouvrent.

Les végétaux contaminés par le feu bactérien doivent être brûlés. Par ailleurs, il est important de désinfecter systématiquement les outils, même en dehors des périodes d’infection.