Jardinage : comment fabriquer vous-même vos engrais naturels ?

Engrais vert ou compost : fabriquez vous-même vos engrais naturels. Mais n’oubliez pas pour autant de compléter leur action par des apports d’azote, phosphore et potasse, les trois éléments nécessaires à la croissance des plantes.

Zoé Beaugrand Publié le 02/10/23 à 03:50
Compost Et Pousse Dans Engrais Vert
© istock

Que ce soit pour des raisons financières, des considérations « écologiques » ou plus simplement pour le plaisir de produire un maximum soi-même, de nombreux jardiniers fabriquent eux-mêmes leurs engrais. Pourquoi pas vous ? Les engrais que vous pouvez élaborer sont complets ; ils apportent dans des proportions variables azote, phosphore, potasse, mais aussi d'autres éléments tout aussi importants comme les oligo-éléments.

L'engrais vert : techniques et avantages pour un potager sain

L'engrais vert, en raison de ses très nombreux bienfaits (25 kg d'engrais vert équivalent à 15 kg de fumier) devrait se développer à nouveau. Pour cela, labourez superficiellement (un simple griffage suffit après une culture de pomme de terre, de betterave...) et semez une légumineuse (lupin, trèfle incarnat, pois fourrager, luzerne...) ou une crucifère (moutarde blanche, féverole...). Vous pouvez pratiquer par rotation sur 1/4 ou 1/5 de votre potager chaque année, par culture « dérobée » après les premières récoltes (pomme de terre, haricot...) ou après les dernières cultures, alors que la terre nue attend le printemps suivant.

Quand ces plantes fleurissent, broyez-les avec un rotovator ou une fraise et labourez votre terrain. La technique du compost, c'est-à-dire l'utilisation des déchets est très fréquente.

Le compost anti-gâchis

Dans un coin retiré du jardin, et de préférence à l'ombre, creusez une tranchée plus ou moins longue, de environ 80 cm de large et de 30 cm de profondeur.

Comblez-la avec de gros branchages ou tout autre moyen permettant une bonne aération et un drainage efficace. Entassez des couches de 20 cm de débris végétaux de toutes sortes, de marc de café, de sciure de bois (attention, moins de 10 % pour du résineux), de papier... entrecoupées de couches de terre de 10 cm. Si celle-ci n'est pas assez calcaire, mélangez-la à de la chaux à raison de 2 kg/m³.

Complétez éventuellement avec un activateur. Arrosez copieusement pour bien mouiller le tout. Quand votre compost fait 1 mètre ou après un mois, détruisez votre tas et recomposez-le à côté. 3 à 4 mois plus tard, incorporez-le à votre sol, à raison d'un m³/are. Vous pouvez l'améliorer en ajoutant 2 balles de tourbe par m³ de compost. Suivant votre région et ses industries, d'autres possibilités vous sont offertes :

  • la sciure et les copeaux des scieries,
  • les boues de lavage des betteraves des sucreries,
  • les marcs de pomme en Normandie et Bretagne,
  • les marcs de raisin... presque partout ailleurs,
  • les varechs et goëmons en bord de mer,
  • les déchets de cuirs de tanneries, de poils des abattoirs.

Selon les produits et vos besoins, vous les utiliserez en mulch dès la mi-juin et vous les enfouirez à l'automne, vous les ajouterez au compost ou les brûlerez pour en épandre les cendres. Dans ce cas, l'apport d'engrais sera exclusivement potassique et phosphorique.

Azotz, phosphore, potasse : des compléments indispensables

L'apport de ces engrais n'est cependant pas toujours suffisant. Complétez alors avec azote, phosphore et potasse achetés en éléments simples dans le commerce pour vous libérer des solutions toutes faites et passe-partout.

Adaptez ainsi les apports aux différents types de légumes, sans pour autant vous enfermer dans des procédés complexes.

Lors de vos labours d'automne ou d'hiver, effectuez un apport de phosphore (P) et de potasse (K). Variez les proportions selon les espèces :

  • La potasse peut être apportée sous forme de sulfate de potasse ou de sylvinite (à éviter en terre argileuse).
  • Le phosphore peut l'être sous forme de superphosphate, de phosphal ou de scories (pour les sols acides).
  • Apportez l'azote à la plantation, 4 semaines plus tard, puis à chaque période importante de la vie des plantes (mise à fleurs, mise à fruits...) :

Ne faites vos mélanges qu'au moment de leur utilisation et séparez toujours les apports d'engrais calciques, ammoniacaux et les superphosphates de ceux de nitrate de soude.

ESPÈCES PHOSPHORE POTASSE AZOTE (nitrate de soude ou ammonitrate)
Légumes feuilles, asperges, rhubarbe 50 g/m2 50 g/m2 50 g/m2 (*) ou 25 g/m2
Légumes bulbes et artichauts - - 50 g/m2 (*) ou 25 g/m2
Légumes à tubercules et légumes racines 60 g/m2 80 g/m2 40 m2 ou 20 g/m2
Légumes fruits 70 g/m2 70 g/m2 30 g/m2 ou 20 g/m2

(*) Pour les salades, les légumes bulbes et les artichauts, utilisez le nitrate en apports fractionnés et réguliers.

Zoe Beaugrand

Zoé, rédactrice passionnée par le jardinage et l'aménagement extérieur. À travers mes mots, je tente de transformer chaque coin de verdure en une histoire. Écrire, pour moi, c'est semer des graines d'inspiration.

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