Certains végétaux ne peuvent se développer et se reproduire par des modes de multiplication végétative, comme le bouturage ou le marcottage. Parfois, ils s’adaptent mal à certains terrains. Pour les voir se développer et se reproduire, la greffe est souvent la seule solution. Il existe, à cet égard, plusieurs techniques, dont chacune a ses caractères propres.
Qu'est-ce qu'une greffe ?
La greffe peut être réalisée sur les arbres fruitiers, comme le pommier, le cerisier, ou le citronnier, les conifères ou des arbustes d'ornement, comme les rosiers ou les magnolias.
Cette opération consiste à implanter ou greffon, prélevé sur un végétal, un rameau le plus souvent, sur un petit arbuste appelé porte-greffe. Celui-ci, enraciné dans le sol, va procurer au greffon la sève indispensable à son développement.
La greffe ne peut être pratiquée que sur des végétaux appartenant à la même espèce ou à la même famille botanique. Pour choisir le porte-greffe, il faut tenir compte du sol où il sera planté et du climat de la région.
En règle générale, un greffon vigoureux sera inséré dans un porte-greffe de moindre vigueur, et vice-versa. De même, il faut choisir un porte-greffe sain, qui ne risque pas de transmettre de maladies au greffon.
La soudure entre les deux végétaux se fait au niveau du cambium, une fine couche située sous l'écorce. Pour assurer le succès de la greffe, il importe de vérifier que les cambiums du greffon et du porte-greffe soient en contact étroit.
Les différentes techniques de greffe
La greffe en couronne
La greffe en couronne se réalise sur certains arbres fruitiers. En effet, elle ne convient qu'aux arbres dont les fruits ont des pépins, comme le pommier. Elle s'effectue au printemps.
Il faut d'abord préparer le porte-greffe. Pour cela, il convient de le débarrasser de ses branches et de ses rameaux. Ne reste alors que le tronc. Fendez ensuite l'écorce du porte-greffe sur une hauteur de quelques centimètres.
Vient alors le moment de préparer le greffon. Pour ce faire, taillez-le en biseau, au-dessous du premier œil, ou bourgeon. Servez-vous du greffoir, un outil pourvu d'une lame tranchante, pour obtenir une coupe nette et droite.
Il faut ensuite glisser le greffon taillé en biseau sous l'écorce. Vérifiez que les cambiums du greffon et du porte-greffe soient bien en contact. Il vous reste à ligaturer l'ensemble avec du raphia et à couvrir les plaies avec du mastic à greffer.
La greffe en fente
La greffe en fente est une technique de greffe est très ancienne. Elle convient à des arbres fruitiers comme les pommiers, les cerisiers ou les amandiers. Elle se pratique au printemps, en mars ou avril.
Le porte-greffe doit d'abord être coupé à une certaine hauteur. De son côté, le greffon est prélevé en hiver, puis conservé jusqu'au printemps. Le tronc du porte-greffe est ensuite fendu, à l'aide d'une serpette et d'un maillet.
Il est essentiel que la fente soit maintenue écartée. Pour cela, vous pouvez y insérer une cale. Il s'agit donc d'une méthode causant un certain traumatisme à un porte-greffe auquel on inflige une mutilation.
Vous aurez taillé le greffon en biseau, en veillant à ce qu'il possède 2 ou 3 yeux. Il reste à insérer le greffon dans l'encoche, de façon à ce que les cambiums du greffon et du porte-greffe concordent parfaitement.
Là encore, il faut terminer l'opération en ligaturant le tout et en enduisant les plaies de mastic.
La greffe à cheval
Ce type de greffe convient très bien à des plantes comme les rhododendrons, les vignes ou les azalées. Là encore, il faut tailler le greffon en biseau, mais des deux côtés. Servez-vous, pour cela, d'un greffoir bien affûté. Quant au porte-greffe, il sera taillé en pointe.
Le greffon pourra ainsi s'insérer facilement dans le porte-greffe. Les deux éléments sont ainsi conditionnés pour pouvoir s'emboîter aussi aisément que possible.
Une fois le greffon et le porte-greffe mis en relation, de façon aussi étroite, il convient, là encore, de les attacher avec du raphia ou des bandes de caoutchouc. Et il ne faut pas omettre, bien sûr, d'enduire de mastic les plaies causées au greffon et au porte-greffe.
La greffe dite en écusson
La greffe en écusson est une sorte de greffe qui peut se pratiquer à deux périodes de l'année. On peut la réaliser en mars, alors que le sève circule; il s'agit alors d'une greffe "à œil poussant". Elle sera à "œil dormant" si l'opération se fait en été ou au début septembre, quand la sève descend.
Cette greffe convient aussi bien aux rosiers qu'à certains arbres fruitiers. Il faut d'abord choisir, sur le rameau, un œil bien formé. C'est ce bourgeon qui servira de greffon.
Ceci fait, vous devez pratiquer, sur le porte-greffe, une entaille formant un T majuscule. Cette incision est peu profonde, puisqu'elle doit seulement atteindre le cambium, cette mince couche végétale qu'on trouve sous l'écorce.
Vous aurez soin de décoller délicatement l'écorce sur les deux côtés de l'entaille. Il est temps d'insérer le greffon, appelé aussi écusson, dans l'encoche pratiquée sur le porte-greffe.
Il faut ensuite replier les deux pans d'écorce, et veiller à ce qu'elles se touchent, de manière à emprisonner l'écusson. Dans ce type de greffe, comme dans les autres, les cambiums du greffon et du porte-greffe doivent être vraiment unis l'un à l'autre.
D'où l'importance d'une ligature assez serrée. On le sait, le raphia ou les bandes en caoutchouc font très bien l'affaire.
La greffe par approche ou greffe en arc‑boutant
La particularité de ce type de greffe est que le greffon comme le porte-greffe sont enracinés et continuent à être nourris. Une telle greffe a donc les meilleures chances de réussir. Elle est toute indiquée pour les camélias, par exemple, ou certains conifères d'ornement.
Pour mettre en œuvre la greffe par approche, le porte-greffe et la plante donnant le greffon doivent être placés côte-à-côte, dans des pots. Durant l'été, en juillet de préférence, il faut prélever un morceau d'écorce sur le porte-greffe.
En hiver, un autre lambeau d'écorce est retiré du greffon. Cette opération s'appelle le sevrage. L'étape essentielle de cette greffe consiste à appliquer l'une contre l'autre, de manière très étroite, les plaies résultant de ce double prélèvement.
Bien entendu, il faut attacher ces deux plantes, à l'endroit où elles sont associées, afin de favoriser la soudure. Même si un tel événement est rare, c'est le seul type de greffe qui puisse se produire spontanément dans la nature.
La greffe à l'anglaise
Ce type de greffe peut être réalisé au printemps ou au début de l'automne. Une précaution préalable doit être prise avant d'entreprendre cette greffe. En effet, il faut s'assurer que le diamètre du porte-greffe et celui du greffon sont similaires.
Les deux éléments doivent être taillés en forme de biseau. Cette coupe doit avoir à peu près 3 cm de longueur. Bien entendu, porte-greffe et greffon doivent être taillés en sens inverse, afin de pouvoir s'emboîter.
Il faut les mettre en relation de façon étroite, de telle sorte que la réunion de ces deux éléments ne forme qu'une seule tige. On connaît parfois cette greffe sous le nom de "greffe à l'anglaise simple".
En effet, il en existe une autre sorte, qualifiée de "compliquée". Dans ce cas, des encoches sont pratiquées sur la partie taillée du porte-greffe. Elles doivent permettre au greffon et au porte-greffe de s'imbriquer de manière encore plus précise.
La greffe en incrustation
La greffe en incrustation se pratique surtout sur les arbres fruitiers. Le greffon a été prélevé en hiver, au moment où la sève ne circule pas. Il sera conservé jusqu'au moment de la greffe, au printemps.
Le greffon doit être taillé en forme de biseau, juste au-dessous d'un œil. Cet œil doit être tourné vers l'extérieur. La greffe consiste à rapprocher les deux éléments de manière très étroite.
Pour cela, il faut vérifier que les cambiums du porte-greffe et du greffon soient parfaitement joints. C'est en effet à ce niveau que la soudure va se faire et que le greffon sera alimenté par le porte-greffe.
Comme pour d'autres types de greffes, la qualité de cette jonction est donc essentielle au succès de l'opération. Il faudra, là encore, veiller à la solidité de la ligature.
Quant à l'application de mastic, elle est toujours très importante. En effet, elle protège le greffon de tout risque de dessèchement. De même, le mastic est un obstacle à l'humidité, qui pourrait entraîner le développement de champignons ou favoriser la transmission de virus ou de bactéries.
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