Depuis le 1er janvier 2024, le tri des biodéchets est désormais obligatoire que ce soit pour les particuliers ou pour les professionnels. En effet, conformément à la loi antigaspillage de 2020 et au droit européen, les collectivités doivent mettre en place des solutions pour les citoyens. Découvrez comment cette mesure va commencer à être mise en application à partir du 1er janvier 2024.
Qu’est-ce qui est considéré comme un biodéchet ?
Le terme « biodéchet » désigne tous les déchets organiques, c’est-à-dire des déchets qui ne présentent aucun danger et qui sont biodégradables. Selon l’agence de la transition écologique, ADEME, chaque habitant produit près de 165 kilos de ces déchets par an et ils représentent environ un tiers de nos poubelles.
Ces déchets peuvent être classés en deux catégories :
- Les déchets verts : ils proviennent essentiellement des parcs et des jardins. Ce sont les feuilles mortes, la tonte des pelouses, les branches, etc..
- Les déchets alimentaires : ils peuvent provenir des ménages, des restaurants, des traiteurs, des cantines, des usines de transformation de denrées alimentaires, etc.. Parmi ceux-ci, les plus courants sont les restes de repas, les épluchures des fruits et des légumes, les arêtes de poisson, les produits périmés, etc..
Comment éviter l’accumulation de biodéchets ?
Que ce soit les déchets alimentaires ou les déchets verts, il est possible, à votre échelle, de les limiter. Voici quelques gestes qui vous y aideront, tout en évitant, dans certains cas le gaspillage :
- Plutôt que d’être jeté, un reste de repas peut être cuisiné et servir à assurer un nouveau repas.
- Soyez vigilant quant à la date de péremption des produits que vous achetez et veillez à les consommer ou à les utiliser avant cette date.
- Même si vous vivez en appartement, et encore plus si vous avez un balcon, pensez au compostage. Dans un composteur, vous pouvez mettre les épluchures, les sachets de thé, le marc de café, les déchets issus de vos plantes, etc..
- Si vous avez des animaux, vous avez sans doute l’habitude de les régaler avec certains de vos déchets alimentaires, mais n’hésitez pas à mettre vos voisins à contribution. Ils seront ravis !
- Si vous avez un jardin, là aussi, pensez au compostage, ainsi qu’au paillage. Vous pouvez ainsi mettre certains végétaux aux pieds des plantes pour les protéger du gel, maintenir l’humidité du sol en été, limiter la repousse des adventices et nourrir le sol.
Malgré tous ces gestes, nos déchets alimentaires et verts encombrent nos poubelles, c’est pourquoi le Gouvernement s’est emparé du sujet et prévoit la généralisation du tri des biodéchets des particuliers à compter du 1er janvier 2024.
Les avantages du tri des biodéchets
Le tri et le recyclage des biodéchets présentent des avantages non négligeables pour nous et notre planète :
- Ces biodéchets mélangés à nos déchets ménagers partent sur les lieux d’incinération ou sont mis en décharge. Leur incinération coûte cher en énergie et est polluante. Leur tri et leur recyclage permettrait ainsi de réduire le bilan carbone du secteur du traitement des déchets.
- Ces biodéchets peuvent être transformés en biogaz. Par exemple, en France, il y a près de 3 000 bus qui roulent au biogaz issu des biodéchets.
- Ils permettent de produire des engrais organiques moins nocifs que les engrais chimiques.
- Le gaz issu des biodéchets peut également permettre de produire de l’électricité
Mise en place du tri des biodéchets
À partir du 1er janvier 2024, le tri généralisé des biodéchets va s’articuler autour de plusieurs solutions afin de le rendre possible pour chaque citoyen français. Le gouvernement a ainsi proposé aux collectivités des critères afin de les aider à définir quelle solution est la mieux adaptée à leur ville ou commune.
Il faut savoir qu’avant cette date butoir pour la mise en place du tri à la source des biodéchets, il y avait déjà plus d’une centaine de collectivités réparties sur l’ensemble du pays qui s’étaient engagées dans cette démarche et qui en sont satisfaites.
Parmi celles-ci, des territoires denses tels que Bordeaux, Rennes, Lorient, Nevers, Clermont-Ferrand, etc..
Quant aux autres collectivités, elles n’ont plus le choix et doivent s’organiser en fonction de la solution pour laquelle elles ont opté. Une fois triés et récupérés, les biodéchets vont ainsi pouvoir être valorisés grâce au compostage, pour un retour au sol sous forme d’amendement organique, ou à la méthanisation, pour la production de biogaz qui peut ensuite être utilisé pour produire de l’électricité ou de la chaleur, ou pour alimenter des véhicules de transport en commun.
Nous vous présentons ci-dessous les différentes solutions proposées aux collectivités.
La gestion de proximité
Cette solution consiste à mettre en place des solutions de compostage de proximité, que ce soit sous forme de bac individuel ou collectif.
L’avantage de cette solution est qu’elle demande peu d’investissement en infrastructure. Par contre, elle implique de fournir aux personnes le matériel de tri nécessaire et à les former aux bonnes pratiques du compostage.
C’est une solution que les collectivités peuvent éventuellement mettre en place en plus de la collecte séparée des déchets alimentaires. Le compostage permet ainsi de récupérer les déchets de cuisine, comme les épluchures de légumes ou de fruits, les coquilles d'œuf, etc., mais aussi les restes alimentaires.
Les composteurs se déclinent sous différentes formes en fonction des besoins de chacun et de la configuration des lieux :
- En appartement, vous pouvez opter pour un lombricomposteur dont le principe de fonctionnement est basé sur la digestion des aliments par les lombrics.
- En maison avec un extérieur, il est possible d’opter pour un composteur domestique à installer dans le jardin, tout simplement.
- Au pied des immeubles, il est possible d'installer un composteur collectif qui sera utilisé par l’ensemble des habitants.
- De la même manière, les collectivités peuvent installer un ou plusieurs bacs de compostage dans les endroits stratégiques de chaque quartier.
Ces solutions présentent l’avantage de réduire la collecte de déchets réalisée par camion. Cela contribue donc à moins de dépenses d’énergie, moins de mise en décharge, etc.. De plus, le compost pourra être utilisé dans les jardins et éviter l’achat d’engrais chimiques. Quant au lombricomposteur, il permet de récupérer un liquide qui sert d’engrais pour les plantes.
La collecte séparée des biodéchets
La collecte sur la base du porte-à-porte
Cette solution est la plus coûteuse dans la mesure où elle demande non seulement de fournir à chaque foyer un bac spécifique dans lequel il va déposer ses déchets alimentaires, mais aussi la mise en place de toute une logistique pour la collecte de ces bacs.
La collecte par le biais de points de dépôt
Certaines communes ont déjà opté pour cette solution. Dans ce cas, un bio-seau ajouré est remis à chaque foyer avec des sacs compostables. Il est alors demandé à chacun de mettre ses déchets alimentaires dans ce sac, puis d’aller le déposer dans les bacs de collecte installés dans la commune environ tous les trois jours.
L’inconvénient de cette méthode est qu’il peut être difficile d’obtenir un taux de participation élevé, dans la mesure où il faut aller déposer son sac dans un bac, qui peut ne pas être à proximité. De plus, il est difficile de contrôler ce que contiennent les sacs.
Zoé, rédactrice passionnée par le jardinage et l'aménagement extérieur. À travers mes mots, je tente de transformer chaque coin de verdure en une histoire. Écrire, pour moi, c'est semer des graines d'inspiration.
Aucun commentaire à Tri obligatoire des biodéchets au 1er janvier 2024 : comment va se mettre en place cette mesure ?