Ne le bannissez plus de vos jardins ! À la (re)découverte de cet arbre mal aimé pourtant précieux

Du genre Sambucus, le sureau a mauvaise réputation pour différentes raisons, dont l’une est la confusion dans l’esprit de nombreuses personnes avec le sureau yèble ou hièble, un faux sureau, qui est toxique. Le sureau, pour sa part, est une plante aux multiples vertus. Nous vous proposons de démêler le vrai du faux à son sujet et de le (re)découvrir plus en détails pour, peut-être, le (ré)intégrer dans votre jardin.

Zoé Beaugrand Publié le 06/06/24 à 16:17
Sureau
© istock

Le genre Sambucus

Les sureaux appartiennent au genre Sambucus qui comptent trois principaux types :

  • Le Sambucus nigra ou sureau noir : il est connu comme le sureau commun et est le plus répandu. C’est un arbuste d’une hauteur comprise entre 3 et 8 mètres reconnaissables à ses fleurs blanches et à ses baies noires en grappes pendantes.
  • Le Sambucus racemosa ou sureau rouge : il se différencie du précédent par sa plus grande précocité, par ses fleurs plus jaunes et par ses baies rouges qui sont toxiques lorsqu’elles sont consommées crues.
  • Le Sambucus ebulus ou sureau hièble, ou yèble : c’est celui qui est à bannir, car ses baies sont toxiques. À la différence des deux autres, c’est une plante herbacée ne dépassant pas 1 mètre de haut.

Le sureau noir

Largement répandu en France, cet arbuste à port dressé peut se trouver dans les haies bocagères, les bois clairs ou dans les jardins privés. C’est un arbuste très facile à vivre qui pousse assez facilement et rapidement dans de nombreux types de sols, ce qui en fait un arbuste idéal pour créer des haies.

À la fin de l’hiver, ce sont d’abord les feuilles qui apparaissent, puis il se couvre d’une floraison généreuse qui durera jusqu’à fin juin. Les fleurs dégagent alors un parfum persistant. Puis viennent les baies, d’abord vertes, à maturité, entre fin août et fin septembre, elles seront noires. Ces baies sont regroupées en grappes pendantes.

Pourquoi planter un sureau dans son jardin ?

S’il est intéressant d’avoir un ou plusieurs sureaux dans son jardin, c’est parce que cet arbuste multiplie les atouts que ce soit sur le plan de la biodiversité, sur le plan de ses propriétés médicinales, tinctoriales, etc..

Sur le plan de la biodiversité

  • Sa sève nourrit certains pucerons dont c’est l’alimentation exclusive. Mais quel intérêt à nourrir des pucerons ? Parce qu’à leur tour, il font le régal des syrphes et des coccinelles à 2 points dont nous avons besoin dans nos jardins.
  • Il offre alors le gîte et le couvert à de nombreux animaux tels que les fauvettes, les rouges-gorges, les grives, les papillons, etc.. Les oiseaux nicheurs peuvent également y construire leur nid.
  • Les abeilles et les guêpes solitaires déposent leurs larves, la nouvelle génération précieuse de pollinisateurs, dans ses tiges qu’elles ont préalablement creusées. Les larves sont ainsi à l’abri des intempéries et des prédateurs.
  • Après leur chute, les feuilles de sureau se décomposent en un compost intéressant pour le sol. Sinon vous pouvez les utiliser comme purin insecticide ou comme activateur de compost.

Sur le plan culinaire et thérapeutique

Vous pouvez utiliser le sureau de différentes manières :

  • En sirop : en faisant macérer pendant 25 heures 40 fleurs de sureau dans 1 litre d’eau avec 300 grammes de sucre et 2 citrons. Il suffit ensuite de faire bouillir le mélange pendant 10 minutes.
  • En confiture ou en gelée : ce sont alors les baies qui sont utilisées.
  • En vinaigre.
  • En « champagne de sureau », avec les fleurs séchées
  • En tisane : les fleurs séchées préparées en infusion vous permettront de bénéficier des propriétés diurétiques, apaisantes, purifiantes, etc. du sureau.

Le sureau noir est-il toxique ?

Non, le sureau noir n’est pas toxique ! Mais attention toutefois, car consommées crues, ses graines peuvent avoir un effet laxatif ou vomitif. Il est donc impératif de cuire les fleurs ou les baies pour pouvoir les consommer. D’ailleurs, depuis toujours, l’homme l’utilise et le consomme à travers le monde. De nos jours, il est utilisé pour ses bienfaits pour la santé, mais aussi comme colorant alimentaire.

Attention : Par contre, nous l’avons vu, une variété de sureau est toxique : le sureau yèble.

Différencier le sureau noir du sureau Yèble

Parce que nous ne savons pas différencier les différents sureaux, nous avons tendance à tous les bannir de nos jardins alors qu’un seul est toxique du fait de ses propriétés vomitives et laxatives très puissantes. Voici les principaux points qui vous permettront de ne pas vous tromper entre le sureau noir et le sureau yèble :

  • Le sureau yèble est une plante herbacée qui ne dépasse pas 1,50 mètre de haut, alors que le sureau noir est un arbuste pouvant atteindre entre 3 et 8 mètres de haut.
  • Les grappes de baies : celles du sureau noir sont pendantes, alors que celles du sureau yèble sont dressées vers le ciel en haut de tige. Ces fruits dégagent une odeur désagréable et ont un goût très amer.
  • La floraison du sureau yèble est plus tardive puisqu’elle a lieu entre fin juin et juillet, et elle est plus rosée que celle du sureau noir.
  • Le sureau yèble disparaît en hiver et ne fait pas de bois, alors que le sureau noir garde son bois.
Zoe Beaugrand

Zoé, rédactrice passionnée par le jardinage et l'aménagement extérieur. À travers mes mots, je tente de transformer chaque coin de verdure en une histoire. Écrire, pour moi, c'est semer des graines d'inspiration.

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