Ils ont tout pour vous séduire : une silhouette élégante, des fleurs parfaites, et une culture plutôt facile… Laissez-vous tenter !
Une floraison hivernale éblouissante
Cela fait huit mois que l'on attend sa floraison. Au cœur des feuilles lisses et vernissées, les boutons floraux formés à la fin de l'été dernier, s'arrondissent jour après jour, et puis s'ouvrent sans crier gare en dévoilant la fleur la plus délicate, la plus émouvante qui soit. Symbole de l'amour et de l'harmonie au Japon, la plupart des camélias fleurissent fort opportunément autour de la Saint-Valentin même si, comme nous allons le voir, le spectacle est quasiment permanent.
D'abord parce que l'arbuste porte un feuillage persistant, épais et brillant, qui reste décoratif toute l'année. Sa silhouette raide ou dégingandée selon les variétés se prête admirablement à la mise en scène: haies libres ou taillées, monospécifique ou mélangées, massifs d'arbustes, fond de massif de vivaces, en palissage contre un mur, en bord de terrasse...
En pot, vous pouvez essayer les espèces les plus rustiques comme les plus fra
giles puisqu'il est facile de les protéger avec du voile d'hivernage. Les sujets que vous cultiverez ainsi ne mesurent en effet pas plus de 1 m de haut et leur croissance reste lente et réductible par la taille.
La floraison enfin, étourdissante, parfois délicatement parfumée, dure longtemps, souvent deux mois sans interruption, parfois plus. En panachant des Camellia sasanqua d'automne, des espèces de mi-saison fleurissant à partir de décembre (hybrides et certains japonica) et des camélias plus tardifs, vous vous offrez un spectacle d'octobre à avril. Qui dit mieux?
Camélia : Une fleur variée et élégante
Depuis quelques années, on assiste à un épanouissement de la gamme des camélias: le jardinier recherche à la fois le "camélia de boutonnière", à la forme ronde et parfaite, des espèces d'automne et des botaniques au look très différent.
- Le Camellia japonica reste le plus populaire. On pense que c'est le premier à être arrivé en Europe : les Anglais cherchant à importer des plants de théier (sinensis) pour en briser le monopole, se sont retrouvés avec des plants de C. japonica, dont l'intérêt gustatif est inversement proportionnel à son intérêt ornemental ! Quoi qu'il en soit, des centaines de cultivars ont vu le jour, plutôt rustiques.
- Le "Higo" est un type de japonica à fleurs simples et énorme bouquet d'étamines saillantes. Cultivé par des générations de samouraïs, il est moins connu ici parce qu'il ne nous est parvenu qu'après la Seconde Guerre mondiale. Il est rustique un peu partout en France (sauf régions extrêmes).
- Les Camellia reticulata, originaires de Chine, sont réputés plus fragiles que les autres, mais ceux qui ont la chance d'habiter le littoral atlantique — de Cherbourg à Biarritz — ou Paris intramuros, peuvent profiter de leurs fleurs immenses.
- Les Camellia sasanqua fleurissent entre septembre-octobre et décembre-janvier. Si on les dit assez sensibles à l'hiver, ils se comportent bien au sud de la Loire et partout où le froid intense ne dure pas longtemps.
- Les "champêtres" : Ce terme ne correspond pas à une catégorie botanique mais regroupe diverses variétés issues de transnokoensis, sinensis, lutchuensis ou autres, qui se distinguent par un port souple, des feuilles plus petites et des fleurs miniatures.
- Les botaniques : Parmi ceux que l'on trouve en France, retenez le très rustique oleifera dont la floraison blanche nous ravit en janvier-février, C. chrysantha à fleurs jaunes (à protéger l'hiver), C. hiemalis assez proche du C. sasanqua...
Higo
Parmi la bonne centaine de variétés existantes, 'Kyô-nishiki' est l'un des plus surprenants avec ses pétales blancs plus ou moins striés de rouge.
Camélia Japonica
'Volcano' se distingue par des "fleurs d'anémone" comme 'Mark Alan', 'Snow Chan' ou 'Anemone Frill'. II fleurit très longtemps, dès janvier.
Botaniques et hybrides
Le C. sasanqua oleifera 'Francois Gagnepain' est une création récente de Rosmann et Thoby. Il conjugue une floraison parfumée d'octobre à janvier et une croissance rapide.
Sasanqua
Ce terme vient du japonais sazanka, mais c'est aussi un bon moyen de se souvenir que leur parfum est délicieux, vert et frais.
Camélia "Champêtre".
D'abondantes petites fleurs délicates, parfumées, sur un arbuste robuste à port érigé, c'est 'Fairy Blush', un hybride de lutchuensis créé en Nouvelle-Zélande.
Reticulata
Tout est grand chez 'Valley Knudsen', la taille de l'arbuste (un peu raide mais de croissance lente) et surtout ses fleurs, de plus de 10 cm de diamètre. Pour réussir leur culture
Comment bien réussir la culture des camélias ?
Les camélias, avec leurs fleurs délicates et leur feuillage persistant, ajoutent une touche d'élégance à tous les jardins. Pour réussir leur culture, quelques astuces sont essentielles. Découvrez comment choisir le bon emplacement, préparer le sol idéal et maintenir ces beautés florissantes.
1. La plantation
À l'automne ou en fin d'hiver, creusez un trou d'un volume double de celui de la motte. Faites-la tremper avec son conteneur dans une eau froide mais pas glacée. Pendant ce temps, préparez un mélange de 25 % tourbe, 25 % terre de jardin, 50 % terre dite de bruyère et remplissez le fond du trou. Ôtez le conteneur. Placez la plante bien droite et finissez de remplir en tassant autour. Surtout, n'enterrez pas trop la motte: sa surface doit se trouver au niveau du sol.
Et en pot ? C'est une excellente solution pour les terrasses, petits jardins et régions calcaires, d'autant que le camélia s'en accommode très bien. Choisissez un pot percé pour que l'eau en excès ne stagne pas au fond, prévoyez une bonne couche de drainage (cailloux, tessons ou billes d'argile) et remplissez d'un mélange de terre dite de bruyère et de terreau "l’arbuste" à défaut de terre de jardin.
2. Le recépage
Si vous avez un sujet âgé qui peine un peu ou qui ne ressemble plus à rien, vous pouvez le régénérer en le recépant. N'ayez pas peur de couper des branches de 3 à 4 cm de diamètre avec une scie bien propre. Votre camélia s'en remettra très bien, à condition d'intervenir plutôt en hiver car la sève est alors nettement moins active (en été) il dégoulinerait de sève et perdrait de la vigueur.
3. La taille
Même si elle n'est pas absolument nécessaire, la taille favorise la ramification et conserve à l'arbuste une silhouette attrayante. La taille classique de formation s'effectue en en mai-juin avec un bon sécateur bien affûté.
Il s'agit d'enlever le bois mort, les branches mal placées et de raccourcir chaque rameau d'un tiers. Plus la variété est dégingandée (comme les C. sasanqua), plus on peut tailler (jusqu'à la moitié du rameau).
Les camélias adorent
- Les sols légers et riches en humus.
- Un arrosage régulier surtout en été.
- Une température constante, moyenne.
- Une atmosphère humide.
Les camélias détestent
- Les terres excessivement calcaires.
- Les températures extrêmes, très hautes ou très basses.
- Les emplacements chauds, plein sud.
- Les courants d'air et les vents froids.
- Les pucerons et les cochenilles.
- L'excès d'engrais.
Querelle d'orthographe : camellia ou camélia ?
Doit-on écrire camellia ou camélia ? Certains de nos lecteurs avisés et pointilleux nous font remarquer que la seule orthographe qui prévaut est camellia avec deux I et sans accent, la terrible faute revenant à Alexandre Dumas fils qui écrivit "La dame aux Camélias" en 1848. L'usage veut toutefois que l'on tolère "camélia" dans le langage courant, réservant "Camellia" pour les précisions botaniques, à défaut d'employer Kamelia.
Après tout, même s'il est passé par le latin Camellus, Linné n'a-t-il pas dédié cette plante au père jésuite Georg Joseph... Kamel ?
Zoé, rédactrice passionnée par le jardinage et l'aménagement extérieur. À travers mes mots, je tente de transformer chaque coin de verdure en une histoire. Écrire, pour moi, c'est semer des graines d'inspiration.
Aucun commentaire à Camélia : tout ce qu’il faut savoir sur cette fleur !