Faut-il s’inquiéter du risque de pénurie de diesel cet hiver ?

À l’heure où les prix des carburants ne cessent d’augmenter, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) évoque, dans son dernier rapport mensuel, un éventuel risque de pénurie de diesel. Néanmoins, il est nécessaire de relativiser cette information, nous vous expliquons pourquoi.

Pauline Chevalier Publié le 20/10/23 à 06:00
Pompe A Essence Illustration Risque De Penurie De Diesel Cet Hiver
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20Qu’est-ce que l’AIE ?

L’AIE, ou Agence internationale de l’énergie, est une agence intergouvernementale qui regroupe 30 pays qui, dans leur grande majorité, sont des pays importateurs de pétrole. Créée en 1974, après la première crise pétrolière, elle a pour mission de coordonner les politiques énergétiques de ses membres, ainsi que les mesures à prendre lorsque surviennent des difficultés d’approvisionnement sur les marchés, d’assurer la sécurité de ses membres en matière d’énergie et de leur fournir des conseils.

Mise en garde de l’AIE

Aujourd’hui, l’AIE tire la sonnette d’alarme sur la situation actuelle et d'éventuelles difficultés d’approvisionnement en diesel. Dans son dernier rapport mensuel, elle va jusqu’à évoquer un risque de pénurie de pétrole en Europe, cet hiver.

D’après ses estimations et au vu du maintien de l’embargo sur le pétrole brut russe, qui dure depuis 10 mois déjà, et des récents événements en Israël, l’AIE considère que l’Europe va avoir besoin d’importations soutenues provenant d’autres pays, mais des contraintes particulières en hiver sur la qualité du diesel pourraient complexifier les approvisionnements.

Toutefois, l’agence relativise puisque le besoin en pétrole dépend grandement de la météo. Si, à l’image de ce qui s’est passé l’année dernière, nous profitons d’un hiver plutôt doux, les pénuries ne seront pas d’actualité.

Une hausse du prix du gaz et des carburants

Cet hiver arrive dans un contexte géopolitique bien singulier : non seulement la guerre en Ukraine fait toujours rage, mais le Hamas vient de lancer une offensive contre Israël. Ces événements ont et auront un impact sur l’approvisionnement en pétrole et sur le prix du baril de pétrole qui a d’ailleurs franchi la barre des 85 dollars et pourrait continuer d’augmenter.

Ainsi, malgré la mise en place de la vente à prix coûtant au niveau des stations-service, il est probable que la France connaisse une nouvelle hausse du prix des carburants. Mais sur les marchés internationaux, toutes les énergies sont concernées. Ainsi, les consommateurs français ont malheureusement pu constater une flambée de leurs factures de gaz et d’électricité.

Un hiver doux pour éviter la pénurie

La pénurie peut être évitée si l’hiver reste doux. En effet, moins d’un an après l’entrée en vigueur de l’embargo de l’Union européenne sur le brut russe, qui vise à priver Moscou des finances que lui procure l’exportation massive de pétrole, les raffineurs situés en Europe ne sont toujours pas en mesure d’augmenter suffisamment leur traitement et leur production de diesel pour compenser ce qui n’arrive plus de Russie.

Face à ce problème et pour éviter la pénurie, l’Europe n’a que peu d’options : il est nécessaire que, dans les mois à venir, les niveaux de couverture des stocks soient améliorés, qu’il y ait un rebond des rendements au sein des raffineries et que ce rebond soit associé à davantage d'importations.

Une compensation via le Moyen-Orient ?

Les Russes avaient réalisé des investissements qui leur permettaient de fournir du gazole répondant aux spécifications européennes. En effet, les règles fixées diffèrent entre les pays du monde.

Bien évidemment, cet embargo de l’Union européenne complique l’approvisionnement du vieux continent, car la question qui se pose est de savoir si les raffineries du Moyen-Orient peuvent compenser et produire du gazole aux normes européennes. Le président de l’Union française des industries pétrolières, ou UFIP, déclare qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir à ce niveau-là.

L'attaque du Hamas contre Israël, quel impact ?

Il faut savoir que l’Iran est un producteur important de pétrole et que l’Iran est un soutien du groupe terroriste Hama, qui fait actuellement l’objet de toutes les critiques de la communauté internationale.

Alors, face aux incertitudes et aux événements qui évoluent rapidement au Moyen-Orient, les marchés restent sur le qui-vive et suivent de près l’évolution de cette crise pour rester prêts à agir rapidement afin que les marchés restent suffisamment approvisionnés, explique l’AIE.

Pauline Chevalier

Passionnée de déco, d'astuces d'emménagement et d'immobilier. Chaque espace a une histoire, et j'adore le transformer en un lieu unique.

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