Vous souhaitez que le sol que vous cultivez profite des différentes vertus qu’offre le fumier de cheval ? Vous avez bien raison, car il est depuis fort longtemps un fidèle allié des jardiniers. Mais attention, son utilisation requiert de respecter quelques règles, sinon vous pourriez faire plus de mal que de bien. Nous vous proposons donc de découvrir comment bien l’utiliser.
Le fumier de cheval
Lorsque l’on parle de fumier de cheval, il s’agit en fait d’un mélange de déjections animales et de litière végétale, le plus souvent souvent de la paille. Parmi les différents fumiers, celui de cheval est l’un des plus équilibrés, car il se compose de matières sèches riches en carbone et de matières humides riches en azote, de plus, il contient également du potassium issu des urines.
Du fait de la forte proportion de matières sèches, sa décomposition est plutôt lente, mais au moment de celle-ci, il fournit au sol des minéraux et des oligoéléments, rien que des bonnes choses pour votre jardin. Malgré tout, il convient de prendre certaines précautions lors de l’utilisation de ce type de fumier.
Les atouts du fumier de cheval
Nous l’avons évoqué, c’est au moment de sa décomposition que ce fumier nourrit le sol. Mais ce ne sont pas ses seuls avantages :
- Il favorise la création d’une couche d’humus sur le sol dont la structure et la composition sont alors nettement améliorées.
- Il permet de profiter d’un sol riche et aéré, même si, à l’origine, il est plutôt sablonneux ou argileux.
- Du fait de cette modification de la structure du sol, les organismes vivants qu’il abrite peuvent mieux se développer, ce qui contribue aussi à l’amélioration du sol.
- Il est également une solution d’une grande efficacité pour amender les sols lourds.
Les différents types de fumier de cheval
Selon son degré de maturité, le fumier de cheval est classé en trois catégories.
Le fumier frais
Comme son nom l’indique, le fumier frais est celui qui est utilisé immédiatement. Il présente différents inconvénients qu’il convient de prendre en considération :
- La présence d’urine le rend riche en ammoniaque. Utilisé en grande quantité, il peut donc polluer le sol au lieu de l’améliorer.
- Il contient inévitablement des graines d’adventices qui peuvent germer dans votre potager.
- Sa teneur en azote est importante et peut présenter un risque pour les jeunes racines.
- Il peut contenir des germes pathogènes ou des résidus de vermifuge qui peuvent contaminer vos cultures.
Le fumier à demi-mûr
Comme son nom l’indique, il est au stade intermédiaire entre le fumier frais et le fumier composté. Si vous voulez améliorer la qualité de votre sol, vous pouvez, à l’automne, le répandre sur la surface du sol nu. Il va ainsi se décomposer progressivement pendant tout l’hiver. Il peut aussi servir de paillage pour les plantes gourmandes, comme les rosiers, mais aussi au pied des arbres fruitiers ou pour les courges, les melons, les tomates au potager. Mais pour ce faire, il faut que la plante soit suffisamment développée.
Le fumier composté
Le fumier composté est du fumier frais qui a suivi tout son processus de décomposition pendant au moins 6 mois. L’avantage est qu’il ne présente plus aucun risque pour les racines des jeunes végétaux et qu’il est débarrassé de tout ce qui pose problème lorsqu’il est frais. Voici les précautions à prendre pour permettre un bon compostage du fumier de cheval :
- Ne faites pas des tas trop hauts ;
- Ne mettez pas le tas de fumier directement sur le sol, surélevez-le avec des branches, etc., pour permettre à l’air de circuler en dessous et aux liquides de s’évacuer. Sinon, pensez à le retourner au moins 3 fois au cours des 6 mois ;
- Pour éviter qu’il ne soit lessivé par les pluies, couvrez-le avec de la paille, entre autres.
Le fumier vendu dans les jardineries est généralement du fumier composté.
Bien utiliser le fumier de cheval
Les précautions à prendre
Pour profiter des effets bénéfiques du fumier de cheval sans nuire au sol de votre potager ou de votre jardin, il est important de suivre ces recommandations :
- Le fumier de cheval étant très riche, il n’est pas utile de l’utiliser chaque année. La meilleure solution consiste à renouveler cet apport seulement tous les deux ou trois ans.
- Si vous utilisez du fumier de cheval frais, il est déconseillé de l’épandre juste avant de procéder aux plantations, car l’azote pourrait brûler les jeunes racines. Il est préférable de l’utiliser 3 ou 4 mois avant les plantations ou de l’utiliser pour préparer des lits de culture, en le mettant en place 1 mois avant les plantations.
Faire une couche chaude
Dans le cas de l’utilisation de fumier frais, il faut savoir que lorsqu’il se décompose il monte en température. Il présente alors l’avantage de permettre la création d’une couche chaude qui peut s’avérer très utile pour les cultures hâtées ou pour les jeunes plants à planter plus tard. Pour ce faire : dans une fosse ou dans un bac en bois, déposez une couche de fumier frais sur une épaisseur de 40 cm environ. Arrosez copieusement, puis recouvrez de 20 cm de terre et de terreau.
Épandre le fumier
- Si vous utilisez du fumier de cheval composté, vous pouvez répandre l’équivalent de 1 à 3 kg/m². Il sera ensuite incorporé dans la terre au moment du bêchage, soit avant les semis début mars, soit en automne.
- Vous pouvez aussi répandre une couche de fumier de cheval composté de 5 cm sur le sol et, deux semaines plus tard, griffer le sol pour permettre un enfouissement partiel du fumier. Vous pourrez aussi en mettre aux pieds de vos arbres, arbustes et plantes vivaces au printemps.
Quand mettre du fumier ?
L’automne est la saison la plus propice à l’épandage en couche épaisse du fumier de cheval parce que d’une part, la neige et les pluies ont le temps de passer sur celui-ci et de le décomposer jusqu’au printemps, et d’autre part, les vers de terre et autres ont le temps de l’incorporer dans le sol. Après son épandage, vous pouvez recouvrir ce fumier d’une couche de feuilles mortes. Au printemps, il vous suffira de griffer le tout avant de faire vos plantations.
Même si l’automne est la meilleure saison, vous pouvez déposer du fumier de cheval composté sur vos planches une quinzaine de jours avant de planter.
Toxicité du fumier de cheval
Lorsque l’on souhaite utiliser du fumier de cheval frais au potager, il convient de prendre en considération la question de sa toxicité. Nous l’avons vu, le fumier peut contenir des éléments toxiques, en particulier lorsque les animaux suivent un traitement médical ou sont vermifugés, ce qui est souvent le cas. Selon les études, ces traces de traitement mettraient 3 semaines à disparaître. Il est donc préférable de laisser vieillir le fumier de cheval frais avant de l’utiliser ou de l’introduire dans votre compost, car il risquerait de détruire les vers présents dans celui-ci.
Comment se procurer du fumier de cheval ?
Ce n’est pas parce que vous ne possédez pas de cheval, que vous ne pouvez pas profiter des bienfaits de son fumier. Vous pouvez ainsi vous en procurer gratuitement auprès de particuliers possédant un cheval, un centre équestre, etc.. Une autre solution consiste à acheter des sacs de fumier de cheval en jardinerie, généralement au même endroit que les terreaux.
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