Tout savoir sur le traitement des eaux usées domestiques

Le traitement des eaux usées, qu’il soit collectif ou individuel, est une question d’environnement et de santé publique, mais il ne peut avoir lieu que si ces eaux sont récupérées après leur évacuation. Cela passe par le raccordement à un réseau collectif ou par le raccordement à un système de traitement individuel, selon le cas. Dans les deux cas, il s’agit d’une obligation légale. Nous vous expliquons tout à ce sujet.

Minutes Maison Publié le 21/11/22 à 10:10
Traitement Des Eaux Usées
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Les eaux usées domestiques

Les eaux usées sont classées en 3 catégories :

  • les eaux usées industrielles et agricoles ;
  • les eaux pluviales qui sont polluées au contact de l’air, des toits, du sol, etc. ;
  •  les eaux usées domestiques.

Parmi ces dernières, il convient de distinguer les eaux vannes, ou eaux noires, provenant des WC et les eaux ménagères et contenant de nombreux micro-organismes pouvant être pathogènes, ou eaux grises, provenant de la cuisine, de la salle de bain, du lave-linge, du lave-vaisselle, etc. et contenant principalement des graisses, des détergents, les solvants, etc..

Il faut savoir que chaque jour, une personne rejette de 150 à 200 L d’eaux usées qui, comme nous l’avons évoqué en introduction, sont évacuées vers un système d’assainissement collectif ou vers un système de traitement individuel pour être débarrassées de tous les polluants qu’elles contiennent, avant leur rejet dans la nature.

Le raccordement

Le raccordement à un système de traitement, qu’il soit collectif ou individuel est une obligation. Ainsi, lorsque vous entreprenez la construction de votre habitation, il est primordial, dès le début du chantier, de penser à l’assainissement. Pour ce faire, vous devez vous renseigner en mairie pour savoir si le lieu est desservi par un réseau d’assainissement collectif, aussi appelé le tout-à-l’égout.

Si tel n’est pas le cas, vous devez vous renseigner sur les différentes options possibles. Il est recommandé de faire appel à un professionnel qui pourra vous accompagner tout au long de vos démarches et réaliser le diagnostic assainissement.

Logement situé dans une zone d’assainissement collectif

Si vous envisagez une construction dans un secteur desservi par un réseau d’assainissement collectif, le raccordement est obligatoire et doit être réalisé pendant les travaux de construction.

Cette solution est assez simple et assez abordable. En effet, il faut prévoir entre 200 et 400 €/m linéaire pour les travaux de terrassement, la pose et l’enfouissement des canalisations. Dans le cas d’un bâtiment déjà existant dans une zone ou un réseau public vient d’être mis en service, vous avez deux ans pour vous y raccorder, mais dérogations peuvent être accordées dans certains cas.

Dès lors qu’une maison est raccordée au réseau public, cela signifie que toutes les eaux usées produites sont dirigées vers une station d’épuration par le biais d’un réseau de canalisations appelées collecteurs.

Logement situé en dehors d’une zone d’assainissement collectif

Pour les terrains se trouvant en dehors d’une zone d’assainissement collectif, il est obligatoire d’avoir recours à un raccordement vers un système d’assainissement individuel ou autonome. Une fois le raccordement effectué et le système d’assainissement installé, le SPANC, ou Service public d’assainissement non collectif, sera chargé de contrôler la conformité.

Le coût de cette solution est plus élevé, puisqu’il faut prévoir environ 10 000 € pour l’installation d’une fosse septique, mais d’autres systèmes existent aussi.

L’assainissement collectif

Lorsque votre logement est raccordé au réseau communal, vous bénéficiez alors d’un assainissement collectif. C’est-à-dire que le service public d’assainissement collecte et traite vos eaux usées domestiques dans une station d’épuration.

Dans celle-ci, les eaux usées, qu’elles soient seules, réseau séparatif, ou associées aux eaux pluviales, réseau unitaire, passeront par 4 processus, à savoir prétraitement, traitement biologique, clarification, traitement des boues, qui les débarrassent de tous les polluants qu’elles contiennent et en font des eaux propres pouvant être rejetées dans la nature ou utilisées à des fins agricoles, mais pas consommées.

On parle certes de tout-à-l’égout, mais cela ne veut pas dire pour autant que vous pouvez y jeter n’importe quoi, parce que tout va arriver à la station d’épuration et peut la mettre à mal. À titre d’exemple, évitez de jeter dans vos canalisations des lingettes, des produits toxiques et dangereux, des huiles, des médicaments, etc. pour lesquels la meilleure place est la déchetterie.

Eaux Usées Domestiques
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L’assainissement non collectif

Si vous n’avez pas la possibilité de raccorder votre habitation à un réseau d’assainissement collectif parce qu’elle en est trop éloignée ou qu’elle est isolée, d’autres solutions d’assainissement non collectif, ANC, agréées par le ministère de la Transition Écologique existent. Il vous suffit alors de choisir celle qui convient le mieux à vos besoins et à votre budget.

Les fosses

Les maisons anciennes sont équipées de fosses septiques, mais si vous devez la changer ou en installer une dans une maison nouvellement construite, c’est une fosse toutes eaux et tout terrain qui sera mise en place. Comme son nom l’indique, ce type de fosses collecte toutes les eaux usées du logement, c’est-à-dire les eaux vannes et les eaux ménagères.

Le principe global de fonctionnement est le suivant : les matières solides et le papier étant conservés dans la fosse avant d’être transformés en boues, puis en gaz, l’eau ressort propre et saine. Avant de débuter les travaux, vous devez contacter le SPANC afin de connaître les normes à respecter. Une étude de terrain sera également réalisée pour vérifier la perméabilité du sol et l’hydrogéologie, ainsi que la présence ou non d’une nappe phréatique.

Cela permet d’évaluer les risques de contamination. La capacité de la fosse est déterminée en fonction du nombre de pièces et d'habitants. L’emplacement sera ensuite établi en fonction des normes en vigueur.

La micro-station

Une alternative à la fosse toutes eaux est la micro-station qui comme son nom le suggère est une station d’épuration individuelle. Elle présente l’avantage de ne pas générer de mauvaises odeurs et de ne pas produire de gaz. Elle se compose de trois compartiments :

  • Le premier est celui dans lequel les solides et les liquides des eaux usées sont dissociés.
  • Dans le deuxième, des bactéries naturelles dépolluent les eaux prétraitées.
  • Le troisième permet le rejet des eaux dépolluées dans le sous-sol ou pour l’irrigation de végétaux.

De par son fonctionnement inspiré des stations d’épuration, cette solution est plus écologique. Son prix va de 6 000 à 10 000 €.

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