Dès lors que l’on possède un appareil de combustion, le ramonage de la cheminée est obligatoire. Si vous pouvez confier cette tâche à des professionnels, vous pouvez aussi être tenté de l’effectuer vous-même. Mais alors, qu’en est-il de la couverture par l’assurance en cas de sinistre, quels sont les risques, etc. ? Nous allons ici proposer quelques réponses à vos interrogations.
Ce que dit la loi concernant le ramonage
Il faut savoir qu’au fil de l’utilisation de votre moyen de chauffage, des suies s’accumulent dans le conduit d’évacuation au fil des jours, ce qui a des conséquences à deux niveaux :
- Sur un plan pratique, ces dépôts empêchent la cheminée de tirer correctement, ce qui entraîne une plus grande consommation de combustible pour maintenir une même température, donc plus d’argent à dépenser et plus de pollution.
- Sur le plan de la sécurité, ces dépôts peuvent être à l’origine d’incendie ou obstruer le conduit et provoquer des émanations de monoxyde de carbone, un gaz incolore et inodore qui peut être mortel.
Face à ces dangers et pour les éviter, la loi impose un ramonage régulier des conduits de cheminée à raison de deux par an, en règle générale. Les ramonages annuels sont donc obligatoires et fixés par le Règlement sanitaire départemental, qui est un arrêté préfectoral, et par le Code général des collectivités territoriales appliqué par le maire de chaque commune.
De ce fait, le non-respect de la loi vous expose à une amende de 3e catégorie et à un refus de prise en charge par votre compagnie d’assurance en cas de sinistre. N'hésitez pas à vous renseigner auprès de votre mairie pour connaître les spécificités imposées par votre commune.
Locataire ou propriétaire ? : si vous êtes locataire, vous pouvez vous demander si la responsabilité du ramonage vous revient ou revient à votre propriétaire. Sachez que c’est l’utilisateur de la cheminée qui doit s’en occuper et à ses frais, donc, dans le cas d’une location, le locataire du logement. Par contre, le propriétaire doit cependant s’assurer de l’état du conduit.
Peut-on ramoner sa cheminée soi-même ?
Oui, vous pouvez très bien procéder au ramonage de votre cheminée au cours de l’année. Mais il faut savoir que si vous effectuez vous-même le ramonage de votre cheminée, celui-ci n’a aucune valeur légale. En effet, lorsque vous faites appel à une personne compétente et certifiée, un certificat de ramonage vous sera remis. Ce certificat doit être conservé précieusement, car il fera foi si un sinistre devait survenir.
Par contre, si vous utilisez beaucoup votre cheminée et pour réduire les frais liés à l’intervention d’un professionnel, quelques semaines après l’intervention du professionnel, vous pouvez procéder vous-même à un autre ramonage, que ce soit mécaniquement ou chimiquement. De cette façon, vous ne risquerez pas de vous heurter à une contestation puisque vous serez en mesure de fournir un justificatif légal et conforme en cas de problèmes et vous réaliserez quelques économies.
Dans tous les cas, mieux vaut un ramonage maison qu’aucun ramonage du tout, car vous améliorez ainsi la sécurité de votre logement.
Faire appel à un ramoneur professionnel
Pour le ramonage de votre cheminée, il est recommandé de ne pas jouer avec le feu et de faire appel à un professionnel agréé. En voici les raisons :
- Le ramonage de la cheminée sera réalisé avec des outils et un savoir-faire professionnels, ce qui vous garantira la sécurité de votre ou vos conduits de cheminée.
- Vous pourrez justifier votre respect de la loi grâce à l’attestation que ce professionnel vous remettra. Mais pour être sûr que votre attestation ou certificat de ramonage soit bien pris en compte, vous devez veiller à faire appel à un ramoneur professionnel titulaire d’un diplôme spécifique ou ayant la qualité OPQCB qui est l’Organisme Professionnel de Qualification et de Classification de Bâtiment. Pour un ramonage incontestable, optez pour un ramoneur qui vous fournira une facture et le certificat de ramonage détaillés.
- De même, en cas de problème, vous pourrez prouver auprès de votre assurance que vous avez respecté les prescriptions.
Pour la réalisation d’un ramonage, il faudra compter entre 60 et 100 €.
L’assurance en cas de sinistre
Il faut savoir que si la mairie de votre commune peut avoir des exigences particulières en matière de ramonage, votre assureur aussi, comme, entre autres, un ramonage intermédiaire tous les 5 stères de bois brûlés. Si vous procédez vous-même à ces ramonages intermédiaires, conservez bien les factures des produits achetés. Mais attention, nous parlons bien des ramonages intermédiaires, ceux après l’intervention ou entre les interventions d’un professionnel qualifié.
Si votre logement est victime d’un sinistre, comme un feu de cheminée, c’est l’assurance habitation qui va alors couvrir les frais liés à ce dommage. Dès lors, l’assureur peut exiger le certificat de ramonage conforme.
Si vous êtes dans l’incapacité de le fournir et que le sinistre est occasionné par la cheminée, l’assurance peut considérer qu’il s’agit de négligence et dès lors, elle peut refuser de vous indemniser ou réduire considérablement votre indemnisation. Ainsi, même si vous avez procédé à tous les ramonages de votre cheminée ou fait appel à une personne non qualifiée, ces ramonages n’ont aucune valeur aux yeux de votre assureur, d’où, nous le répétons, l’importance de faire appel à un professionnel qualifié.
Procéder au ramonage soi-même
Dans le commerce, vous pouvez trouver des kits de ramonage. Ceux-ci sont faciles à utiliser, mais il faut, malgré tout, agir avec précautions. Il est donc important de bien vous renseigner avant de débuter. Voici le matériel dont vous aurez besoin :
- un hérisson : il s’agit d’une brosse qui doit être au moins de la taille du conduit de cheminée pour bien frotter ses parois. Un modèle plus large sera encore plus efficace.
- une canne : il s’agit d’une perche qui se compose de plusieurs éléments et à laquelle le hérisson est fixé. Elle doit être d’une longueur au moins égale à la hauteur de la cheminée.
- une brosse métallique, un écouvillon, un goupillon et un pinceau : ces autres brosses peuvent être nécessaire en complément.
- des bûches de ramonage : elles peuvent être utilisées, dans un premier temps, pour fragiliser la couche de suie et rendre le ramonage plus aisé. Leur efficacité est toutefois discutée par les professionnels.
Avant de vous lancer, il est important de bien protéger les meubles et le sol à proximité pour éviter les taches de suie. Si, malgré tout, quelques traces de suie ont taché votre sol, n’utilisez pas d’eau pour les nettoyer. À la place, saupoudrez du talc dessus, puis laissez agir avant d’aspirer la poudre. Vous pouvez aussi utiliser du bicarbonate de soude, du savon noir ou du vinaigre blanc. Pour ramoner, vous allez bien évidemment devoir monter sur le toit pour procéder au ramonage du haut jusqu’en bas.
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