Dans les magasins et sites marchands spécialisés en jardinerie, vous pouvez tomber, en parcourant leurs articles, des mastics. Il ne s’agit bien sûr pas des mastics utilisés par les vitriers ou les maçons, mais de mastics de cicatrisation et de greffage destinés aux plantes. C’est un produit encore peu connu, mais en lisant cet article, vous saurez tout ce que vous devez savoir à son sujet, comment l’utiliser et comment le préparer chez vous.
Il existe dans les commerces deux types de mastics destinés au jardinage, le mastic de greffage et le mastic de cicatrisation, mais ce ne sont là que deux dénominations différentes pour le même produit. Les ingrédients composant tous ces produits sont, en effet, les mêmes ou, du moins, très similaires. La seule vraie différence entre les deux types de mastic réside dans leur consistance, le mastic de greffage étant moins fluide et durcissant plus vite que le mastic cicatrisant.
Pour comprendre l’utilité de ces mastics, il faut comprendre la biologie et l’anatomie des plantes. Le cambium est un tissu situé derrière la partie interne de l’écorce qui, elle, est appelée le liber.
Ce cambium joue un rôle décisif dans la réussite d’une greffe ou d’une cicatrisation, car il enveloppe la totalité de l’arbre, de ses racines à ses rameaux. Les cellules de ce tissu se multiplient rapidement pour se différencier en liber en externe et au bois en interne.
Pour que la greffe réussisse, les cambiums de deux plants doivent fusionner et former un tissu commun, ce qui ne peut se faire si la plante ou le greffon est desséché ou déshydraté. Le mastic permet donc d'engluer le greffon sur le porte-greffe, d’isoler la lésion qui a servi à la greffe des éléments extérieurs pour favoriser la prolifération des cellules et la formation d’un tissu commun grâce auquel la greffe prend.
Le mastic doit être appliqué abondamment pour recouvrir toute la lésion s’il s’agit d’un mastic de cicatrisation ou toute l’incision entre le greffon et le porte-greffe s’il s’agit d’une greffe. La plaie doit donc être complètement recouverte sans qu’il reste aucun trou d’air qui compromettrait la réussite de la greffe. Si le mastic sèche trop vite ou se craquelle, il faut en remettre dès que possible, toujours avec autant de soin.
Certains jardiniers déconseillent d’utiliser du mastic sur une plaie béante, car, selon eux, une telle application favoriserait l’humidité et la prolifération de champignons.
La composition du mastic cicatrisant est assez simple et sa préparation est à la portée de tous. Voici trois recettes pour fabriquer le vôtre chez vous et à moindres frais.
La recette la plus rapide pour fabriquer du mastic de cicatrisation consiste à étaler de l’argile pure mélangée à de l’eau, de préférence de pluie. Le mélange doit avoir la consistance d’une pâte facile à étaler et qui ne coule pas trop. Le mélange est assez efficace et enveloppe suffisamment la lésion, mais il peut être nécessaire de remettre du mastic parce que cette préparation peut avoir tendance à s’effriter.
La cire d’abeille peut être utilisée comme mastic de cicatrisation. Elle offre une excellente étanchéité et protège suffisamment la plante pour permettre la prise de la greffe. Pour préparer ce mastic, il suffit de malaxer de la cire d’abeille jusqu’à ce qu’elle devienne suffisamment malléable pour être facilement appliquée directement sur la lésion. En plus de son étanchéité, la cire contient une petite quantité de propolis connue pour favoriser la cicatrisation des plantes.
L’onguent de Saint-Fiacre est une sorte de pralin épais. Il peut être utilisé pour fabriquer un mastic cicatrisant en le mélangeant à parts égales avec de la bouse de vache fraîche. On ajoute au mélange de l’eau de pluie jusqu’à obtenir la consistance d’une pâte facile à appliquer.
Il est aussi possible d’étaler sur la lésion de la bouillie bordelaise légèrement diluée avec de l’eau à l’aide d’un pinceau.
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