De nombreux logements sont encore équipés de chaudières à gaz. Depuis Janvier 2022, le remplacement de cet équipement énergivore s’intègre dans la transition écologique. En septembre, Emmanuel Macron a toutefois annoncé publiquement à la télévision qu’il allait renoncer à cette interdiction pour l’instant. Nous vous en donnons les raisons.
Plus d’interdiction pour les chaudières à gaz
Jusqu’alors, 12 millions de foyers français, logements neufs et anciens confondus, avaient recours à une chaudière au gaz pour chauffer leur logement ou produire leur eau chaude.
Depuis 2022, dans l’objectif d’atteindre la neutralité carbone et face aux problèmes que génère la guerre entre la Russie et l’Ukraine dans l’importation du gaz, l’installation de ce type de chaudière est interdite dans les logements neufs et son remplacement par une pompe à chaleur allait devenir obligatoire pour les logements anciens.
Toutefois, lors de son intervention au cours du journal télévisé de 20 heures diffusé sur TF1 et France 2 le dimanche 24 septembre, Emmanuel Macron a insisté sur le fait que des actions plus rapides sont nécessaires pour réussir à atteindre les objectifs fixés pour 2030 : il est ainsi nécessaire d’agir deux fois plus rapidement, a-t-il dit. Dans ce contexte, la potentielle interdiction des chaudières à gaz n’est plus la priorité et Emmanuel Macron à annoncer y renoncer pour le moment.
Une production d’électricité insuffisante
Mais la vitesse d’action et de résultats sur l’empreinte carbone n’est pas le seul point de blocage : le remplacement massif et rapide des chaudières à gaz entraînerait d’autres problématiques qui ont été identifiées par la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Elle a, en effet, rappelé que les pompes à chaleur ont besoin d’électricité pour fonctionner, or si la production d’électricité en France n’émet que peu de gaz à effet de serre du fait de la présence du parc nucléaire, elle est insuffisante pour pouvoir répondre à la demande en hiver, lorsque les consommations sont au plus haut.
Selon les calculs, un passage massif aux systèmes de chauffage par pompe chaleur demanderait 35 gigawatts supplémentaires en hiver, soit la capacité de production d’environ 30 réacteurs nucléaires, sans oublier qu’il faudrait que la production de pompes à chaleur soit triplée. La solution la plus rapide pour combler le manque d’électricité serait une importation de celle produite par les centrales à charbon en Allemagne, qui sont, quant à elles, très émissives en carbone. Le gain sur la voie vers la neutralité carbone serait donc nul !
Délaisser le charbon
Le Gouvernement sait pertinemment que le charbon est, de loin, la ressource la plus polluante, ce qui veut dire que pour accompagner la transition écologique, il est nécessaire de s’occuper de cette ressource en priorité par rapport au passage des chaudières au gaz aux pompes à chaleur. Un investissement de 40 milliards d’euros est donc prévu pour convertir les deux centrales à charbon vers la biomasse. L’objectif serait que la France soit parmi les premiers pays de l’Europe à abandonner le charbon.
Vers une disparition des aides
Par contre, pour limiter l’installation de chaudières au gaz dans les logements, celles-ci ne sont désormais plus éligibles à l’aide MaPrimeRénov’. Par ailleurs, l’interdiction des chaudières à gaz n’étant plus à l’ordre du jour, les aides permettant leur remplacement vont être rabotées, voire supprimées.
Il faut savoir qu’une chaudière à gaz est bien moins chère à l’achat puisque son prix est compris entre 4 000 et 8 000 €, alors que les pompes à chaleur coûtent entre 8 000 et 15 000 € en fonction des modèles. Les certificats d’économie d’énergie seront supprimés dès début 2024. La TVA à taux réduit ou encore l’Éco-PTZ risquent également de disparaître.
Augmentation de la TVA
Finalement, le remplacement des chaudières à gaz semblant ainsi compliqué, le président de la République a pris la décision de ne pas pénaliser les 12 millions de ménages français qui se chauffent encore au gaz.
Toutefois, un projet de relèvement du taux de la TVA appliqué à leur installation suscite des inquiétudes importantes. Actuellement fixé à 5,5 %, il pourrait atteindre 20 % dans le cadre de la loi de finance. Le risque que cela présente est que les consommateurs pourraient se tourner vers des modèles de moins bonne qualité et donc, moins performants et plus polluants, ce qui irait à l’encontre de la planification écologique.
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