Nous ne pouvons plus nous voiler la face, un changement climatique est bel et bien en train de s’opérer et il a des impacts indéniables sur notre quotidien et sur notre environnement. L’une de nos activités dans lesquelles ses effets sont réellement visibles et mesurables est le jardinage : plus question de jardiner comme le faisaient nos ancêtres ! Face à cette réalité, nous devons donc nous adapter aux nouveaux défis imposés et faire évoluer nos pratiques de jardinage. Voici quelques pistes pour vous y aider.
Changement climatique, qu’est-ce que cela implique ?
À l’échelle mondiale et nationale, la multiplication des épisodes météorologiques extrêmes, l’accélération de la fonte des glaces, la plus grande fréquence de périodes de canicule de plus en plus longues accompagnées de risques de sécheresse, la modification du rythme des saisons sont toutes des indicateurs du changement climatique.
Mais pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour en constater les effets. Pour ce faire, il vous suffit d’observer la nature et la végétation autour de vous, ainsi que votre jardin. Voyons rapidement quelques-uns de ces effets.
Chaleur et sécheresse
Non seulement la période pendant laquelle il fait chaud est plus longue, mais elle s’accompagne de périodes caniculaires de plus en plus fréquentes et longues pendant lesquelles règne la sécheresse. Cela est d’autant plus grave que cette sécheresse est aggravée par la diminution des chutes de neige. En conséquence, les plantes sont de plus en plus soumises au stress hydrique et sont plus vulnérables face aux maladies et aux ravageurs.
Changement du rythme des saisons
Vous ne pouvez pas ne pas l’avoir remarqué, les hivers sont de plus en plus doux. Cela a plusieurs conséquences sur les végétaux :
- Leurs stades de floraison, de poussée des feuilles, de fructification, etc. sont de plus en plus précoces et de plus en plus rapides, ce qui veut dire que les gelées tardives, parce qu’elles n’ont pas disparu pour autant, deviennent catastrophiques.
- La période de dormance des végétaux est perturbée, sans parler de certains arbres fruitiers qui ont besoin de froid pour fructifier.
- Il est de plus en plus difficile de savoir quand planter tel ou tel végétaux. Les vieux dictons qui faisaient référence sont en train de perdre une partie de leur véracité.
Impact sur les insectes
La chaleur a également un impact sur la microfaune du sol de votre jardin d’autant plus que le froid hivernal ne suffit plus à détruire les parasites indésirables, ni les larves ou œufs d’insectes ravageurs et, à l’inverse, la douceur favorise leur croissance et accélère leur rythme de reproduction. Ajoutons à ce tableau déjà sombre que des insectes ravageurs autrefois confinés à des zones géographiques plus chaudes s’invitent dans nos jardins.
Adapter les modes de culture pour faire face aux changements climatiques
Avec toutes ces évolutions, il est nécessaire d’observer votre jardin et ses microclimats pour comprendre les changements qui s’opèrent en fonction de votre région et de modifier votre manière de jardinier si vous voulez continuer de profiter d’un cocon de verdure, d’un véritable Eden.
Bien choisir vos plantes
Pour profiter d’un beau jardin, il est plus que jamais nécessaire de sélectionner des plantes adaptées au climat de votre région. Vous devez prendre en compte non seulement le climat local, mais aussi les microclimats de votre jardin. Pour ce qui est du climat, il est important de bien en comprendre les caractéristiques, que ce soit en matière de températures moyennes, de pluviométrie, etc., pour choisir des plantes adaptées et capables de s’épanouir dans ces conditions.
Mais ne vous limitez pas au climat de votre région, observez aussi les microclimats de votre jardin pour en tirer le meilleur profit possible et profiter des conditions de culture que chacun offre. Dans tous les cas :
- Misez sur la diversité de vos cultures : De cette manière votre jardin sera plus résilient et vous arriverez à réduire les risques liés aux conditions climatiques, car certaines sont connues pour leur résistance à la chaleur, à la sécheresse, mais aussi aux maladies. Par ailleurs, en choisissant des variétés différentes de plantes, vous assurez une stabilité globale de votre jardin.
- Veillez à choisir des plantes robustes.
- Tournez-vous plus vers les plantes compagnes : En combinant des plantes aux caractéristiques complémentaires, par exemple des œillets d’Inde à proximité des tomates, vous créez un équilibre naturel dans votre jardin et favorisez la biodiversité. Les plantes vont s’entraider.
- N’hésitez pas à discuter avec des jardiniers de votre région pour partager des informations sur ce qui fonctionne ou non.
- Vous n’avez pas de jardin, mais seulement une terrasse ou un balcon ? Vous pouvez également cultiver de nombreuses plantes en pot.
Adapter les périodes de semis
Nous avons évoqué le fait que les conditions hivernales arrivent plus tard dans l’année et sont de plus courte durée, ce qui offre de nouvelles possibilités pour les semis. Vous allez ainsi pouvoir adapter les périodes de semis, voire semer plusieurs fois dans l’année. En effet, le printemps étant plus précoce, vous pouvez semer et planter plus tôt, même si le risque de gelées tardives reste possible.
De même, ce décalage des saisons vous laisse la possibilité de semer en août pour récolter en octobre. Ce plus grand étalement des semis et des plantations vous permettra de prévenir les éventuelles pertes liées aux aléas climatiques tels que des gelées tardives ou des vagues de chaleur précoces.
Gérer votre consommation d’eau
L’augmentation des températures et les épisodes de sécheresse se révèlent être des conditions difficiles pour les plantes. D’un côté, les besoins en eau sont plus élevés, mais d’un autre côté les restrictions d’eau imposent une gestion réfléchie et efficace. Voici quelques solutions :
- Exploitez autant que possible les ressources naturelles disponibles. Il est ainsi important de collecter l’eau de pluie. Elle peut être récupérée depuis les toits, puis stockée pour une utilisation future. Vous bénéficierez alors d’une ressource précieuse qui vous permettra d’arroser vos plantes sans impacter le réseau d’eau potable.
- Misez sur des systèmes d’irrigation qui devront être efficaces et utilisés avec parcimonie. Il est ainsi recommandé d’utiliser un système d’irrigation « goutte à goutte » installé de manière à approvisionner les plantes directement à leur base. Vous évitez ainsi les pertes liées à l’évaporation. Il est également possible de construire des oyas qui offrent une diffusion lente de l’eau directement au niveau des racines des plantes grâce à la porosité de la terre cuite.
- Paillez vos plantes pour maintenir le sol humide. Cette solution limite le développement des adventices, permet de préserver la fraîcheur du sol et d’éviter que la terre ne forme une croûte en surface, sur laquelle l’eau aura tendance à ruisseler.
- N’arrosez pas systématiquement. N’apportez de l’eau qu’à celles qui montrent des signes de soif. Vous éviterez ainsi de gaspiller de l’eau.
- Plantez des haies pour protéger des vents asséchants et préserver l’humidité du sol dans certaines zones.
Préserver le sol
Face au changement climatique, il est de plus en plus important d’éviter d’épuiser et d’appauvrir le sol qui souffre lui aussi. N’oubliez pas que le sol est le berceau de vos plantes et qu’il doit donc être en bon état pour des récoltes abondantes et pour des plantes en bonne santé. Pour ce faire, plusieurs solutions :
- N’hésitez pas à avoir recours à la rotation des cultures. Cette solution ancienne consiste à planifier l’emplacement des cultures dans le jardin afin que les mêmes familles de végétaux ne se retrouvent pas toujours sur la même parcelle. Il faut bien penser au fait que chaque fruit et chaque légume puisent des nutriments spécifiques. En procédant à la rotation des cultures, vous permettez au sol de se reconstituer et favorisez un certain équilibre. De plus, vous réduisez les risques de propagation des maladies et des ravageurs.
- Pensez à procéder à des amendements du sol, car un sol plus riche vous permettra de bénéficier de belles récoltes et de belles plantes. Ces amendements permettront aussi aux racines de vos plantes un meilleur accès à l’eau en profondeur.
- Dès qu’une parcelle est vide, pensez à semer des engrais verts pour offrir une cure de jouvence à la zone.
- Pensez également à utiliser des purins de plantes pour rendre vos végétaux plus forts et leur permettre de lutter plus efficacement contre les diverses agressions.
Gérer les températures extrêmes
Les périodes de canicule sont difficiles à supporter pour nous, nos animaux, mais aussi nos végétaux. Il est donc important de miser sur des solutions offrant des zones d’ombres aux plantes les plus sensibles. Pour ce faire, plusieurs solutions s’offrent à vous :
- Planter des arbres qui vont créer des zones d’ombres.
- Opter pour des installations mobiles, comme des voiles d’ombrage.
- Au potager, plantez les plants de plus petite taille sous les plants plus imposants.
Ne pas renoncer au jardinage quoi qu’il arrive !
Si les aléas climatiques vous dissuadent de jardiner, dites-vous que pour lutter contre les effets du changement climatique, il est possible d’agir à notre échelle et de faire partie de la solution et non du problème. En plus d’avoir des effets relaxants et de vous offrir un refuge agréable, le jardinage est un maillon important de la lutte contre cette problématique. Voici quelques petites mesures à prendre pour un monde meilleur :
- Créez des zones végétalisées, même une simple zone d’herbe permet de favoriser la biodiversité.
- Attention à ne pas favoriser la monoculture et plantez des arbres, des arbustes, des fleurs ou créez un potager en fonction de vos envies et du temps dont vous disposez.
- Tournez-vous vers les bonnes plantes pour créer un jardin végétalisé qui ne nécessite pas d’entretien.
Zoé, rédactrice passionnée par le jardinage et l'aménagement extérieur. À travers mes mots, je tente de transformer chaque coin de verdure en une histoire. Écrire, pour moi, c'est semer des graines d'inspiration.
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