Pour bricoler sereinement sans risque de blessure ou pire encore, il est important de posséder un équipement dit EPI (Equipement de Protection Individuelle). Si ce terme est communément utilisé dans l’industrie ou le bâtiment par exemple pour pallier les risques sur la santé et la sécurité au travail ou à la maison, tout bricoleur averti doit se protéger lorsqu’il effectue un travail de soudure ou de peinture notamment. Quels sont ces EPI et à quoi servent-ils ?
Les bases à connaître sur les EPI
3 catégories d’EPI
Avant de rentrer dans le détail pour présenter les différents équipements existants, il faut comprendre leur importance. Ainsi ils sont classés en 3 catégories :
- Les équipements de travail couvrant les risques mineurs (classe I).
- Les équipements de protection spécifique pour les risques importants (classe II).
- Les équipements de sécurité pour les risques graves à effets irréversibles ou mortels (classe III).
La liste des EPI
Quant à la liste de ces équipements indispensables, même pour du bricolage léger, voici les principaux qu’il convient de porter :
- le casque
- les lunettes
- le masque visière
- le masque anti poussières
- le masque anti vapeurs
- les protections auditives (bouchons, casque)
- les gants
- les gilets
- la tenue
- les chaussures de sécurité
- les bottes de sécurité
- les harnais
Quand il s’agit de bricolage certains équipements ne sont pas forcément nécessaires. Mais la prudence n’est-elle pas mère de toutes les vertus ?
Les lunettes de protection
Les lunettes de protection représentent l’équipement EPI à ne surtout pas négliger. Elles permettent de protéger les yeux du bricoleur contre divers risques de différentes natures. Plusieurs modèles sont disponibles sur le marché et on peut en trouver chez FIP Center notamment à moindre coût.
Les risques encourus sans lunettes de protection
Pour un particulier bricoleur, les accidents les plus fréquents concernent les risques dits mécaniques et également chimiques (traitement des sols, des murs, d’un grenier, d’une cave, etc.…). Mais selon son niveau et en fonction des matières qu’il emploie, la liste est la suivante :
- Mécaniques : les lunettes empêchent la projection dans les yeux de plusieurs matières telles des particules pointues, des matières fondues, de l’eau sous pression, des nuages de poussière.
- Biologiques : sont surtout concernés les scientifiques, employés du corps médical et l’industrie agroalimentaire, qui doivent se prémunir d’une éventuelle contamination par des micro-organismes.
- Chimiques : les vapeurs, liquides, gaz et aérosols peuvent causer de graves lésions oculaires, ainsi que sur la peau du visage.
- Thermiques : en cas de projection de solides ou liquides très chauds.
- Rayonnements optiques : les rayonnements infrarouges, UV et lasers peuvent provoquer des brûlures ou des lésions de l’œil irréversibles.
Les différentes sortes de lunettes de protection
On distingue deux sortes :
Les lunettes masques
Les lunettes masques ressemblant aux masques utilisés pour s’adonner aux joies du ski, elles sont très efficaces contre la projection de différentes matières ou rayonnements puisqu’elles englobent totalement la zone des yeux. Un serre-tête élastique et réglable permet d’adapter le masque facilement à la taille de la tête. Et aucun risque d’apparition de buée puisqu’une ventilation est prévue.
Les lunettes à branches
Les lunettes à branches s’apparentent à des lunettes traditionnelles, à ceci près que la monture est plus épaisse et robuste. Cependant elles ont l’avantage d’être équipées de protections latérales. Il est possible pour certains modèles de les préparer pour une correction de la vue. Et pour d’autres de les porter par-dessus des lunettes de vue.
Les gants de protection
Les gants de protection sont très importants pour de nombreux travaux de bricolage et font office d’EPI indispensables dans le domaine de la manutention notamment. Il faut justement savoir que plus d’un quart des accidents concernent les mains. Un gant de protection certifié est constitué d’un corps, d’un poignet ou d’une manchette, et sur certains modèles d’une enduction (une couche qui recouvre le gant au niveau de la paume et des doigts pour assurer une protection supplémentaire de la main). On trouve des gants dans différentes matières qui déterminent le confort de l’équipement, sa souplesse, ainsi que sa résistance, son étanchéité et sa dextérité.
Les matières
En fonction des besoins du bricoleur, celui-ci peut choisir :
Le coton
Fibre naturelle confortable avec un bon pouvoir absorbant.
Le cuir
Offre une bonne résistance en tension, à la perforation ainsi qu’à l’abrasion.
Le poly-aramide
Fibre synthétique présentant une haute résistance mécanique.
Le PEHD
Le Polyéthylène Haute Densité résiste aux coupures grâce à sa fibre légère à haute ténacité.
Le polyamide
Fibre synthétique qui offre une bonne résistance à l’abrasion.
Le latex
Haute élasticité, confortable et résistant aux coupures et aux perforations.
Le néoprène
Utile pour résister à la chaleur, à l’abrasion et à la coupure.
L’élasthanne
Fil synthétique très confortable à haute élasticité.
Le méta-aramide
Offre une très bonne résistance à la chaleur.
Le PVC
Le PVC est une matière imperméable utilisé pour résister aux solutions aqueuses, avec une bonne adhérence.
Le nitrile
Offre une résistance aux solutions huileuses et aux carburants, ainsi qu’aux coupures et aux perforations.
Les normes
Sur l’emballage et/ou sur les gants de protection sont indiqués des pictogrammes avec un numéro et une série de chiffres. Ils indiquent ainsi leur potentiel de protection contre l’abrasion, la coupure, la perforation, etc... Sans entrer dans les détails, voici les normes existantes.
EN 388 et EN 407
Ces normes concernent la protection mécanique, c’est à dire la résistance à :
- l’abrasion
- la coupure par tranchage
- la déchirure
- la perforation
- l’inflammabilité
- la chaleur de contact convective et radiante
- petites et grandes projections de métal liquide
EN 511
Il s’agit de gants protecteurs contre le froid et l’eau. Ils sont efficaces pour isoler les mains contre :
- le froid convectif
- le froid de contact
- l’eau (étanchéité)
EN 374
Cette norme regroupe 3 classes par dangerosité des éléments avec lesquels les gants sont en contact :
- EN 374-1 : les gants sont étanches à l’eau, l’air et les substances chimiques peu dangereuses. Il faut cependant les remplacer dès qu’il y a contact avec un produit chimique.
- EN 374-2 : étanches à l’eau et à l’air, ces gants protègent également les mains des micro-organismes, des bactéries et des champignons, pendant au moins 30 minutes.
- EN 374-3 : cette norme assure une protection des gants identique à la précédente norme, à laquelle s’ajoute l’anti-perméation des produits chimiques sous forme liquide, gazeuse ou de vapeur, et ce pendant minimum 30 minutes. Une lettre est ajoutée sur le pictogramme pour préciser contre quel agent chimique les gants sont efficaces (A = méthanol ; C = acétonitrile ; E = carbone disulphide ; F = toluène ; J = n-heptane ; K = hydroxyde de sodium 40% ; L = acide sulfurique)
L’équipement des mains est complexe et il est préférable de demander les conseils d’un spécialiste EPI en fonction des travaux de bricolage qui vont être accomplis.
Les chaussures de sécurité
Indispensables même pour des petits travaux, il existe cependant différents styles de chaussures de sécurité. Ce sont des EPI à ne surtout pas négliger car ils protègent de nombreux éventuels accidents, de la simple glissade sur sol gras, à la lacération, à l’écrasement des pieds et autres risques.
Différents types
Les différents types de chaussures de sécurité existantes aujourd’hui ne sont pas liés à des soucis esthétiques (même si les fabricants ont fait de nets efforts dans ce domaine) mais d’efficacité face à différentes sortes de travaux. On parle alors de :
- chaussures basses
- chaussures hautes
- mocassins
- sabots
- bottes
- sur-chaussures
En plus des différents dangers auxquels les pieds sont confrontés (voir plus bas), il faut tenir compte d’autres critères, à savoir :
- les conditions climatiques dans lesquelles le bricoleur exerce.
- Est-ce qu’il doit ou non beaucoup marcher. On parle de mobilité des chaussures.
- Le confort, surtout si le bricoleur porte ses chaussures de sécurité toute la journée. On équipe alors le modèle d’un matelassage au niveau des chevilles et du talon.
- La respirabilité qui va de pair avec le confort par l’utilisation de matériaux spécifiques pour éviter la transpiration et la macération.
Les normes
Comme pour tous les EPI, des normes s’appliquent pour les chaussures de sécurité en fonction des travaux à effectuer. Ce sont les conventions collectives inhérentes à chaque domaine d’activité qui précisent les obligations d’équipement des salariés dans les entreprises. Les bricoleurs en prennent de ce fait connaissance pour être bien protégés.
EN 345
Cette norme se décline en 3 degrés de protection des pieds du bricoleur :
- S1 : il s’agit des chaussures de sécurité en cuir et autres matières exceptés le caoutchouc et autres polymères. Elles sont munies d’embouts de protection résistant à un choc d’une énergie de 200 joules. Cela correspond à la chute d’un objet de 2 kg à 1 mètre de hauteur, et d’un écrasement de 15kN. L’arrière des chaussures est fermé et elles sont munies de propriétés antistatiques ainsi que de l’absorption de chocs au niveau du talon.
- S2 : il s’agit des mêmes exigences que pour le degré S1 avec en supplément une tige qui résiste à la pénétration et à l’absorption de l’eau.
- S3 : chaussures encore plus performantes au niveau de la sécurité avec les mêmes protections que pour le degré S2 auquel s’ajoutent des semelles anti-perforation et à crampons.
Les lettres normées
Un peu comme des options, ces EPI disposent de lettres normées qui correspondent à une spécificité :
A = antistatique
C = résistance électrique inférieure à 100 kW
CL = isolation thermique
CR = résistance à la coupure
E = absorption d’énergie au talon
FO = semelles résistantes aux hydrocarbures
HRO = semelles résistantes à la chaleur (maxi 300°C pendant 60 secondes)
P = semelles anti-perforation
SRC = semelles antidérapantes
SRA = semelles antidérapantes sur sol carrelé
SRB = semelles antidérapantes sur sol en acier
WR = hydrofuge
WRU = tige hydrofuge
Les chaussures de protection
Il existe également les chaussures de protection, qui peuvent suffire pour les petits travaux de bricolage. En effet, elles ne sont pas dotées d’embouts de protection mais répondent à la norme EN 347 bien spécifique. La norme EN 346 existe également, mais uniquement pour les chaussures de protection qui bénéficient d’un embout résistant jusqu’à 100 joules. Cela correspond à la chute d’un objet de 1 kg à 1 mètre de hauteur.
Les vêtements de protection
Les vêtements de protection qui répondent aux exigences des conventions collectives, dits EPI, sont nombreux et chacun est destiné à protéger son porteur contre un ou plusieurs risques spécifiques. Tous ne concernent pas le bricolage et certains sont conçus pour une protection contre des agressions chimiques notamment. On dénombre ainsi :
- les vestes
- les pantalons
- les tabliers
- les combinaisons
- les blouses
- les gilets
- les parkas
Les différents types de vêtements EPI
Là encore chaque vêtement répond à des critères d’utilisation bien précis et sont classés par rapport à des normes.
Contre la chaleur et les flammes
Ces vêtements agissent comme un rempart de protection. Ils ne fondent pas et évitent la propagation de la chaleur ou de la flamme. Ils permettent donc la soudure et les activités similaires. Ils protègent également le bricoleur contre les petites projections de métal en fusion, le contact de courte durée avec une flamme et enfin le rayonnement ultraviolet.
Contre le froid et les intempéries
Il existe des sous-vêtements protégeant du froid jusqu’à des températures inférieures à -5 °C. Ils ont cependant des caractéristiques respiratoires. Pour les intempéries, d’autres vêtements sont étanches à l’eau et impénétrables au vent, avec également des caractéristiques respiratoires.
Contre les risques chimiques
Pour protéger efficacement l’individu contre les risques chimiques, il convient de prendre en compte 3 critères importants :
- le taux de perméabilité : il correspond à la vitesse à laquelle la substance chimique traverse le matériau du vêtement.
- Le temps de protection : indique le temps nécessaire à l’agent chimique pour traverser complètement le matériau et ainsi atteindre éventuellement la peau ou le vêtement inférieur.
- La dégradation : c’est la mesure de la détérioration physique de la matière suite à un contact avec un agent chimique. En fonction de la matière et de l’agent chimique concernés, le vêtement peut être dissous, ou durcir, raidir, gonfler, devenir cassant et enfin se ramollir.
Contre les risques mécaniques
Certains EPI sont prévus pour différents types de risques mécaniques :
- protection contre le risque de happement par des pièces de machines en mouvement
- protection pour les utilisateurs de scies à chaînes tenues à la main
- protection contre l’utilisation de couteaux à main grâce à un tablier et des protège-bras
- protection contre la perforation
- protection contre la coupure
Contre les chutes de hauteur
Il s’agit d’un dispositif de préhension du corps appelé harnais d’antichute, et d’un système de liaison, qui doit être relié à des points d’ancrage solides.
Pour la flottaison
Il s’agit là d’une combinaison de survie sèche, isolante contre le froid, et possédant une flottabilité suffisante pour soutenir l’individu dans l’eau. Le gilet de sauvetage assure uniquement la flottabilité.
Pour une haute visibilité
Cette norme correspond aux vêtements de signalisation à haute visibilité utilisés la nuit ou dans les lieux sombres. Ils sont très utilisés sur les chantiers notamment. Beaucoup de cyclistes utilisent le gilet de signalisation avec bandes réfléchissantes.
Anti-électrostatique
Sur les matériaux synthétiques peuvent survenir des décharges électriques provoquées par des étincelles. Une finition antistatique sur les vêtements de protection est appliquée afin de dissiper l’électricité statique et éviter une explosion ou un incendie.
Les genouillères
Les genouillères ne constituent pas en soi un équipement de sécurité mais plutôt de confort et de protection, sans être classées pour autant en tant qu’EPI. Pour bricoler elles sont très bénéfiques car poser du parquet ou du carrelage peut rapidement provoquer des douleurs aux genoux. Si les modèles sont nombreux, ils sont regroupés en 2 grandes familles : les genouillères à sangle double et celles à coque pivotante. Il y a 2 écoles sur le sujet et c’est un peu à chacun de se faire son opinion après avoir testé l’une ou l’autre catégorie de modèle, en fonction du confort ou de la gêne éventuelle qu’il ressent.
Pour travailler et bricoler en toute sécurité, il existe de nombreux EPI. Chaque vêtement, chaussures ou accessoire répond à des normes strictes. Inutile de préciser que dans les entreprises où les EPI sont obligatoires, tout manquement à cette règle est sévèrement puni. Et pour bricoler certains de ces EPI sont très utiles pour une bonne protection d’une part, et également un meilleur confort. Le casque, le masque respiratoire et les accessoires de protection auditive sont également classés dans la famille des EPI.
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