L’abeille : un insecte pollinisateur menacé, pourtant indispensable à la vie

Découvrez les dangers qui guettent les abeilles et les conséquences sur la biodiversité. On vous explique comment protéger ces insectes pollinisateurs.

Sandrine Dauchez Publié le 06/09/24 à 17:45
Hôtel à Insectes
© istock

L’abeille : une pollinisatrice indispensable

Présentation de l’abeille

L’abeille est un insecte hyménoptère. Parmi les hyménoptères – ordre d’insectes – on trouve aussi les guêpes, les fourmis et les frelons. Les hyménoptères sont présents sur tous les continents, sauf en Antarctique. L’abeille ne pique qu’une fois si elle se sent menacée, contrairement aux guêpes et frelons qui peuvent piquer plusieurs fois de suite. En fait, le dard de l’abeille se détache après la piqûre et l’insecte meurt. Cela arrive rarement puisque l’abeille est souvent occupée à polliniser. Cependant, la reine présentant un dard exceptionnel, pourra piquer plusieurs fois sans perdre la vie.

C’est pour cela que l’on qualifie les abeilles de pollinisatrices, car leur fonction principale est de chercher le pollen et le miellat des fleurs et végétaux. Elles transportent le pollen de la partie mâle de la fleur – étamine - vers la partie femelle – pistil - ce qui permet les fécondations et les reproductions des végétaux. La pollinisation est un phénomène indispensable au maintien de la biodiversité.

L’abeille vit en moyenne de quelques semaines à quelques mois, mais elle est très active dans ce laps de temps si tant est qu’elle ne rencontre pas d’obstacles.

Les abeilles sont réparties en plusieurs espèces dont les deux principales sont : les abeilles domestiques (Apis mellifera) et les abeilles sauvages.

Les abeilles domestiques

D’une longueur d’environ 1 cm et parfois plus, elle se présente dans des couleurs jaunes et brunes. Ses rayures sont reconnaissables et son abdomen arrondi aussi. Les segments de celui-ci sont jaunes et vont dans la continuité d’un thorax jaune brun. Elle aspire le nectar des fleurs au moyen de son proboscis, une langue minuscule qui sert à la succion tandis que ses mandibules jouent un rôle dans la mastication ou pour sectionner certaines substances plus rigides comme la cire.

L’abeille domestique utilise aussi ses pattes arrières pour le ramassage du pollen qu’elle stockera dans les poils au bout de ses pattes. Son corps est également pourvu de deux paires d’ailes d’aspect translucide et de trois paires d’ailes segmentées.

Deux gros yeux à facettes sont complétés par trois ocelles qui sont des yeux plus petits permettant d’élargir son champ de vision. Sa tête comporte aussi des antennes qui lui servent pour détecter parfums et odeurs.

A l’intérieur de cette espèce des abeilles domestiques (Apis mellifera), on va trouver des sous-espèces comme l’abeille italienne (Apis mellifera ligustica), l’abeille noire (Apis mellifera mellifera) ou l’abeille caucasienne (Apis mellifera caucasica).

Les abeilles sauvages

Contrairement aux abeilles domestiques regroupées en colonies, les abeilles sauvages sont plus souvent solitaires. Tout aussi indispensables que les abeilles domestiques, puisqu’elles concernent une part de pollinisatrices qui représente 80 % de l’ensemble des abeilles, les abeilles sauvages sont regroupées en mille espèces réparties partout sur le territoire français.

Les plus répandues sont les abeilles maçonnes (Osmia), les abeilles charpentières (Xylocopa) ou les abeilles coucou (Halictidae) qui ont tendance, comme l’oiseau du même nom, à occuper les refuges des autres.

L’organisation de la colonie chez les abeilles

Comme chez les fourmis, les abeilles ont le sens de l’organisation.

La ruche des abeilles domestiques est parfaitement structurée et chaque abeille y a sa place et sa fonction au sein de la communauté.

La reine

Un peu plus grande que toutes les autres abeilles de la ruche – entre 1,5 cm et 2 cm de long - la reine a une place d’honneur. C’est la seule femelle féconde de la communauté. Son espérance de vie est comprise entre 3 et 5 ans.

Elle utilise ses phéromones pour attirer les faux-bourdons et s’accoupler lorsqu’elle sort de la ruche. C’est une sortie unique qui précède la période de ponte pendant laquelle, la reine peut pondre jusqu’à 2 500 œufs par jour. Parmi les œufs qui seront fécondés, une nouvelle reine verra le jour au côté des abeilles ouvrières.

Le faux-bourdon

Les faux-bourdons (abeilles mâles sans dard et sans corbeille à pollen) sont issus des œufs non-fécondés. Ils ont une durée de vie plutôt courte – entre 2 et 3 semaines - puisqu’ils meurent immédiatement après avoir été fécondés par la reine.

L’ouvrière

La gelée royale si bonne pour notre santé est issue du travail des ouvrières. La gelée royale est sécrétée par les abeilles ouvrières pour nourrir les larves et les nymphes de la ruche. Larves et nymphes constituent le couvain.

Pendant ce temps là, les abeilles butineuses participent à nourrir les ouvrières en leur rapportant du nectar et du pollen des fleurs et végétaux.  Les ouvrières s’alimentent également avec du miel.

Elles ont une espérance de vie de 4 à 6 semaines et, contrairement à la reine, elles ne piquent qu’une seule fois au cours de laquelle le dard se détache et il s’ensuit la mort de l’abeille.

La butineuse

Après trois semaines d’activités comme ouvrière, l’abeille devient, à son tour, butineuse. Sa mission sera alors essentiellement de rapporter tous les aliments nécessaires à la ruche :  pollen, nectar, miellat, eau et propolis.

L’action des butineuses les oblige parfois à parcourir des kilomètres pour participer à la vie de la ruche. Elles peuvent ainsi élargir leur rayon d’action sur 5 km pour aller butiner et rapporter les précieux nectars «à la maison».

Pourquoi le rôle de l’abeille est-il indispensable à la biodiversité ?

Les abeilles ont plusieurs actions indispensables à la survie des espèces.

L’abeille, la meilleure pollinisatrice

S’il existe d’autres insectes pollinisateurs comme le bourdon, le papillon ou encore la guêpe, l’abeille arrive toutefois en tête avec un record de pollinisation puisqu’elle peut butiner, en 1 heure seulement, jusqu’à 250 fleurs.

Son autre record tient à sa morphologie, puisque l’abeille butineuse peut stocker un demi-million de grains de pollen sur une patte.

Si l’on doit s’inquiéter de la raréfaction des abeilles c’est aussi parce que ces pollinisatrices sont actives sur environ 75 % des cultures alimentaires mondiales. En outre, les abeilles permettent d’aider environ 80 % d’espèces végétales à subsister. Elles sont donc essentielles dans la chaîne alimentaire et permettent de maintenir l’équilibre de nos écosystèmes.

Action sur la santé de l’homme et des animaux

L’abeille est une grande pourvoyeuse d’aliments et de nutriments indispensables à notre santé. La ruche nous apporte notamment :

  • le miel,
  • la gelée royale,
  • le pollen…

Ces aliments se raréfient du fait de la disparition régulière de colonies d’abeilles. Les prix grimpent en flèche comme tout ce qui devient rare. Peu à peu, nous risquons de connaître des pénuries et de devoir nous rabattre sur des produits plus chimiques à la place de ces nutriments issus de la nature.

Quant aux animaux, de nombreuses espèces pourraient également connaître des pénuries si leur principales sources d’alimentation se raréfient ou que des espèces entières de végétaux disparaissent faute de pouvoir être fécondées.

Action sur l’alimentation

Si elle est pollinisatrice, l’abeille est aussi un insecte de grande importance pour participer à la fécondation et à la reproduction des fleurs et d’autres végétaux, fruits et légumes compris. C’est pour ces derniers que la situation est préoccupante, car, au bout de la chaîne, le déclin des abeilles, pourrait rendre plus rare les renouvellements de nourritures et entraîner des famines.

Comment protéger les abeilles ?

Il n’y a pas que l’apiculteur qui doive protéger les abeilles. Chacun peut, à son niveau, participer au repeuplement des abeilles. Par exemple, il est possible d’accueillir des abeilles dans son jardin ou même sur son balcon avec le choix étudié de quelques plantes aimées des abeilles.

Ce qui menace la pérennité des abeilles

Les produits chimiques, notamment les pesticides, sont nocifs pour tous les insectes et sont responsables de la disparition des abeilles.

D’autres pièges favorisent l’élimination des abeilles, comme la présence des frelons asiatiques qui se sont largement installés depuis 2003 en France. Le plus simple, lorsque l’on détecte un nid de frelons asiatiques (les plus dangereux car n’ayant pas de prédateurs en France et se nourrissant des abeilles) est de détruire le nid ou d’appeler une société spécialisée pour le faire (recommandé).

Il est important de favoriser une bonne diversité florale car les monocultures et la déforestation sont souvent la cause du déclin des abeilles.

Certains parasites menacent également l’abeille, comme l’acarien varroa destructor qui est porteur de virus affaiblissant l’espèce.

Les autres causes sont le changement climatique qui entraîne le bouleversement des saisons et des étés de plus en plus chauds. La sécheresse de certaines régions est également un problème pour l’abeille qui a besoin d’eau.

Que faire pour aider les abeilles ?

Le déclin des abeilles s’est généralisé au monde entier. Cela devrait inciter tout le monde à faire de petites actions pour faciliter la relance des colonies.

Il est possible par exemple :

  • d’intégrer des fleurs et plantes mellifères comme la lavande, la bourrache, la ciboulette ou le romarin pour attirer les butineuses ;
  • d’utiliser des produits naturels au lieu de se servir de produits chimiques comme les insecticides ;
  • de mettre en place un hôtel à insectes pour donner un gîte aux abeilles et leur permettre de s’installer dans le jardin ;
  • de prévoir de quoi abreuver les abeilles en laissant un petit réceptacle pour y mettre un peu d’eau ;
  • de planter des fleurs dont les couleurs attirent plus facilement les abeilles comme les fleurs aux couleurs bleu, vert, violet (exemple : lavande, myosotis, hortensia…).
  • de garder quelques herbes hautes lors des tontes de gazon car elles aiment les terrains herbeux et sauvages ;
  • si vous avez la place dans votre jardin, ajoutez certains arbres qui plaisent aux abeilles comme le pommier par exemple...

Au jardin comme sur une terrasse en ville ou un balcon, il est toujours possible d’ajouter quelques plantes et fleurs pouvant attirer les abeilles et de leur confectionner un petit abri. Pensez aussi à remplacer tous vos produits chimiques par des équivalents naturels afin de préserver les abeilles. Ces insectes pollinisateurs sont en danger et leur raréfaction entraîne déjà de nombreux déséquilibres dans notre écosystème. Il est encore possible de préserver l’espèce mais le temps est compté.

Sandrine Dauchez

Rédactrice web SEO, spécialités jardinage, maison, décoration, bien-être

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