Les scarabées au jardin sont-ils des ennemis nuisibles ou les alliés du jardinier ?

Découvrez le scarabée, son mode de vie, sa reproduction, ses habitudes alimentaires et comment distinguer le scarabée nuisible du scarabée utile au jardinier.

Sandrine Dauchez Publié le 31/07/24 à 12:57
Scarabée Bousier
© istock

Le scarabée : présentation, habitudes de vie

Présentation du scarabée

La famille des scarabées, c’est environ 350 000 espèces à travers le monde. La plupart ont des caractéristiques communes à la famille des scarabéidés. Ils appartiennent à l’ordre des coléoptères et se ressemblent beaucoup, sauf que certains sont utiles dans un jardin d’autres font plutôt partie de la famille des nuisibles, à éloigner, si possible des cultures.

Avec un squelette dur caractéristique des insectes arthropodes (comme les hannetons ou les coccinelles par exemple) et dû à la présence de sels minéraux et de chitine, le scarabée a une carapace dure aux teintes opaques ou métallisées selon les espèces.

Pourvu d’antennes, sa taille est généralement comprise entre 1 cm et 4 cm de long. Le scarabée se caractérise aussi par une tête très courte avec des petites pointes ou, comme pour le scarabée rhinocéros, de minuscules cornes.

Le corps du scarabée est arrondi avec des pattes qui servent à creuser le sol. Il est aussi pourvu de minuscules dents comparables à des petits peignes. La couleur générale tire sur le brun ou le noir avec des motifs irisés. Le scarabée possède aussi deux élytres permettant de protéger ses deux ailes.

La durée de vie du scarabée dépend des espèces et peut aller de quelques mois à quelques années. Tout dépendra bien sûr du nombre de prédateurs dans son environnement de vie. Ses principaux prédateurs sont les hérissons, les lézards, les moineaux et les mésanges.

Habitudes de vie du scarabée : son alimentation, son lieu de vie, sa reproduction

Lieu de vie

Géographiquement parlant, on trouve des scarabées partout sur le globe, sauf en Antarctique. C’est dire que l’espèce est très adaptative et peut vivre dans tous les milieux. Le scarabée aime les zones aquatiques comme les zones terrestres, surtout celles qui sont les plus humides, mais il peut vivre dans les espaces urbains, les savanes, les zones boisées, les marais, les sous-sols et les habitations. Bref, le scarabée est presque partout à son aise !

Alimentation

L’alimentation du scarabée peut varier selon l’espèce ou le stade d’évolution, l’adulte se nourrissant surtout de fruits (pour les fructivores) et de racines (pour les radicivores) ainsi que d’excréments d’animaux (pour les espèces coprophages) dont il peut faire des boulettes qu’il entrepose sous la terre dans les galeries construites préalablement.

Les espèces coprophages dont le fameux scarabée bousier, utilisent les boulettes de bouse, non seulement à des fins de nutrition mais aussi pour permettre à la femelle d’entreposer ses œufs lors de la ponte. A l’éclosion, les larves sont déjà bien installées dans un garde-manger ! Toutefois, elles n’aiment consommer, pour leur part, que le bois pourri ou pour certaines espèces, les racines de plantes.

La reproduction du scarabée

La larve du scarabée se différencie de l’adulte par bien des aspects.

La reproduction se déroule en plusieurs phases :

  • La ponte : après l’accouplement, la ponte a lieu sous terre.
  • L’éclosion de la larve : Les œufs peuvent éclore, selon l’espèce et les conditions environnementales et climatiques entre quelques jours et quelques semaines, faisant place à des larves ressemblant à de minuscules vers blancs.
  • La transformation de la larve en nymphe : le processus de croissance nécessite de bonnes conditions pour la larve du scarabée qui a notamment besoin de beaucoup de nourriture. Ayant atteint ainsi une bonne taille, la larve peut se changer en nymphe.
  • La mutation de la nymphe en adulte : pour atteindre le stade adulte, la nymphe, après une phase de repos, se place dans le sol ou bien dans un cocon et attend ainsi plusieurs jours, voire plusieurs semaines (stade de nymphose, aussi appelée pupaison) avant de passer au dernier stade : le scarabée adulte. L’adulte, au sortir de la nymphe, n’a besoin que de quelques heures pour voir ses élytres durcir, puis devenir mobiles.

Comment distinguer les scarabées utiles et les nuisibles ?

Les nuisibles

Les scarabées qualifiés de nuisibles sont principalement ceux qui vont se nourrir de racines, de fleurs, de pollen et de fruits et feuillages au jardin. Il s’agit de la catégorie des phytophages, dont les larves sont considérées comme un véritable fléau par le jardinier.

Ce sont notamment :

  • le hanneton qui se nourrit de feuillages à l’âge adulte, mais dont la larve est redoutable car elle s’attaque aux racines, ainsi qu’aux légumes et aux fleurs du jardinier. Elle occasionne souvent des taches jaunes sur un gazon, ce qui peut inciter à être plus vigilant.
  • le scarabée japonais représente aussi un fléau car il est capable de s’attaquer aux feuilles de plus de 350 sortes de plantes.
  • le scarabée rhinocéros aimant les feuilles et le bois pourri, il recherche aussi la sève. Même s’il ne vit que quelques semaines à l’âge adulte, il peut déjà faire beaucoup de dégâts au stade de la larve.

Les utiles

Il est important de bien distinguer les scarabées nuisibles dont on voudra certainement se débarrasser, des scarabées utiles qui sont nécessaires pour la biodiversité. Ce sont notamment :

  • les bousiers et cétoines dorées qui se nourrissent des déchets et excréments d’animaux et confectionnent des boulettes avec les détritus faisant ainsi acte de recyclage. Ces scarabées ont un rôle non négligeable pour la fertilité du sol.
  • les scarabées pollinisateurs : certains scarabées comme le cétoine dorée butinent et permettent la pollinisation des végétaux.
  • les scarabées bons pour fertiliser le sol : la fertilisation du sol se trouve améliorée grâce à la construction des tunnels par les scarabées, ce qui permet d’améliorer la pousse des végétaux et de leurs racines. Les matières organiques enterrées par les scarabées enrichissent également le sol en nutriments divers.
  • les scarabées prédateurs pour éliminer les nuisibles : pucerons, chenilles et autres nuisibles, peuvent constituer le repas de certaines espèces de scarabées qui sont alors bien utiles pour les cultures et le jardin.

Les scarabées alliés du jardinier

On retiendra que tous les scarabées ne sont pas nuisibles et qu’il serait dommage de les confondre et d’éliminer les alliés du jardinier que sont notamment les scarabées bousiers et les cétoines dorées.

Le bousier, appelé aussi pilulier est une espèce qui se nourrit d’excréments et de matières en décomposition, puis utilise des petites boules qui sont stockées dans des galeries sous terre. Ces boules sont riches en nutriments bons pour la qualité du sol et cette fertilisation naturelle aide les plantes à pousser plus rapidement sans avoir besoin d’engrais chimiques.

Quant à la cétoine dorée, sa larve est utile pour le recyclage des matières organiques en se nourrissant de déchets issus des végétaux qu’elle désintègre rapidement et de façon très homogène pour le transformer en compost.

Les scarabées sont des coléoptères qui représentent plus de 300 000 espèces à travers le monde. Si certains scarabées s’avèrent nuisibles pour les cultures, d’autres, en revanche, sont très utiles à la biodiversité et représentent de véritables alliés pour le jardinier comme les scarabées bousiers ou encore les cétoines dorées. Ces espèces utiles permettent de se débarrasser des prédateurs, de fertiliser, de façon naturelle, le sol ou encore de favoriser la pollinisation. Il serait donc dommage détruire ces espèces en les confondant avec des espèces nuisibles !

Sandrine Dauchez

Rédactrice web SEO, spécialités jardinage, maison, décoration, bien-être

A lire sur Minutes Maison :

Aucun commentaire à Les scarabées au jardin sont-ils des ennemis nuisibles ou les alliés du jardinier ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. - * Champs obligatoires