Connaissez-vous la collète du lierre ? Il s’agit d’une abeille totalement inoffensive qui ne présente aucun danger ni pour vos enfants ni pour vos animaux domestiques, et dont la plante de prédilection est le lierre. Eh oui, cette plante que nous sommes nombreux à redouter et à tailler férocement sans penser aux collètes qui sont pourtant des alliées non négligeables de nos jardins. Nous vous proposons d’en apprendre plus sur cette abeille.
Connue sous le nom scientifique de Colletes hederae, cette abeille communément appelée Collète du lierre ou Abeille du lierre n’est connue sous ces noms que depuis 1993, car elle était, auparavant, confondue avec d’autres espèces de la même famille des abeilles sauvages, la famille des Colletidae. Faisons plus ample connaissance avec cette abeille.
Les abeilles sauvages, dont la collète du lierre, sont de plus petite taille que les abeilles sélectionnées par les apiculteurs. La collète du lierre, pour sa part, mesure environ 13 mm de long pour les femelles et environ 10 mm de long pour les mâles. Pour l’identifier, sachez qu’elle se caractérise par un corps allongé, des bandes jaune pale franchement dessinées et marquées sur l’abdomen, et un thorax poilu de couleur brun roux.
C’est une abeille qui ne possède pas de corbeille à pollen comme l’abeille domestique, mais qui se sert des très longs poils présents sur ses pattes, également munies de crochets, pour transporter le pollen.
À la différence des abeilles domestiques, la collète du lierre est active vers la fin de l’été. Ce sont les mâles qui apparaissent en premier vers la fin du mois d’août, puis viennent les femelles début septembre. Leur durée de vie n’est que de quelques semaines, car les adultes ne survivent pas à l’hiver, seules les larves et les nymphes peuvent résister au froid.
Une autre différence avec les abeilles domestiques est qu’il n’y a aucune organisation sociale organisée autour d’une reine. Ces abeilles solitaires sont, en quelque sorte, toutes des reines. Enfin, une dernière différence avec les abeilles domestiques est qu’elles ne sont pas agressives. Cela s’explique, tout simplement, par le fait qu’elles n’ont ni ruche ni reine à défendre ! Ainsi, si vous avez du lierre et que vous en voyez butiner tout au long de l’automne, pas d’inquiétude, elles sont très pacifiques.
Si vous voyez des abeilles surgir de petits trous creusés dans un sol meuble, comme de la terre fraîchement retournée de votre jardin, ou dans un sol sablonneux, il peut s’agir de collètes du lierre. En effet, ces abeilles constituent une espèce terricole et chaque femelle crée dans le sol, non dans des cavités ou des troncs d’arbres comme les autres abeilles, le nid dans lequel elle pondra ses œufs.
Parfois ces terriers aux galeries pouvant atteindre entre un et deux mètres de profondeur sont si proches les uns des autres qu’ils créent des sortes de « bourgades ». Pour différencier les nids de collètes du lierre avec ceux des guêpes ou des frelons, il suffit de bien observer les allées et venues des insectes. En effet, les guêpes et les frelons créent une entrée unique pour tout le monde alors que chez les collètes, chaque femelle ayant son nid, il peut y avoir une multitude de trous de 5 à 10 cm de diamètre chacun sur une même zone.
Le cycle de vie de la collète du lierre est synchronisé sur celui du lierre. Les collètes mâles émergent au début de la floraison de cette plante et sont suivis des femelles. Celles-ci s’activent alors à récolter le pollen et le nectar des fleurs de lierre qu’elles transforment en bouillie, elles vont en garnir les loges dans lesquelles les œufs ont été pondus.
À l’éclosion des œufs, les larves vont pouvoir se développer en se nourrissant des réserves ainsi constituées. Sans ce pollen salvateur, les larves mourraient, car c’est leur nourriture pratiquement exclusive, à l’exception de quelques astéracées que les femelles peuvent également butiner.
S’il est important de préserver les collètes du lierre, c’est parce qu’elles assurent la pollinisation croisée du lierre, ce qui permet la production de fruits et le renouvellement de l’espèce végétale. Elles contribuent grandement à la biodiversité. Voici comment vous pouvez les aider à survivre :
Zoé, rédactrice passionnée par le jardinage et l'aménagement extérieur. À travers mes mots, je tente de transformer chaque coin de verdure en une histoire. Écrire, pour moi, c'est semer des graines d'inspiration.
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