Cultiver les pommes de terre sans les butter : comment faire ?

La pomme de terre

La pomme de terre est une plante herbacée vivace qui se décline en plus de 3 000 variétés. Ces dernières se différencient par leur temps de croissance, à savoir les primeurs, les précoces, les semi-précoces à semi-tardives et les tardives, ainsi que par la qualité de leur chair, qui peut être ferme, fondante ou farineuse, leur rendement, leur teneur en amidon, leur goût, leur taille, leur couleur, etc..

Il sera donc nécessaire de bien choisir la variété qui vous convient le mieux en matière de temps de croissance, de mode de cuisson, de saveur, etc.. Le choix étant difficile, il peut être judicieux de planter plusieurs variétés, d’autant plus que la pomme de terre est un tubercule facile à cultiver dès lors que ses besoins sont respectés :

• elle a besoin d’obscurité pour se développer sans verdir ;
• elle a besoin de nutriments et, surtout, d’azote et de potassium ;
• elle a besoin d’eau, surtout au démarrage, et redoute la sécheresse ;
• elle doit être plantée dans un sol présentant une température d’au moins 10 °C. Il est donc important d’attendre la fin des gelées pour planter vos pommes de terre.

Le buttage des pommes de terre

De nombreuses manières de cultiver les pommes de terre se sont développées au fil du temps, mais la première, historiquement parlant, est la plus largement connue et utilisée. Il s’agit de la culture sous butte. Cela consiste à réaliser des tranchées dans lesquelles les tubercules de pomme de terre sont déposés, puis recouverts de terre.

Dès que les plants atteignent une vingtaine de centimètres de haut, il faut ensuite procéder régulièrement au buttage, c’est-à-dire ramener de la terre tout autour du pied de manière à créer un monticule et à ne laisser qu’une dizaine de centimètres de la tige à l’air libre. Pour le buttage, vous pouvez utiliser une binette en faisant attention à ne pas endommager les plants.

Si vous buttez vos pommes de terre, vous n’êtes pas sans savoir que cela demande beaucoup de manutention et de temps puisque le buttage doit être répété encore et encore ! Alors pourquoi ne pas vous tourner vers des modes de culture alternatifs et opter pour une culture de vos pommes de terre sous terre, mais sans buttage, ou une culture de vos pommes de terre sans les enterrer ?

Les modes de culture alternatifs

Opter pour le bon emplacement

Quel que soit le mode de culture que vous allez choisir et si vous plantez des pommes de terre pour la première fois, vous devez commencer par choisir l’emplacement idéal en sachant que la meilleure exposition pour ce légume-racine est la mi-ombre. En effet, vos plants seront préservés lors des chaudes journées estivales tout en bénéficiant d’un ensoleillement suffisant pour pouvoir se développer.

Dans tous les cas, évitez les emplacements trop ombragés et trop humides où ils risquent de développer des maladies. Dans un deuxième temps, délimitez l’emplacement alloué à la culture de vos pommes de terre.

La culture sous paillis version simple

Si vous cherchez à gagner un maximum de temps, vous pouvez opter pour cette méthode. En plus d’être très simple à mettre en œuvre, elle permet d’obtenir un bon rendement et est accessible à tous dans la mesure où c’est une solution qui ne nécessite aucun effort physique. Voici comment procéder :

• Déposez vos pommes de terre germées directement sur le sol en veillant à les espacer les unes des autres d’une quinzaine de centimètres.
• Si vous avez du compost, vous pouvez en ajouter par-dessus vos pommes de terre. Cela vous permet de réduire les risques de gelée et de nourrir votre sol.
• Recouvrez le tout de paille sur une épaisseur de 25 cm environ.
• Enfin, procédez à un premier arrosage très généreux.
• Il ne vous reste ensuite plus qu’à patienter jusqu’à ce que vos plants soient prêts à être récoltés.
• Pour récolter vos pommes de terre, il vous suffit de soulever la paille. La terre en dessous sera souple et aérée.

La culture sous paillis

Ce qui différencie cette solution de la précédente, le paillis version simple, c’est un travail préalable de la terre. Cela veut dire que vous allez procéder comme expliqué ci-dessus, mais avec une étape supplémentaire qui vise à aérer la terre à l’aide d’une grelinette ou d’une fourche-bêche, sans pour autant la retourner.

Pour ce faire, vous devez planter l’outil dans la terre et simplement impulser des mouvements d’avant en arrière avec le manche. L’avantage que présente le fait de ne pas retourner la terre est que vous ne perturbez ni la vie souterraine ni les couches du sol. Une fois cela fait, vous pouvez déposer vos tubercules de pomme de terre sur le sol et suivre les étapes décrites précédemment.

Culture dans du gazon

Dès le mois de février, vous pouvez, si vous le souhaitez, aérer le sol comme nous venons de vous l’expliquer. Puis, une fois le moment venu, il vous suffira de suivre les étapes suivantes :

• Déposez vos pommes de terre sur le sol.
• Recouvre-les de gazon.
• Lorsque les températures augmentent et que le sol se réchauffe, commencez à ajouter des couches au fur et à mesure que vous récupérez de la matière jusqu’à obtenir un tapis d’une vingtaine de centimètres d’épaisseur. Ce peut être de la paille, du fumier de volaille, du gazon tondu, etc.. Ces couches successives vont éviter l’évaporation de l’eau du sol, protéger les tubercules des rayons du soleil et les empêcher de verdir.
• Petit à petit, le système racinaire va se développer et la partie aérienne va grandir elle aussi.

Culture en lasagne

Sensiblement similaire à la culture dans du gazon, la culture en lasagne se différencie par le fait qu’il faut ajouter une couche de matières organiques différentes tous les 15 jours. Cela a pour effet de transformer la terre en une sorte de terreau duquel vous allez extraire les pommes de terre au moment de la récolte.