Dans ce contexte de crise géopolitique avec des restrictions de l’acheminement du gaz russe, rien de plus normal que de se demander si nous pouvons nous passer de l’importation de ce gaz et si nos stocks seront suffisants pour cet hiver. Nous vous proposons de découvrir quelle est la situation actuelle.
Une base rassurante
À l’approche de l’hiver 2023-2024, la situation semble assez rassurante. Et pour cause, il est estimé qu’en France, les températures hivernales seront supérieures de 1° en moyenne aux normales de saison. Cela veut dire que les besoins en chauffage devraient être moins importants durant cet hiver. Ajoutons à cette perspective d’un hiver clément pour la deuxième année consécutive le fait que les stocks de gaz en Europe devraient être pleins ou quasiment au moment de débuter l’hiver gazier.
Ces deux facteurs font que le spectre de la pénurie prend un peu de distance et que la pression sur l’offre va être soulagée. Pour modèle, il est possible de s’appuyer sur l’année dernière où la situation était assez similaire. Les stocks étaient également pleins, l’hiver s’est révélé assez doux et, à la sortie de l’hiver, l’Europe disposait encore de 55 % de ses réserves de gaz naturel.
Des stocks de gaz importants
Les gestionnaires des réseaux de transport du gaz (GRTgaz) annoncent un niveau élevé des réserves de gaz pour cet hiver. Ce bilan satisfaisant est lié à une nouvelle politique d’approvisionnement : la France a fait le choix de diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz qu’il arrive par gazoducs ou par méthaniers :
- Une part importante du gaz est fournie par la Norvège.
- Les importations de gaz en provenance de l’Algérie sont en constante augmentation.
- L'Azerbaïdjan prévoit de doubler ses exportations d’ici 2027.
- Les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) par méthaniers ont, quant à elles, progressé de 70 %. Ce gaz provient principalement des États-Unis, mais aussi du Qatar, d’Égypte, du Mozambique etc...
Toutes ces sources diverses d’approvisionnement devraient permettre de compenser la baisse des importations de gaz russe, qui ont encore chuté au cours du 2e trimestre de l’année écoulée.
Des incertitudes pour 2024
La France semble donc pouvoir passer l’hiver sans difficulté dès lors qu’aucun événement exceptionnel ne survient. Mais comme rien n’est moins sûr, des incertitudes subsistent pour 2024.
En effet, la situation en Israël pourrait avoir des conséquences sur les approvisionnements. De plus, l’année 2024 sera marquée par les élections présidentielles aux États-Unis et en cas de victoire du parti républicain, une attention toute particulière sera nécessaire, car la donne pourrait encore changer.
Toutefois, la solution de diversification des sources d’approvisionnement, comme expliqué précédemment, pourrait permettre à la France de bénéficier d’un approvisionnement suffisant pour pallier les différentes éventualités qui pourraient émerger dans ce contexte géopolitique complexe et difficile.
Les points à surveiller
Les risques géopolitiques sont réels, mais, pour le moment, ils restent difficiles à quantifier. En effet, les approvisionnements par gazoducs ont baissé en 2022 au moment de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ainsi, les événements qui peuvent venir s’ajouter pourraient provoquer une réaction non négligeable, entre autres sur les tarifs.
Il faut savoir qu’une partie des approvisionnements européens proviennent toujours de la Russie via des gazoducs et en passant par l’Ukraine. Ainsi, si cette connexion venait à être affectée par le conflit en cours, cela aurait un impact immédiat sur le prix du gaz naturel.
À cela vient s’ajouter le récent conflit au Proche-Orient entre l’Israël et les terroristes du Hamas, qui pourrait occasionner un conflit régional causant d’importantes répercussions sur les exportations de gaz naturel via le canal du Suez.
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