Les pesticides de synthèse sont de plus en plus pointés du doigt pour leur impact négatif sur l’environnement et sur la santé des humains et des animaux. Ils ont, en effet, une incidence catastrophique sur l’écosystème en détruisant à la fois les insectes nuisibles et les animaux et insectes utiles comme les abeilles. Ces dernières voient même leurs nombres diminuer dramatiquement partout dans le monde, à cause d’une certaine classe de pesticides.
Les jardiniers et agriculteurs sont toutefois confrontés à de nombreux nuisibles qui mettent en danger leurs récoltes. Ils doivent donc agir et lutter pour préserver leurs plantations, ce qu’ils peuvent faire avec des méthodes traditionnelles, naturelles et écologiques.
Respecter la saisonnalité des cultures
Chaque plante a naturellement une saison, une période de l'année, à laquelle elle doit être semée ou plantée, puis une autre pendant laquelle elle donne ses fruits, légumes ou fleurs. C’est à force de vouloir déroger à cette règle de saisonnalité pour obtenir des fruits et légumes hors saison ou alors pour planter des plantes dans des terrains ou des zones géographiques auxquelles elles ne sont pas adaptées que les jardiniers ont recours aux pesticides et autres produits chimiques.
Les jardiniers et agriculteurs, professionnels ou amateurs, forcent alors le développement des plantes avec des engrais chimiques, en les mettant sous serre ou en les aspergeant de produits chimiques pour les protéger de maladies et de nuisibles auxquels elles ne seraient pas exposées si elles avaient été plantées à la bonne saison sur un sol et dans une région géographique qui lui est adaptée.
Il est donc possible de réduire considérablement la consommation des engrais et pesticides en respectant la saisonnalité de chaque plante, fruit, légume ou fleur et en ne voulant pas à tout prix récolter des tomates en hiver ou planter des fleurs exotiques au nord de l'Europe.
Les jardiniers peuvent donc se référer aux calendriers agraires traditionnels pour planter la bonne plante au bon moment et ainsi diminuer la consommation de ces produits nocifs.
Pratiquer le biocontrôle
Le biocontrôle consiste à utiliser des animaux, des insectes ou des plantes pour lutter contre certains nuisibles et certaines maladies. Cette méthode est de loin la plus douce, car elle repose sur la richesse de l’écosystème et sur une connaissance profonde de la nature et de la chaîne alimentaire. Voici quelques exemples de méthodes de biocontrôle que tout jardinier peut mettre en place.
Attirer les auxiliaires de jardin
Les auxiliaires de jardin sont des insectes et des animaux qui sont très utiles aux plantations, soit en favorisant leur pollinisation, soit en dévorant les nuisibles.
- Les abeilles : elles sont connues pour polliniser les fleurs de tous les arbres et plantes. Vous pouvez les accueillir dans votre jardin en installant une ruche ou en installant des points d’eau :
- Les osmies : ce sont des abeilles sauvages présentes en France. Elles participent, elles aussi, à la pollinisation et vous pouvez les attirer en installant des tiges creuses ou des bûches percées dans votre jardin. Les plantes mellifères comme le tournesol attirent aussi bien les abeilles que les osmies ;
- Les coccinelles sont des insectes voraces qui peuvent manger de grandes quantités d’insectes nuisibles comme les cicadelles. Vous pouvez favoriser leur présence dans votre jardin en installant des plantes à fleurs ou des tiges creuses. Vous pouvez aussi acheter des larves de coccinelle en jardinerie ;
- Les perce-oreilles : ces insectes dévorent les acariens, les pucerons et les thrips. Leur présence est favorisée par l’installation d’un hôtel à insecte formé de brins de paille de seigle ;
- Les syrphes : ce sont des insectes pollinisateurs utiles aussi bien à l’âge adulte qu’à l’état larvaire. Ils peuvent aussi exterminer des colonies entières de pucerons. Les syrphes sont attirés dans les jardins par les arbres à écorce nécessaires à son développement et par les massifs fleuris. Ils aiment aussi certains légumes comme le céleri, la carotte et le fenouil ;
- Les papillons et les chrysopes : ce sont de grands pollinisateurs qui peuvent être attirés dans le jardin avec des plantes à fleurs ;
- Les crabes : on parle ici de l’insecte crabe et non du crabe marin. Ils dévorent les limaces et les escargots, très néfastes pour les choux et les salades. Ils sont attirés dans les jardins contenant des haies, du bois mort, des pierres et des feuilles mortes ;
- Les hérissons : ce mammifère est connu pour son grand appétit. Il peut dévorer chaque jour un grand nombre de limaces, d’escargots, de mille-pattes et d’autres nuisibles. Pour l’attirer dans un jardin, il suffit de laisser à sa disposition des bottes de paille, des branches, des ronces et des feuilles mortes ;
- Les chauves-souris : ce sont de grands prédateurs pour les papillons de nuit, hannetons, moustiques et vers. Ce sont aussi de grands pollinisateurs des arbres fruitiers. Pour les attirer, il faut installer des nichoirs sous la corniche d’un toit ou sur un arbre ou un pylône. Veillez à ce que le nichoir soit orienté sud ou sud-Est et qu’il soit à l’abri des intempéries et des rayons directs du soleil. Pour lui simplifier sa chasse, placez en hauteur une lampe qui s’allume la nuit et attire les papillons de nuit et autres moustiques ;
- Les crapauds : ils peuvent vous débarrasser des limaces, escargots et même de certains nuisibles volants. Attirez-les dans votre jardin en installant un point d’eau.
Associer les plantes alliées
Le jardinier peut associer certaines plantes qui ont des pouvoirs répulsifs sur certains insectes ou maladies avec les plantes qui y sont les plus sensibles. En les plantant côte à côte, les plantes se protègent mutuellement. Par exemple, vous pouvez planter des œillets d’Inde près des plans de tomate pour éloigner les parasites et insectes. Le céleri fait fuir la noctuelle et la teigne qui infestent souvent les carottes et le poireau.
La capucine, quant à elle, joue le rôle d'appât pour les pucerons qu’elle attire, préservant ainsi les autres plantes.
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La lutte mécanique contre les nuisibles
La méthode mécanique consiste à utiliser des moyens simples comme des filets, des pièges ou le désherbage manuel pour se passer des insecticides chimiques.
Ainsi, travailler le sol à la main pour retourner la terre et supprimer les mauvaises herbes permet de se passer de certains traitements contre les maladies, les nuisibles et les plantes envahissantes.
Piéger les insectes est plus sain que de les asperger d’insecticides, en plus de permettre de suivre l’évolution des populations de nuisibles.
Le paillage des cultures et leur voilage permet d’éviter la pousse des herbes indésirables et les protège contre les nuisibles qui n’ont alors plus besoin d’être traités chimiquement.
N’utiliser que des pesticides naturels
À chaque nuisible ou maladie s’attaquant à vos plantes, il y a un remède naturel que vous pouvez préparer chez vous avec des ingrédients simples.
Parmi ces remèdes, voici les plus courants :
- Les décoctions d’ail : elles permettent de se débarrasser des chenilles, de la rouille, des acariens et des pucerons ;
- Les décoctions de sureau : elles détruisent les pucerons, les altises, la teigne du poireau, les noctuelles et la piéride du chou ;
- Le purin d’ortie : ce traitement traditionnel est d’une grande efficacité pour repousser de nombreux nuisibles tout en soignant et renforçant les plantes ;
- La sauge macérée : elle permet de traiter les plantes contre les aleurodes, les fourmis, les pucerons et les moustiques.
- L’infusion de mélisse : elle peut être utilisée pour protéger les plantes contre les fourmis, les aleurodes et les pucerons.
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